Découvrez la première sélection : 30 titres parmi les romans français de la rentrée littéraire de janvier
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Entretien avec Christine Montalbetti au sujet de "Trouville Casino" son nouveau roman paru aux éditions P.O.L.
A lire quand on aime la délicatesse, la simplicité et la rigueur d’une langue littéraire sans effets de manche
Les romans indispensables de cette rentrée littéraire de janvier 2018
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2018/04/08/36302675.html
Août 2011. Un septuagénaire décide de faire le casse du casino de Trouville. Il ressort avec à peine 7000 euros dans son sac. Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans la tête de cette personne âgée sans histoires pour en arriver à ce braquage ? C’est à cette question que tente de répondre Christine Montalbetti quand elle découvre ce casse dans les faits divers des journaux. Dès cet instant, elle n’aura de cesse de travailler sur ce projet d’écriture dont Trouville Casino est le produit fini. L’idée était excellente mais le rendu l’est beaucoup moins pour moi.
Ce qui marque quand on commence les premières lignes de ce roman, c’est la patte de Christine Montalbetti. L’écriture est primesautière, la construction « déconstruite » avec de nombreux allers et retours. Elle cherche aussi la connivence avec le lecteur en l’interpellant. Si ce procédé est intéressant, il a ses limites. Je peux très facilement accepter qu’un auteur tente de me mettre dans sa poche, de jouer la roublardise mais à condition que je sois embarquée dans le récit. Cela n’a pas été le cas. L’histoire avait pourtant bien commencé. J'ai été vite entraînée par le rythme et ces instants avant le braquage. Quelques digressions venaient s’intercaler mais rien de bien méchant. Après tout, quand on a déjà lu Philippe Jaenada, la digression on maîtrise et cela peut-être très amusant. Mais, au fur et à mesure du récit, les digressions ont pris une place de plus en plus importante au détriment de l’histoire du braquage. J’ai fini par me lasser de ce petit jeu du chat et de la souris d’autant plus que l’auteure tente systématiquement de justifier ses envolées lyriques (or, je pars du principe que quand on croit à sa façon de faire, on n’a pas besoin de se justifier). Bref, tout ce que je peux aimer chez Jaenada, je n’ai pas su l’apprécier avec Trouville Casino. Comme une lectrice me l’a dit quand nous avons parlé de ce livre, il manque un peu le casino du titre. Dommage pour moi. Mais je pense sincèrement qu’il pourra plaire à de nombreux lecteurs ; je n’en fais malheureusement pas partie.
Les paragraphes s’enchaînent entre séquences de réalité, soit l’histoire vraie d’un fait divers consternant concernant un septuagénaire qui braque la caisse du casino de Trouville, et séquences imaginées, ces dernières permettant à l’auteur de s’échapper sur un débit littéraire qui semble lui faire du bien et ainsi on se retrouve dans une guinguette en bord de Seine, chez le coiffeur, en prison, bref dans un fouillis délirant avec force synonymes et redondances ainsi que nombre de parenthèses où elle se met à notre place voire pense à notre place !
Avec Trouville casino, l’auteur va se servir de l’histoire d’un fait divers pour traiter de la digression en littérature et revendiquer un style d’écriture anticonformiste. La définition du Larousse pour ‘digression’ est : Développement s’écartant du sujet principal d’un texte ou d’un discours. « Se perdre en digressions»…
Page 179, elle se fait son propre avocat en revendiquant la rêverie dans la littérature : « Pourquoi réclamer un roman balisé, taillé au cordeau, policé, encadré par des barrières de sécurité, quand c’est avant tout de rêverie qu’il s’agit ? » Adieu chefs d’œuvre ennuyeux, règles de grammaire, vocabulaire élaboré, élégance de la langue, syntaxe, oxymore, litote, etc. ! Fi donc tout cela ! Écrivons comme qu’on cause même si qu’on cause mal !!! Puis, C. Montalbetti continue de sauter du coq à l’âne et enchaîne sur l’histoire d’un perce-oreille qui grimpe sur du velours côtelé, tout en nous informant que l’introduction d’un insecte dans ses romans est devenu en quelque sorte une de ses marques de fabrique. Bon… Comme cela, nous sommes au courant. Elle se perd en digressions mais nous indique qu’elle en est consciente : « Je vous supplie, n’écrivez pas sur vos blogs qu’il est dommage que je digresse. Avant de sortir votre stylo rouge mental et de me corriger un peu scolairement (avouez), avec votre petit air sévère, qui me blesse (eh oui), posez-vous sincèrement la question : la digression, est-ce-que ce n’est pas l’espace même de la liberté ? Digresser, le gros mot pour dire musarder, pour dire rêver… » Donc, nous y voilà. Madame Christine Montalbetti en s’éloignant du sujet (pour lequel j’ai acheté le livre, soit dit en passant), traite de la digression en littérature et nous offre pour cela, un délire imaginatif débordant, anarchique, inutile et fastidieux très éloigné de l’histoire du vieux braqueur.
Néanmoins j’ai bien aimé l’accroche, soit les 70 premières pages et quelques paragraphes descriptifs des alentours de Trouville et de son casino. Paragraphes courts. Roman qui se lit vite. Écriture irrégulière. Ton parlé et familier.
Une nouvelle sortie littéraire, honorer les éditions POL, une auteure à découvrir, une bonne idée de mettre en lumière ce fait divers, être confortablement installée avec des descriptions de Trouville, une ville chère à mon cœur et à laquelle je suis fort attachée, me balader en Normandie sans bouger de mon fauteuil : je convoitais ce livre mais son style et son ambiance m’ont déçue.
Quand j'ouvre un livre de Christine Montalbetti, je suis certaine de ne pas être déçue.
Car elle me sert à chaque fois un velouté de mots, parsemés de ci de là de lexique affriolant, de crème (normande, cette fois) poétique, de fragilité quelque peu poivrée. Je l'hume, je le déguste, il inonde mes papilles rétiniennes, et déverse sur mon coeur une flopée d'écumes bouillonnantes et frissonnantes.
Trouville Casino nous conte l'histoire de cet homme, si vieux, mais devenu braqueur, un jour d'août 2011. Mais que donc lui est-il passé par la tête ? Lui, qui coulait des jours peinards en Normandie, avec sa compagne.
La douceur champêtre l'aurait-il rendu fou ?
Christine Montalbetti accroche l'acte de folie de cet homme à des diapositives de son passé et suspend le temps sur des gestes et des habitudes qui peuvent paraître anodins, mais qui habitent chaque seconde de notre vie, tels le ballet assourdissant des mouettes perfides, une soirée de guinguette où des corps, des yeux et des coeurs se rencontrent, ou la fluidité d'une nage normande.
Elle nous sustente de ce qu'elle imagine avec une habileté suave.
Avant l'acte démesuré, il y a un homme, une femme, vous, moi, chacun avec sa propre histoire.
L'auteure parle au lecteur, comme d'accoutumée.
Et j'aime ce lien si ténu et privilégié entre elle et nous. Entre elle et moi. Lectrice insatiable de sa plume rêveuse.
Trouville Casino se lit comme une friandise.
Quand on a commencé, on en redemande. Jusqu'à en devenir accro.
Pour moi, je dois l'admettre, je suis devenue complètement Montalbetti-olic...
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