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Calcutta, 1838. L'Ibis embarque une poignée de coolies pour l'île Maurice : paysans indiens ruinés, veuve réchappée du bûcher, Française fuyant un mariage sordide, raja déchu, paria chinois. À huis clos, livrée à l'Inconnu et à la haine d'un mulâtre qui joue au petit Blanc, cette Babel de la misère s'unira pourtant, jouant son infatigable espérance contre le destin. Le premier acte d'une trilogie d'une puissance sidérante.
1838, le delta du Gange et son arrière-pays de Bénarès à Calcutta est devenu un gigantesque champ de pavots au profit de la Compagnie des Indes orientales qui exporte le précieux produit en Chine. Il n’y a plus d’esclaves mais le sort des coolies n’est guère plus enviable. Trompés, spoliés, rejetés ils n’ont plus qu’à se vendre pour ne pas mourir de faim. Ils sont destinés à être déportés, dans d’effroyables conditions et à des milliers de kilomètres de leur terre natale, vers l’île Maurice ou une autre colonie britannique pour servir de main d’œuvre exploitée sans pitié.
Vous vous attendez à lire le récit de l’agonie des damnés de la terre et vous découvrez l’aventure extraordinaire et souvent joyeuse de quelques uns de ces parias que les vicissitudes de la vie ou un karma néfaste vont regrouper pour une traversée qu’aucun lecteur n’oserait entreprendre ne serait-ce qu’une heure.
Sur un vilain rafiot affrété par un richissime négociant anglais, vont s’entasser sous les ordres du capitaine anglais fatigué et de son sadique second et sous le fouet alerte des garde-chiourmes : un rajah indien déchu, des paysans ruinés ou vendus par leur famille, quelques femmes destinées à repeupler la colonie, un mousse astucieux, un prêteur sur gage en pleine réincarnation, un marin américain sympathisant avec les « lascars » de l’équipage indien, une veuve échappée du bucher funéraire de son mari et une orpheline fuyant un mariage qui la répugne sans oublier un condamné chinois prêt à toute extrémité pour un peu d’opium.
Rien de commun entre tous ces personnages que leur origine devrait séparer (anglais, américain métissé, hindou, musulman soufi, parsi, brahmane, chinois) et pourtant « à partir d’aujourd’hui et pour toujours nous serons des sœurs et des frères de navigation …des enfants du navire» dit l’une d’entre eux.
Pour échapper quelques instants à la promiscuité, au mal de mer, aux odeurs pestilentielles et à la peur, certains racontent leur histoire « il se trouva ainsi transporté dans un autre voyage, bien plus vivant que celui qu’il faisait… [et] qui le protégea de la folie durant…la traversée ».
Le voyage n’est pas de tout repos, pourtant on célèbre un mariage, mais peut-être y a-t-il des pirates à bord ? Une mutinerie se prépare-t-elle? Une tempête se lève, on s’inquiète : le navire finira-t-il par atteindre Maurice?
C’est passionnant, imagé et coloré comme les saris indiens ; les personnages sont complexes, l’hindouisme, ses castes et divinités omniprésents, les destins individuels hors normes. Un océan de pavots est un très grand roman d’aventures.
N’hésitez pas et rejoignez sans tarder Deeti dans son champ de pavot près de Ghazipur, là où commence l’aventure…
« Cette vision d’un grand voilier sur l’océan, elle lui vint par un jour très ordinaire, et pourtant Deeti sut aussitôt qu’il s’agissait d’un signe du destin car elle n’avait encore jamais vu pareil navire, même pas en rêve : comment l’aurait-elle pu, vivant ainsi, dans le nord du Bihar, à plus de six cents kilomètres de la côte ? »
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