"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Deux personnages se rencontrent à trois reprises dans un hôtel, jusqu'à ce que l'aube se lève et avec elle, la promesse d'un nouveau départ. Il est donc question d'un homme (Malcom) qui se confie à une femme plus âgée que lui, d'un portier qui aide une jeune femme à s'affranchir d'un passé violent, et d'un orphelin (Malcom) qu'une inspectrice de police cherche à protéger.
Habilement enchevêtrées, ces trois histoires donnent à voir l'incroyable étendue des talents d'Alessandro Baricco. D'autant plus que le titre n'est pas sans rappeler celui d'un livre mentionné dans le dernier roman de Baricco. Mr. Gwyn.
Un texte subtil doublé d'une brillante réflexion sur la littérature.
L'avantage est que ce petit livre se lit rapidement mais je dois avouer que je n'y ai pas trouvé mon compte. Dans chaque histoire, on assiste à un dialogue entre un homme et une femme en fin de nuit, un dialogue qui, semble-t-il, n'aurait jamais dû avoir lieu, en tous cas pas dans la durée et dont le contenu m'a semblé bien plat. La première histoire est celle que j'ai préférée. Je me suis ennuyée ensuite.
Trois histoires qui commencent la nuit, dans un hôtel plutôt miteux où se rencontrent deux personnages, et qui se terminent à l’aube.
On dirait trois nouvelles. Il s’agit bien pourtant d’un roman car tout se recoupe et on arrive à la fin en ayant tout reconstitué.
J’ai furieusement envie de lire Mr Gwyn, « Trois fois dès l’aube » étant le titre d’un roman imaginaire lu par le personnage.
J’adore la manière d’écrire d’Alessandro Baricco. Quel style et quelle intelligence dans la construction de ses histoires.
Il a vraiment un talent particulier.
L’ambiance de ces rencontres dans trois hôtels est captivante.
Un excellent moment de lecture.
Il s’agit de trois récits qui mettent en scène une rencontre entre deux personnages, au milieu de la nuit, dans une chambre d’hôtel.
Dans le premier récit, un homme attend dans le hall d’un hôtel, prostré dans un fauteuil. Il est quatre heures du matin, et soudain, une femme aux yeux étrangement gris surgit. Elle fait un malaise et il l’héberge dans sa chambre. Une conversation entre les deux personnages s’installe, les paroles s’entremêlent. Le dénouement est inattendu.
Dans le deuxième récit, on a l’impression que ce sont les deux mêmes personnages, et en même temps ils ont quelque chose de différent. Comme si on avait voyagé dans le temps, ou dans une autre dimension. L’un est plus âgé, treize ans de plus, il est portier d’hôtel, l’autre est une adolescente un peu folle qui s’est entichée d’un homme violent. S’ensuit un dialogue et les mêmes questions resurgissent : pourquoi cette vie et pas une autre ? Deux personnages qui ont une histoire à raconter, sur le fil du rasoir. On reconnaît la femme à ses yeux gris singuliers.
Enfin, dans le troisième récit, l’homme est un enfant, on le retrouve juste au moment où il a perdu ses parents dans l’incendie de leur maison. Pour le soustraire aux suites de ce drame, une femme policière le conduit chez un de ses amis.
Ces trois récits donnent à voir une rencontre au cœur de la nuit et un dénouement final à l’aube. L’aube qui semble fasciner l’homme. L’aube qui a cette lumière si particulière. Elle est synonyme de changement, métaphore d’un nouveau départ. Dans un jeu d’échos, nous reconnaissons les personnages d’un récit à l’autre. L’homme et la femme semblent apparaître à des âges différents.
L’atmosphère est empreinte d’espoir, malgré l’obscurité dans laquelle les personnages sont plongés. Lorsque l’aube pointe le bout de son nez, c’est comme si les personnages s’extirpaient d’une vie – d’une nuit trop longue. L’écriture est belle dans la succession de dialogues. Il est question de fuir, repartir à zéro, changer de vie. Au fil du dialogue, un des personnages amène l’autre à réaliser qu’il n’a jamais changé. On se glisse dans le texte comme dans une peau de velours, l’écriture est puissante et élégante. C’est un livre dans lequel je me suis retrouvée, un de ces livres qui nous correspond profondément. Je l’ai dévoré en une journée… Un coup de cœur.
L'aube entre ombre et lumière retient dans son instant éphémère un temps parallèle.
C'est à ce moment particulier de la lueur du jour que se croisent pour la première fois, dans l'anonymat d'un hôtel lugubre, un homme et une femme. La femme aux yeux gris de louve veut séduire Malcolm Webster, un homme sur la défensive et aux aguêts. Il doit partir, elle l'en empêche. Il est d'abord en colère, puis se détend et étrangement finit par se confier.Tous les deux avouent un passé encombré de culpabilité, d'abandon et de défaite. Ils auraient pu suivre ensemble un chemin plus doux si le destin en avait décidé autrement.
Pourtant, ces deux personnages se retrouvent à rebours deux fois encore mais à des âges opposés et sans se reconnaître. Des rencontres fugitives où ils peuvent s'offrir mutuellement dans un échange librement consenti de la douceur et de la compassion à ce qui est déjà écrit.
J'ai beaucoup aimé ce court roman très théâtral par ses dialogues et sa mise en scène comme j'avais adoré Novecento. J'ai été séduite par son univers teinté d'alchimie où les aiguilles du temps peuvent s'inverser mais reviennent inévitablement au même endroit.
