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Le seul roman français (et qui plus est historique) du grand Dickens a trouvé dans Emmanuel Bove un traducteur inattendu (une traduction restée inédite) : une histoire d'humiliés qui profitent de la Terreur révolutionnaire pour se venger, au risque d'entrainer des innocents dans leur frénésie ; un allerretour entre Paris la sanglante et Londres le refuge, entre l'excès français et la réaction anglaise ; un avocat brillant et alcoolique qui donne un sens à sa vie en montant sur l'échafaud à la place d'un autre et accomplir ainsi le plus beau des gestes amoureux. Pathétique, digne, d'une puissante sobriété, ce relativement court roman de Dickens, s'il est un de ses plus lus partout, reste relativement méconnu en France où on gagnerait beaucoup à le découvrir dans cette superbe traduction.
Un Dickens dont je n'avais jamais entendu parler, je n'allais pas passer à côté !
Si le roman débute en Angleterre, nous nous retrouvons très vite à Paris. Monsieur Lorry, représentant de la banque Tellson, vient chercher un ancien client, le Docteur Manette. Celui-ci a été embastillé pour d'obscures raisons pendant 18 ans.
Accompagné de la jeune Lucie, fille du prisonnier qu'elle n'a jamais connu, c'est un homme brisé et affaibli, que Lorry ramène en Angleterre.
5 ans plus tard, Lucie et le Docteur Manette seront cités comme témoins à Temple Bar au procès d'un émigré français, Charles Darnay, accusé de haute trahison par la Couronne Britannique.
Les bases de l'histoire sont posées. Il ne reste plus (si j'ose m'exprimer ainsi !) à Dickens qu'à dérouler le fil de la toile d'araignée tissée autour des principaux personnages. C'est une parfaite démonstration de la physique quantique : tout dans le monde est lié.
Charles Darnay , devenu le gendre du Docteur Manette, devra après quelques années de bonheur sans nuage rentrer en France pour sauver un ami quand bien même l'hexagone est sous l'emprise de la Terreur.
C'est donc un voyage en sens inverse qu'effectuent les personnages du début. Leur arrivée à Paris nous plonge directement dans l'horreur des dérives de la Révolution.
» Devant ce tribunal injuste, aucune forme – ni aucun semblant de forme- ne garantissait le droit de défense de l'accusé. Si l'on n'avait détourné aussi monstrueusement les lois, les règles et les coutumes, la Révolution n'aurait pas existé, ni son désir suicidaire de vengeance qui lui fit jeter au vent l'ancien ordre judiciaire. »
J'ai grandement apprécié la lecture de ce roman. Je ne dirai pas que Dickens est un grand écrivain, ce serait enfoncer une porte ouverte mais quel plaisir que son écriture. Je crois qu'il faut aussi saluer le talent de la traductrice Laure Terrilli.
» L'eau de la fontaine allait à la rivière, la rivière se précipitait vers le fleuve, le jour se hâtait vers le soir, l'existence vers la mort. Telle est la règle : la marche du temps et des événements n'attend pas. Les rats dormaient, entassés dans leurs trous obscurs, les invités du bal costumé soupaient, inondés de lumière. Chaque chose suivait son cours, chacun sa destinée. «
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Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 5 jours
Dernière réaction par RC de la Cluzze il y a 10 jours
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