2011, Syrie. Kasswara et Kamar, deux frères franco-syriens auparavant très unis, découvrent que l'amour fraternel n'est parfois pas assez fort. Quand le printemps arabe éclate, leurs divergences prennent le dessus. L'un rejoint la rébellion, l'autre demeure un fervent défenseur du régime de Bachar el-Assad.
Il n'y a plus de frères maintenant mais deux camps.
Tu ne seras plus mon frère mais un ennemi à éliminer.
2019, France. Florence Dutertre, assistante sociale, supervise le retour des « lionceaux du califat ». Ces enfants de djihadistes français ont grandi dans des camps syriens sous le commandement de Daech. Bombes à retardement ou jeunes innocents ? La question ne semble pas se poser pour le sniper qui les exécute un par un à leur arrivée sur le territoire. Terriblement choquée, Florence est pourtant prête à tout pour sauver ces enfants auxquels on a appris à compter avec des grenades...
Roman sombre et engagé, Tu ne seras plus mon frère nous plonge dans une Syrie déchirée où les liens du sang définissent les cibles à abattre et décrit, avec la puissance de son intrigue, l'impossible retour des enfants de combattants.
Un livre intéressant et prenant.
Paris 2019, le métier de Florence est de superviser, pour l’Aide sociale à l’enfance, le retour des enfants de djihadistes français, les interroger pour connaitre leur degré d’endoctrinement, pour savoir s’ils sont devenus des Ashbals, des lionceaux du Califat ayant prêté allégeance à Daesh et donc s’ils représentent un danger pour la France en étant des bombes à retardement.
Lors d’un interrogatoire en plein air, Youssef, l’un de ces enfants de retour de Syrie, est abattu d’une balle en plein front sous les yeux horrifiés de Florence. Il est le 3ème enfant en peu de temps à être abattu ainsi.
La police enquête pour savoir qui est le sniper qui les élimine et comment il obtient les informations lui permettant d’identifier les enfants.
Syrie, 2003. Alors que la guerre civile débute, Kamar, 17 ans s’engage aux côtés de l’armée de Bachar El-Assad. Son frère Kasswara, 20 ans, ne cautionne pas le massacre des civils par le pouvoir en place. Appelé à rejoindre Kamar dans l’armée du président, il déserte et rejoint l’armée syrienne libre (l’ASL).
Les 2 frères, devenus tireurs d’élites dont la renommée va se répandre, chacun dans 2 camps adverses vont se vouer une véritable haine et font le serment de tuer l’autre quand l’occasion se présentera. Qu’en sera-t-il ce jour là ? Arriveront-ils à appuyer sur la gâchette ? Et jusqu’où les mènera cette guerre ?
***
De père français non croyant et de mère syrienne de confession musulmane, les 2 frères ont la double nationalité française et Syrienne. Ils vont évoluer différemment et c’est à travers le personnage de Kasswara que l’on progresse dans le conflit syrien. Cela m’a personnellement appris des choses à ce sujet, entre autre la différence entre tous ces groupuscules armés. Le côté de Bachar El-Assad, puis celui de l’Armée Syrienne Libre et enfin comment est né l’Etat Islamique, Daech.
Kasswara veut une Syrie libre et démocratique, il est tiraillé entre ses convictions et sa famille. Sa mère n’approuve pas son choix de s’être mis du côté des rebelles, ce qui n’est pas le cas de son père qui ne cautionne pas les actions du dictateur Bachar El-Assad. Malgré cela, l’amour de leurs parents pour leur 2 fils est plus fort et si eux savent faire la part des choses, Kamar et Kasswara n’ont pas la même vision. Au-delà des liens du sang, c’est leurs convictions idéologiques qui seront les plus fortes.
A travers la partie de l’histoire concernant l’assistante sociale, on "découvre" l’endoctrinement des enfants là bas, en Syrie dès l’âge de 4 ans et puis la question fondamentale qui se pose pour ses enfants lorsqu’ils sont rapatriés en France. Que faire d’eux ? Sont-ils réintégrables dans la société ou trop endoctrinés et susceptibles de commettre des attentats sur le sol français ?
Les deux périodes du livre vont évidemment se rejoindre et l’auteur a su me surprendre.
Un sujet dur et triste mais un livre qui m’a vraiment plu.
Lorsque le drame que vit un pays en guerre comme la Syrie vient toucher une famille franco-syrienne en son sein. En 2011, Deux frères que 3 années séparent vont choisir de combattre dans un camp différent. L'aîné va rejoindre les rebelles tandis que le plus jeune va combattre dans l'armée régulière de Bachar el-Assad. De nos jours, Florence Dutertre assistante sociale, accueil les enfants des djihadistes rapatriés à Paris. Elle étudie leur dossier pour décider s'ils représenteront un danger dans le futur. Un sniper semble avoir pris pour cible les lionceaux du Califat, Ashbal comme on les surnomme. L'auteur nous propose un roman attachant, ou la destinée de deux jeunes hommes se trouve bouleversée par leur choix. Qu'en est-il des liens du sang? Seront t-il amené à combattre face à face? Leur profond antagonisme va détruire les derniers liens familiaux, la haine et la violence ne vont cesser de gonfler leur cœur. On comprend vite la force émotionnelle qui se dégage de ce récit, la qualité d'écriture apporte une force et une authenticité qui vient faire battre le cœur du lecteur. Un roman terrible où il est question d'honneur et de fidélité à sa patrie. Le témoignage d'un jeune orphelin de retour de Syrie donne toute la mesure de l'endoctrinement subit. Une vision unique sur les dégâts causés par ce conflit nous est proposée. Sans compter ce que j’ai vécu comme un retournement de situation, quand à l’identité du sniper. Un magnifique roman à découvrir au travers du regard acéré de l'auteur. Christian Blanchard possède le talent pour se mettre à la place d’un sniper sans âme et nous faire comprendre ce qu’il se passe dans sa tête, peu importe de quel côté il se trouve, il y a dans l’idéologie défendue un si grand pouvoir qu’elle est capable de transformer deux frères en deux ennemis, c’est édifiant et effrayant à la fois. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/03/11/38804003.html
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