"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce petit roman est un grand livre, le testament littéraire et politique de vassili grossman, achevé après la confiscation du manuscrit de vie et destin par le kgb en 1960.
Avant de disparaître, grossman se sentait obligé de dire tout ce qu'il avait compris sur la société soviétique, la russie et l'urss. il a été le premier à démontrer le vrai rôle joué par lénine. vassili grossman a entrevu sa grandeur et sa lâcheté, " son mépris de la liberté, le fanatisme de sa foi, la cruauté dont il faisait preuve envers ses ennemis ", et il est arrivé à la conclusion inébranlable que " tout cela, qui assura la victoire de son oeuvre, était né et s'était forgé dans les profondeurs millénaires du servage russe, de la servitude russe ".
Grossman a vu mieux que les autres l'aspect inhumain de l'etat créé par lénine et incarné par staline, les millions de tonnes qui pèsent sur chacun des citoyens soviétiques, " forces de plomb, obscures " qui les poussent. mais grossman restait optimiste : malgré tout, malgré la puissance inouïe de l'etat et l'assujettissement jamais vu de l'homme, il termine ses réflexions (et donc sa vie) en faisant dire à ivan grigoriévitch : " .
Quelque illimité que soit le pouvoir d'etat et quelque forts que soient les empires, tout cela n'est que fumée, que brouillard et, comme tel, disparaîtra. il n'y a qu'une force qui persiste, qui se développe, qui vive, et cette force, elle réside dans la liberté. vivre, cela signifie être un homme libre. un jour, liberté et russie ne feront qu'un ! ".
Ivan Grigoriévitch rentre chez lui, après 30 années passées au goulag.
Staline est mort. Et Ivan Grigoriévitch est libre. Il a été arrêté jeune homme et revient vieux. Il retourne au monde des vivants, de ceux qui n’ont pas été détenus dans l’enfer du goulag.
L’ancien zek retourne sur ses terres natales et fera quelques arrêts au passage.
Ivan reverra les gens qui ont continué à vivre, qui ont dû louvoyer pour survivre, qui ont dénoncé, qui l’ont dénoncé.
Il croisera la lâcheté, la souffrance, l’amour et surtout une question lancinante : tout ceci a-t-il eu un sens ?
Vassili Grossman, dans son dernier roman, offre une plongée poignante dans la vie des russes sous Staline.
Sa plume est toujours aussi émouvante que dans son chef d’œuvre, Vie et destin, pour croquer la famine ou la déportation. Mais il s’interroge aussi sur les raisons pour lesquelles tout ceci arrive en Russie.
Son roman, écrit entre 1955 et 1963, témoigne d’une incroyable lucidité sur la situation politique, les mensonges étatiques et ses terribles dérives.
On sent que l’auteur veut donner à comprendre ce que s’est joué dans son pays, de montrer à ses lecteurs la réalité soviétique.
Mais du coup, ce côté démonstratif m’a un peu dérangé et explique pourquoi je n’ai pas ressenti le complet chavirement ressenti avec «Vie et destin ».
Je dirais que pour les lecteurs qui ne sont pas habitués à lire de la littérature russe relative à cette époque, ce roman est une bonne porte d’entrée, accessible.
Pour les autres, s’ils ne l’ont pas déjà lu, je leur conseillerai davantage Vie et destin.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !