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Quand le cinéma et la vie s'allient pour fabriquer du romanesque féroce, l'oeil de l'écrivaine s'allume. Qu'ont en commun "Les Oiseaux", "Marnie", "Body Double", "Working Girl", "Le Bûcher des vanités" et "Cinquante nuances de Grey" ? Autrement dit, deux indéboulonnables classiques d'Alfred Hitchcock, la bande image des années 1980 et le plus grand phénomène de porno-soft de notre époque ? Leurs héroïnes : Tippi Hedren, Melanie Griffith, Dakota Johnson, trois femmes activement disparues de mère en fille...
Sur le mode d'une narrative non-fiction réinventée, Hélène Frappat signe une enquête arachnéenne sur le réel proprement surréaliste d'une lignée de stars hollywoodiennes maudites. Et nous fait *voir* comme jamais ce que nous avions pourtant sous les yeux *depuis le début*.
Tippi Hedren, Melanie Griffith, Dakota Johnson ; une grand-mère, une mère, une fille ; trois générations d’actrices hollywoodiennes, manipulées, maltraitées, violentées. La narratrice enquête sur la disparition de ces 3 femmes, elle s’interroge sur le fait même de disparaitre quand on est exposé, à ce point, aux regard des autres. Malédiction familiale, reproduction, hasard ? L’enquêtrice analyse la vie de ses trois femmes, chaque détail alimente sa réflexion, elle emprunte des chemins sinueux et vertigineux, s’appuie sur les Mémoires de Tippi Hedren. Où l’on apprend que certaines des scènes les plus violentes des oiseaux ont été tournées avec des oiseaux vivants que Hitchcock a fait remplacer au dernier moment (dans un souci de vraisemblance ou de vengeance ?)
Tippi Hedren est repérée par Hitchcock alors qu’elle est mannequin. Le cinéaste exerce alors un contrôle total sur sa vie, du choix de son prénom à ses sorties en passant par ses tenues vestimentaires et ses menus, et la fait espionner. Puisqu’elle refuse ses avances, Hitchcock est odieux et menace de mettre fin à sa carrière. La fille de Tippi, Melanie Griffith est attaquée au visage par un lion en 1981 sur le tournage de Roar, un film de Noël Marshall le mari violent et tyrannique de sa mère. En 2005, sa fille Dakota Johnson tourne dans Cinquante nuances de Grey, l’histoire d’une relation sadomaso, elle se retrouve à son tour à la merci d’hommes peu scrupuleux.
Une lecture un peu difficile pour moi, tant par le contenu que par la forme ; l’autrice m’a souvent perdue et je n’ai pas réussi à me passionner pour cette enquête.
L’hydre à trois têtes
Hélène enquête sur la malédiction qui a frappé trois actrices d’une même famille, Tippi Hedren, sa fille Melanie Griffith et sa fille Dakota Johnson. Trois femmes victimes de prédateurs durant trois générations qui nous font découvrir l’envers du décor de l’usine à rêves hollywoodienne.
Hélène Frappat a choisi de se mettre dans la peau d’une détective pour enquêter sur trois femmes d’une même famille, trois actrices mondialement connues : Tippi Hedren, sa fille Melanie Griffith et sa fille Dakota Johnson. En parcourant leurs vies respectives et leur filmographie, elle va chercher à comprendre les raisons de leur «disparition». Une plongée stupéfiante dans un Hollywood bien loin de l’usine à rêves. Ici la misogynie règne en maître, les actrices sont des joujoux à la merci des réalisateurs et des producteurs.
En regardant une publicité pour une boisson, Alfred Hitchcock découvre Tippi Hedren. Le réalisateur va alors très vite lui faire tourner des bouts d’essai et lui faire signer un contrat qui la lie à lui. S’il lui offre deux rôles qui la feront passer à la postérité dans Les Oiseaux (1963) et Pas de printemps pour Marnie (1964), il entend surtout en faire sa chose. Mais Tippi se refuse à lui. C’est alors que la guerre commence et que Hitch se venge en faisant du tournage des Oiseaux un supplice pour son actrice principale. Il décide par exemple d’utiliser de vrais oiseaux pour l’attaque dont le personnage est victime et non les oiseaux mécaniques construits pour l’occasion. Choquée, Tippi assure tout de même la promotion du film et va se voir proposer une nouvelle opportunité après le refus de Grace Kelly d’endosser le rôle de Marnie. Mais ce second tournage vire aussi au calvaire car les avances sexuelles de réalisateur se font de plus en plus pressantes. Elle veut alors rompre son contrat. Hitchcock furieux lui lance qu’il va ruiner sa carrière, qu’elle doit s’occuper de ses parents et de sa fille.
Sa fille, c’est la seconde femme qui disparaît, Melanie Griffith. Née en 1957 de la brève union de Tippi avec le publicitaire Peter Griffith, l’enfant suit sa mère sur les plateaux de tournage et va très vite intégrer ce milieu. Et se retrouver dans les pas de sa mère, pas seulement pour le bien. Elle est encore adolescente quand Tippi Hedren l’entraîne sur le tournage de Roar, le film dans lequel elle joue le rôle d’une femme qui emmène ses enfants dans la jungle africaine pour retrouver son scientifique de mari. Baptisé par la suite le film le plus dangereux de l’histoire du cinéma en raison des multiples blessures dont sont victimes les équipes de tournage et les comédiens, il verra notamment Melanie attaquée par un lion et quasi défigurée. De premières opérations de chirurgie esthétique sont alors nécessaires. Elles seront suivies au fil des ans de nombreuses autres.
Pour Hélène Frappat, Dakota Johnson va boucler la boucle en 2015 avec Cinquante nuances de Grey, l’histoire d’une femme entraînée dans une relation sadomasochiste par un homme riche. Ce vertigineux triptyque, qui ravira les amateurs de psychogénéalogie, est avant tout la chronique de la misogynie ordinaire qui régnait en maître avant #metoo. Les producteurs et réalisateurs sont alors des prédateurs et les actrices leurs proies. Des fantasmes qui nourrissent leurs œuvres et dans lesquelles notre détective n’a aucun mal à débusquer tous les indices de sa brillante démonstration.
Ces visages exposés et torturés, ces corps ceinturés, ces blessures jamais refermées font de Tippi Hedren, Melanie Griffith et Dakota Johnson des héroïnes de tragédie grecque, sortes d’hydre à trois têtes condamnée à être victime de chasseurs assoiffés de pouvoir et de sexe, cruels et sans aucun état d’âme.
La romancière, qui s’est solidement documentée, nous fait profiter tout à la fois de ses lectures – depuis les contes de Perrault – que de ses riches connaissances cinématographiques. En voyageant dans et derrière l’écran, elle joue avec habileté de l’effet-miroir. Son réquisitoire peut alors se lire comme un brûlot féministe. Un gros coup de cœur !
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