La revue de Presse littéraire du mois de mars
La personnalité, l'humour et le talent de Cookie Mueller lui ont permis de devenir une icône de l'avant-garde new-yorkaise des années 70 et 80. Au cours de soirées mémorables, elle racontait à ses amis ses souvenirs, ses aventures rocambolesques depuis les années où elle était la bad girl du lycée jusqu'à ses anecdotes de tournage avec John Waters, en passant par sa vie californienne lorsqu'elle côtoyait Janis Joplin ou Jim Morrison. Quand elle a entrepris de mettre ces souvenirs par écrit, elle a gardé la même verve et la même fantaisie, le même naturel. Cookie écrit « cash », comme elle a vécu.
La revue de Presse littéraire du mois de mars
Franchement, la classe.
Cookie Mueller ou comment raconter une vie de drogues, de squats, de sexe, de violence avec style, élégance et ironie.
L'underground américain ; elle ne cache rien, les viols, une overdose, une incendie, des pervers, des traversées en auto-stop, le manque d'argent et puis le SIDA.
De la tendresse aussi, des amis, de la solidarité, un bébé qui nait et finalement une grande liberté.
Cette plongée dans une Amérique, les USA, de la seconde moitié du XXe siècle, ne m’a pas laissé indifférent. Cookie Mueller, présentée comme une égérie de l’underground new-yorkais, a tout connu et tout essayé. Surtout, elle a prouvé un talent pour l’écriture, talent dont elle ne se doutait pas elle-même alors qu’à dix ans, elle avait déjà écrit un roman, disparu, hélas.
Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir conte quelques tranches de sa vie et c’est le mot drogue qui me vient d’abord à l’esprit en repensant à ce livre. Héroïne, haschich, cocaïne, MDA, opium, médicaments, elle a tout consommé pour faire la fête ou tout simplement pour tenir debout.
Cookie Mueller, de son vrai prénom Dorothy Karen mais appelée, toute petite, Cookie, est née en 1949, à Baltimore, dans un coin isolé. Dix ans plus tard, ses parents lui ont fait découvrir le pays. Avant qu’on la retrouve internée dans un hôpital psychiatrique à vingt ans, elle a déjà goûté à l’alcool, à la drogue, aux médocs, dès l’âge de quinze ans.
Puis, elle côtoie Janis Joplin, tourne avec John Waters, baise avec Jimi Hendrix. Si elle épouse un fermier un peu plus tard, sa vie est tellement chaotique qu’on se demande comment elle a pu élever son petit Max qu’elle emmène en vacances en Sicile avec son amie. Là, elle décrit les autochtones comme de grands obsédés sexuels.
Au Festival de Berlin, en 1989, elle apprécie beaucoup la vie de festivalier et rêve de courir les festivals et, pour cela, veut devenir réalisatrice. Dans cet épisode mouvementé de sa vie, comme tant d’autres, je recommande particulièrement le récit de son arrivée à l’aéroport de Berlin !
Hélas, sa vie est toujours aussi chaotique. Rien ne se passe normalement. Ses aventures sont extraordinaires. Elle se produit même comme go-go danseuse topless dans un cabaret pendant un an et termine son autobiographie en poussant un cri de détresse devant les dégâts causés par le sida qui fauche beaucoup de ses amis artistes avant de causer sa mort en 1989, à quarante ans.
Sur les sept romans qu’elle a publiés, seul celui-ci a été traduit en français. Elle a tourné dans douze films et joué une pièce de théâtre avant de se distinguer aussi comme critique d’art. À elle seule, Cookie Mueller est le témoin d’une période complètement bouleversée, ouvrant quantité de libertés incroyables mais causant des dégâts considérables. Elle a choisi, comme tant d’autres, de vivre une vie intense en prenant des risques, sans savoir que certains choix pouvaient se révéler mortels.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Cookie Mueller est très peu connue en France alors qu'aux Etats-Unis, c'est une icône marquante de la contre-culture, ayant côtoyé Basquiat, Haring, Nan Goldin, Robert Mapplethorpe, Hendrix, Patti Smith, Blondie, écrivaine, performeuse, critique d'art, actrice fétiche de John Waters. Ce dernier la présentait comme la « rencontre de Janis Joplin et de Jane Mansfield, une redneck hippie avec une touche de glamour débridé. Elle n'a jamais mené une vie saine, unsafe était son surnom. Elle filait en permanence au bord de la falaise. »
Elle a tout essayé, tout vécu entre rails de coke et du LSD, et nous offre là quelque chose qui pourrait ressembler à des mémoires picaresques sous forme de quinze chroniques choisies comme autant de temps forts autobiographiques de 1964 à 1989. Cookie possède un talent de conteuse indéniable à l'humour désarçonnant très très loin du politiquement correct, et ça fait du bien !
Qu'elle raconte comment elle a subi par erreur de électrochocs dans un hôpital psychiatrique, comment elle a failli embarquer avec les filles de la Manson family pendant que Charlie était parti s'acheter des oranges, comment elle a accouché, comment elle a été violée, comment elle a rencontré un serial killer alors qu'elle faisait du gogo dancing dans un bar miteux du New Jersey, c'est à chaque fois drôle, bravache et lucide.
En filigrane, ce recueil est surtout celui d'une époque révolue, insouciante, subversive, le portrait d'une femme libre qui a vécu comme elle a voulu, en mode supernova trash. Une vraie bouffée de liberté à l'écriture spontanée, enlevée et vivante.
Le dernier chapitre est à part, il m'a brisé le coeur après toutes ces aventures truculentes : c'est le chapitre du sida ( Cookie Mueller en est morte en 1989 ) assorti d'une magnifique lettre que son meilleur ami à l'agonir lui a envoyé. Très émouvant mais toujours avec légèreté et sans amertume.
Pas vraiment un roman plutôt un journal intime qui témoigne de son époque et du parcours d'une de ces égéries Cookie Mueller (Actrice de John Waters dans les années 70/80)
On assiste amusé aux péripéties de la protagoniste et on côtoie ses amis ,ses amoureux et ses relations professionnelles . Le ton est léger mais pas naif non plus et nous fait découvrir que le décalage entre les "muses " cinématographiques et "le reste " est aussi large que la faille de San Andréas . Les rencontres ne sont pas toujours bienheureuses mais le ton glisse malgré tout sur ces incidents avec une volonté de ne pas alourdir l’ambiance même si on y aborde les grands thème du moment : Drogues ,Sida et désillusion .
On la suit sans difficulté avec l'impression en refermant le livre qu'elle est devenue une "super bonne copine" .
Une vie à 100 à l'heure à une époque où les moteurs n'étaient pas aussi puissants que ceux de notre époque .
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