C'est un très beau coup de coeur !
Trois nouvelles que l'on peut croire indépendantes, 3 histoires où l'humain prend le dessus sur les aléas de la vie, les erreurs ou les accidents.
La belle écriture de Alessandro Baricco nous entraine dans ces moments de vie où tout bascule dans le petit matin, vers un autre jour.
Chacun sait ici qu'alessandro baricco est mon idole et l'idée qu'il ait écrit le livre mythique de son livre précédent "mr gwyn" ne pouvait que m'amener au septième cie. Et la première nouvelle joue pleinement ce rôle. Puis... Bof la deuxième.... Ouais... La troisième est un peu plus intéressante. Mais non, pas de septième ciel, par contre, la première nouvelle est vraiment excellente.
Un homme et une femme se rencontrent à trois reprises, dans trois courtes histoires.
Une femme séduisante mais visiblement ivre arrive en plein milieu de la nuit dans un hôtel. Un homme, qui s'apprêtait à partir, lui vient en aide et l'héberge dans sa chambre alors qu'elle a un malaise.
Un concierge d'hôtel assez âgé convainc une jeune femme à s'enfuir et quitter son petit ami violent, en échange d'une histoire, celle de son passé en prison pour avoir commis un meurtre.
Un incendie ravage la maison du petit Malcolm et tue ses parents. Il est pris en charge par une inspectrice de police qui décide de l'emmener, contre l’avis de ses supérieurs, chez un ami.
En trois actes, comme dans une pièce de théâtre, trois histoires nocturnes s'enchaînent et mettent en scène les mêmes personnages à un moment décisif de leur vie. Temporellement, l'histoire est impossible comme Baricco le dit lui même : "Ces pages racontent une histoire vraisemblable qui, toutefois, ne pourrait jamais se produire dans la réalité. Elles décrivent en effet deux personnages qui se rencontrent à trois reprises, mais chaque rencontre est à la fois l'unique, la première, et la dernière. Ils peuvent le faire parce qu'ils vivent dans un Temps anormal qu'il serait vain de chercher dans l'expérience quotidienne. Un temps qui existe parfois dans les récits, et c'est là un de leurs privilèges."
L'effet est étrange et mystérieux, l'homme et la femme ne se reconnaissent pas comme s'ils se rencontraient pour la première fois. Chacune de leurs rencontres est décisive, et scelle un nouveau départ pour l'un ou l'autre. Dans ces rencontres nocturnes, il y a comme un parfum de Destin et de Fatalité.
Alessandro Baricco nous offre ici un court roman qui se lit très vite, car composé essentiellement de dialogues. Le style utilisé ici par l'auteur m'a d'ailleurs fortement rappelé l'écriture de Marguerite Duras : un décor dépouillé, des dialogues omniprésents. La lecture est agréable, mais ce roman ne restera pas gravé dans ma mémoire.
Impossible de commencer cette chronique sans évoquer la genèse de ces trois nouvelles, tant elle est constitutive du travail de l’écrivain, pour ne pas dire de ses obsessions. Dans son précédent roman, Mr Gwyn*, il mettait en scène un écrivain britannique qui décidait de mettre un terme à sa carrière. Il était, sous le nom d’Akash Narayan, l’auteur de Trois fois dès l’aube. Alessandro Baricco a voulu savoir ce que contenait ce livre imaginaire, une sorte de défi qu’il a lancé à lui-même et qu’il relève haut la main.
A tel point même qu’il est quasi impossible, une fois entré dans le premier récit, d’en ressortir sans avoir terminé ce délicieux petit livre. L’envie pourra même vous prendre de le relire, tant la virtuosité des dialogues a quelque chose d’addictif.
Une femme entre dans le hall d’un hôtel. Il est quatre heures du matin. Dans le hall, un homme est assis dans un fauteuil, prêt à entamer sa journée de travail. « Quelle fatigue. Cela vous ennuie si je m’assieds un moment ? » Sauf à être un goujat, on n’imagine pas une autre réponse que celle de ce fabricant de balances, surtout quand votre interlocutrice est une belle femme en longue robe de soirée jaune. Disant « Je vous en prie », il ne se rend pas compte que le piège se referme sur lui. Il ne va pas pouvoir sortir de ce dialogue, malgré un rendez-vous important et sa propension à tout régler avec minutie. Sans dévoiler la fin de l’histoire, disons que cette femme qu’il ne connaissait pas quelques minutes plus tôt se retrouvera quasi nue dans son lit. Un destin peut dès lors basculer.
Il n’en ira pas autrement dans les deux autres nouvelles qui sont situées à peu près à la même heure et au même endroit, c’est-à-dire dans le hall d’un hôtel. Il y a d’une part le concierge qui viendra au secours d’une femme, afin qu’elle trouve « quelqu’un de moins enclin à la vulgarité et à la violence » que cet homme qui l’accompagne.
Il y a d’autre part cette femme, inspecteur de police, chargée d’accompagner un enfant qui vient de voir sa maison et sa mère brûler et qui décide que cet endroit n’est pas le plus approprié à la situation.
La photo de couverture de ce livre, œuvre de Richard Tuschman, est tirée d’une série baptisée Hopper Meditations. Elle illustre parfaitement l’ambiance du livre. Lorsque le temps est suspendu, lorsque tout est possible, lorsque le destin peut basculer. Ce petit livre est un grand livre !
https://collectiondelivres.wordpress.com/2015/04/22/trois-fois-des-laube/
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