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En 1974, l'écrivain dissident Alexandre Soljénitsyne fait imprimer en France son monumental Archipel du Goulag, dont il a réussi à faire sortir clandestinement le manuscrit d'Union soviétique. Ce récit terrible de son expérience de prisonnier dans les camps soviétiques lui vaudra d'être déchu de sa nationalité et contraint à l'exil, avant sa réhabilitation et son retour sous l'ère Gorbatchev.
C'est à cette oeuvre que Lefort consacre, en 1976, Un homme en trop. «Du début à la fin de mon essai, écrit-il, je m'efforce d'éclairer le travail de l'écrivain Soljénitsyne, notamment l'extraordinaire relation dont il témoigne entre l'expérience de la servitude, la conquête de la parole et la volonté de savoir. Simultanément, je tente de repérer la logique du système totalitaire, les ambiguïtés qu'il véhicule, les obstacles auxquels il se heurte ». « L'homme en trop » du totalitarisme, c'est celui qui, comme Soljénitsyne, est considéré comme l'ennemi du peuple unique fantasmé par la machine totalitaire dont il bouleverse les calculs En outre, Claude Lefort, dans le premier chapitre, rappelle les jugements sévères et aveugles de plusieurs intellectuels de gauche sur le livre de Soljénitsyne lors de sa parution.
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