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8 juin 1970, Madrid. Francisco Franco, 77 ans, reçoit Charles de Gaulle, 79 ans. L'un est au pouvoir de façon implacable depuis trente et un ans, l'autre ne l'est plus depuis un an.
Franco, l'allié des nazis ; de Gaulle, symbole de la Résistance. Tout semble les opposer, pourtant ils se rencontrent à la demande du Général... Pourquoi ce tête-à-tête ? Et pour quelles raisons déjeunent-ils en familiers ? Qu'ont-ils bien pu se dire ?
L'auteur imagine ici l'échange de ces deux hommes peu ordinaires - entre diplomatie et guerre d'ego, dialogue tendu et conversation anodine - et questionne la figure de De Gaulle comme héros national. Ce déjeuner ne serait-il pas la « Faute du Général » ?
Un déjeuner à Madrid improbable, incroyable mais vrai…
Le 8 juin 1970, à Madrid, aussi surprenant que cela puisse paraître, le Général de Gaulle et le Général Franco se rencontrent autour d’un déjeuner. Cette histoire qui pourrait être le fruit de l’imagination de tout écrivain ou journaliste est pourtant bien réelle.
Entre ces deux hommes que tout oppose : la carrure, la politique, le pouvoir, entre un héros national, symbole de la lutte contre le nazisme et un dictateur, coupable de crimes contre l’humanité, que s’est-il donc passé ? Qu’ont-ils pu échanger, si échange il y a eu ? Qu’avaient-ils à prouver, à se prouver ?
Claude Sérillon, journaliste, romancier, se joue des faits historiques et brosse des dialogues basés sur des recherches et les quelques témoignages de ce périple.
Bien que les dialogues sonnent justes et font « revivre » cet étrange moment, je n’ai pas ressenti d’émotion particulière à la lecture de ce roman, qui fait la part belle aux interrogations de son auteur sur la motivation de De Gaulle.
Le 8 juin 1970, à Madrid, deux figures déclinantes, et toutefois emblématiques du monde politique européen, se rencontrent : le général Charles de Gaulle et le général Francisco Franco Brahamonde. Deux personnalités en apparence totalement incompatibles, deux itinéraires à priori distincts, et pourtant…
Pourtant, à l’occasion d’un voyage « privé » , de Gaulle et Madame se retrouvent à la table du Caudillo et de son épouse.
Ce qui subsiste de cet entretien informel ? Bien peu de choses ! Autant rester discrets ! Le témoignage du traducteur présent en partie a servi de base au roman. Le reste, Claude Sérillon , journaliste, romancier, et homme engagé au service de la liberté d’expression, l’a imaginé, se basant sur des recherches pointues, nous permettant ainsi de partager cet étrange moment.
Si l’on se replonge dans le contexte de l’époque (post mai 1968), c’est un Franco vieillissant, et dont le pays attend la mort qui va faire face à un de Gaulle dessaisi du pouvoir quelques mois plus tôt par voie de référendum. Ce sont également deux nations, l’une tournée vers un avenir chargé d’espoir, l’autre plombé par des années et des années de dictature qui vont partager un saumon qu’Yvonne de Gaulle qualifiera d’exquis.
Les dialogues mis en scène par Claude Sérillon sont un régal. On imagine aisément ces deux hommes échanger en toute courtoisie (oui, oui !!) et peut –être (mais c’est là mon avis personnel) en toute mégalomanie. C’est sans doute cela le plus édifiant, je pense.
Par exemple :
De Gaulle à Franco : « Avez-vous compris que nous sommes des moments d’histoire ? »
Franco à de Gaulle : « C’est notre destin, général, nous sommes sur Terre pour conduire le cours des choses ».
L’auteur dissémine ça et là quelques détails légers, voire drôles, comme le détail du menu de ce repas plutôt austère, à l’image du Palais du Pardo.
Enfin, « au bout du compte », on prend connaissance de l’édifiante lettre envoyée après ce séjour , ultime baroud d’honneur à un pays qui l’avait blessé dans son amour-propre, par de Gaulle au Caudillo. Une lettre aussi incroyable que véridique… Une lettre d’absolution de toutes les horreurs commises , de la terreur écrasante du régime franquiste.
« Glaçant » écrira Mauriac
« J’aurais quitté le gouvernement si de Gaulle avait fait cette visite en tant que chef d’Etat. » (André Malraux).
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