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C'est quoi grandir et rencontrer l'autre ? Autour d'une sortie de l'adolescence particulièrement théâtrale, Jean-Claude Dunyach nous fait ressentir, au sens propre, que vivre c'est communiquer, et que pour progresser il faut acquérir des visions du monde coexistantes, quitte, un temps, à déborder de soi, pour revenir à un soi plus vaste.
Loin dans l'espace et dans le temps, Évangeline, jeune fille de bonne famille à la conduite dévergondée, est envoyée par son père diplomate sur une planète école.
Seulement, quand Évangeline et ses futurs condisciples débarquent sur Enertia, une étrange population insectoïde est en train d'en prendre le contrôle, et seule Évangeline en réchappe. Mieux, elle va se fondre avec les insectes jusqu'à en devenir la reine. Sa libido exacerbée ne l'aura pas toujours desservie...
Quand, un an plus tard, elle profite d'une navette de ravitaillement pour quitter la planète, c'est avec sa ruche qu'elle embarque, direction le vaisseau diplomatique car c'est la seule alternative que propose le véhicule.
Or depuis son départ le vaisseau sur lequel se trouve son père est confronté à un ennemi terrifiant, un nuage de particules intelligentes qui dévore littéralement les vaisseaux et les colonies humaines.
La première mission de reconnaissance tourne au fiasco absolu. Seuls quelques fusiliers s'en tirent grâce à leur ingéniosité et leur entraînement.
Est-ce le même type d'entité qui a opéré sur Enertia ? Le retour d'Évangeline sous sa forme de reine obèse a de quoi surprendre l'équipage, mais le dialogue entre le père et la fille s'instaure. Ensemble, réussiront-ils à contrer la menace de l'ennemi ?
Dans une autre ère, les hommes vivent dans des vaisseaux spatiaux qui leur permettent de voguer d’une planète à une autre. En mission, « Le Temps Incertain », bâtiment militaire à la pointe de la technologie et ayant toute forme d’intelligence artificielle à son bord, se voit attaquer par un ennemi impalpable qui se nourrit de l’environnement ambiant. Evangeline, fille de l’ambassadeur, est victime d’une invasion extraterrestre et se doit d’évoluer dans un environnement hostile pour survivre. Loin de là, son père de profession ambassadeur, se trouve confronter à ce même ennemi dont il ne sait rien…
La science-fiction n’est pas dans mes habitudes de lecture, j’ai toujours rencontré des difficultés à me mettre dans l’histoire et à m’imprégner de l’ambiance de ce genre. C’est donc avec une certaine appréhension que je me suis lancée, dans le cadre des Explorateurs de l’imaginaire, dans la lecture du roman publié aux éditions L’Atalante de Jean-Claude Dunyach « Trois hourras pour Lady Evangeline ». Mais c’est avec surprise que les premières pages ont effacé mon appréhension. J’ai ressenti une forme de tension, presque une angoisse à la découverte du fameux ennemi, en bref un petit quelque chose qui fait qu’on se dit : « j’aime se ressenti de lecture ». On est spectateur d’un personnage hors du commun, qui se meut dans l’univers, tel un boa en chasse qui s’apprête à tout engloutir sur son passage. J’ai trouvé la représentation de cette entité très bien réalisée, l’auteur nous donne la bonne dose d’information pour qu’on puisse faire fonctionner notre imagination mais sait s’arrêter là où il faut pour que l’angoisse monte en nous.
Le fond de l’histoire est plutôt bien ficelé, de nombreux éléments se mêlent entre eux pour construire un récit qui se déroule dans un espace spatio-temporel innovant qui met en avant l’importance de la communication et du respect de l’autre. J’ai cependant trouvé qu’il y avait certains passages décousus notamment lorsqu’Evangeline retrouve son père et perd son statut auprès de ses congénères du moment. Je m’attendais à davantage d’explications sur les origines de cette tribu qu’elle habite pendant quelques temps, j’aurai aimé avoir un aperçu de la souffrance éprouvée par ses camarades de classe. Ce passage a été trop rapidement mis de côté et aurait mérité, à mon sens, d’être approfondi. Le côté par ailleurs érotique de ce personnage n’a à mes yeux pas grand intérêt hormis peut-être le fait qu’il insiste sur le caractère révoltant de la « gamine ». On ressent bien les éléments de l’histoire, l’environnement hostile, mais pas pas suffisamment les affinités entre les personnages.
En conclusion, Trois hourras pour Lady Evangéline ne m’aura pas déçu mais ne m’aura pas happée non plus. Il y a une écriture fluide et riche en imagination de la part de l’auteur, il me manque juste une dose de sentiments et d’homogénéité pour donner toute l’attention à ce roman. Une découverte qui m’aura fait sortir de mes sentiers habituels de lecture et qui m’aura fait découvrir un auteur français de science-fiction plein de ressources.
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