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Un été sans fin

Couverture du livre « Un été sans fin » de Serge Koster aux éditions Pierre-guillaume De Roux
Résumé:

« Ce n'est pas une seconde vie, car je ne garde aucune conscience de rien, on ne peut pas affi rmer que je vis une autre vie, impossible de reconnaître l'épanchement du songe dans la vie réelle dont parle le poète, cela ressemble à un chaos antérieur à la naissance, c'est aux antipodes... Voir plus

« Ce n'est pas une seconde vie, car je ne garde aucune conscience de rien, on ne peut pas affi rmer que je vis une autre vie, impossible de reconnaître l'épanchement du songe dans la vie réelle dont parle le poète, cela ressemble à un chaos antérieur à la naissance, c'est aux antipodes de la vie réelle comme de la vie rêvée, c'est le noir total. » « Qu'advint-il ce jour de grand soleil, pendant notre déambulation à travers le cadastre quasi intact et pourtant détruit de cette nécropole qui porte le nom de Pompéi comme une mortelle blessure sous la lave et la cendre ? Il advint que je me sentis défaillir, que mes jambes me lâchaient, aussi défaillantes à me porter que mes phalanges s'exténuaient à tracer des mots sur la feuille pour ainsi dire agonisante. » Le Visiteur du monde Serge Koster, auteur délicieux, pur musicien de la langue, constate, un jour d'été, alors qu'il visite Pompéi, au bras de son épouse, Geneviève, qu'une mystérieuse pétrifi cation gagne ses membres. Quant aux mots qu'il vient de tracer sur son cahier à spirale, les voilà deve- nus microscopiques, impossibles à relire. De retour à Paris, le diagnostic tombe : il a bel et bien contracté un Parkinson. Découverte-choc qui ouvre à cet esprit de haute sensibilité la perspective d'une Métamorphose à e la Kafka. Songer à la limite que le mal imposera peu à peu aux gestes du corps comme à l'expansion et à l'expression des pensées réveille presqu'aussitôt le souvenir des origines et de l'infi ni. Paralysis agitans, tel se révèle l'étrange chemin de titubation éclairée, entre veille et sommeil, qui se dessine alors sous ses pieds. Serge Koster passe en revue les interdits d'être qu'il lui a bien fallu assumer : en tant que père mal- gré lui, variété de père tour à tour bourreau et victime dont la paternité même reviendrait davantage à Shakespeare (Le Roi Lear) qu'à son propre géniteur, père si inconstant qu'il n'est guère bon qu'à enfanter une oeuvre littéraire laquelle, hélas, peu comprise des lecteurs malgré quelques succès, évolue, elle-aussi, vers la forme dépouillée et introspective des presque journaux tel que Léautaud, le maître du genre, les aff ectionnait. Préexiste à ces états de la littérature et de la généalogie le regard du « Juif pas marrant » jeté dans la violence de l'Histoire, celui sans lequel le père n'aurait aucune consistance, celui de Trou de mémoire, improvisant, face aux vieux démons, une manière de transcendance entre fragile étoile de l'aube et terreurs nocturnes tenaces. Triomphe alors l'auteur dans toute sa quintessence, dans sa fi délité au monde qu'il a peut- être rêvé, le monde de grâce française universelle et légendaire qui a conduit sa vocation : « Je suppose qu'on rira de mes anathèmes, lesquels relèvent d'une tradition repérable. Je me vois assez bien dans la défroque du fantôme, investi d'une lourde peine (au sens de chagrin et de punition), réincarnant un ancien, un obscur grammairien, qui promène sa lanterne sur les décombres de ses grimoires chéris, et se désole.
La perversion du verbe est si outrée, si avancée que je ne reconnais plus le lien censé unir les interlocuteurs d'un même pays, toutes générations confondues.
La radio, la télévision, les publicités m'adressent des messages en un idiome qui m'est étranger sans même le soupçon de dépaysement poétique qu'on serait en droit d'attendre dans ces circonstances. »

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