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C'est l'histoire d'un peu tout le monde.
L'histoire d'une vie fauchée. D'un amour qui s'arrête. D'une mère qui part. D'un mari qui devient veuf. D'un veuf qui ne veut pas le rester. C'est l'histoire de gens qui ne se comprennent pas. D'une soeur qui regrette. D'un frère qui revient. Il y a des petits-enfants qui souffrent, qui se taisent. Des filles qui pleurent, qui fument et des chiens qui aboient. C'est l'histoire banale de la vie et de la mort.
Un jardin sur le ventre – Fabienne Berthaud
Ce roman dont le titre est une vieille expression pour adoucir la mort retrace le décès d’une mère vue par les yeux de sa fille. Ici, la deuxième personne du singulier est utilisée pour conter une histoire ordinaire d’un mari qui devient veuf, mais qui ne souhaite pas le rester, d’une sœur qui regrette, d’un frère qui revient.
Sur des phrases et des chapitres courts, l’autrice attache une importance à vouloir retranscrire des émotions, des sentiments.
Les visages sont lavés de larmes pour toute une famille restante qui doit rebondir.
J’ai choisi ce livre pour son titre, pour son prix « Françoise Sagan » que j’ai choisi par curiosité. Je souhaitais connaître la forme et la qualité littéraire d’une écrivaine-scénariste que je ne connaissais pas également.
J’apprécie son écriture dont l’émotion est en effet bien reportée, mais je n’ai pas accroché sur l’histoire cassée par le rythme de parties trop brèves.
"Un jardin sur le ventre" est un roman sur l'amour ou plutôt le manque d'amour. La narratrice est Gabrielle, la plus jeune fille de Suzanne. A la mort de Suzanne, Gabrielle nous donne son ressenti et nous confie le récit de la vie de sa mère.
Ainsi, grâce à des chapitres croisés, elle va rendre hommage à sa mère et surtout mettre en lumière cette vie effacée devant les autres.Avec beaucoup de tendresse et d'amour, Gabrielle redonne une existence à sa mère.
Le titre est très bien choisi puisqu'il symbolise la mort mais aussi l'espoir, la vie de ce jardin créé par Suzanne.
L'auteur montre ici qu'une enfance sans amour crée un adulte résigné. Par peur de la violence de sa mère, Suzanne apprend à cacher ses émotions, à supporter, à ne pas faire de vagues. Par contre, elle comprend l'importance de l'amour grâce à sa grand-mère et sa tante. Cet amour, elle en mesure l'importance et saura le redonner à son frère et à ses filles.
Sûrement habituée à subir, elle va quitter l'autorité de sa mère pour se retrouver sous le joug d'un mari ambitieux, égoïste et infidèle. Suzanne subit, fait bonne figure pour sauver les apparences et préserver ses filles.
Le style est parfois bref avec des phrases courtes successives pour montrer la rage et la peine de Gabrielle au moment de la disparition de sa mère. Tantôt, il est affectif avec de belles descriptions et métaphores (rencontre de Franck et Suzanne et leur première nuit).
J'ai beaucoup aimé le personnage de Suzanne, enfant et femme solitaire et abandonnée qui garde pourtant une grandeur d'âme et dévotion, respect et amour pour ceux qui la malmènent. Face à elle, les personnages du mari et de la mère Bertrande apparaissent veules et pitoyables.
Le prologue nous annonce une histoire banale. Certes, ce n'est que le récit d'une vie, avec des gens normaux et simples mais la narratrice sait faire de sa mère un personnage admirable.
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