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La crise écologique que nous traversons a profondément transformé notre rapport à la nature, au point qu'aux yeux de certains la notion et le mot même de nature seraient devenus inadéquats pour penser la place de l'homme dans le monde à l'ère de l'anthropocène.
L'écologie nous invite à nous défaire de l'anthropocentrisme dont notre culture, et notamment la représentation du paysage et l'expression du sentiment de la nature auraient été porteuses.
Michel Collot montre que cette hypothèse d'une « fin de la nature » repose sur la conception d'une nature-objet, régie par des lois mécaniques, qui a prévalu un moment dans l'Occident moderne mais que l'évolution récente des sciences de la vie et de la terre, comme celle des sciences humaines et sociales a largement remise en cause. S'il est vrai que la crise écologique, comme le dit Baptiste Morizot, est aussi une crise de la sensibilité, il convient de mobiliser pour y remédier un nouveau sentiment de la nature, que Michel Collot propose de définir comme une écosensibilité.
La richesse et la diversité de la production artistique et littéraire qui met en scène et remet en jeu aujourd'hui nos relations avec la nature permet d'échapper à une certaine doxa écologique ou écologiste. Elle nous aide à inventer un nouvel humanisme, qui cesse d'opposer l'homme et la nature, la nature et la culture, au profit de leur interaction féconde.
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