Des exemplaires sont à gagner !
Prix Robert-Cliche 2021 ll s'est assis là où se rendaient les vagues pour observer la danse singulière des particules. Elles avaient un comportement plus animal que minéral. Il était facile de leur prêter une volonté : déplier le plus loin possible, en longues traînées, leur chatoiement bizarre. Saisi par le phénomène, Goyette n'a pas reculé. Le fleuve lui est rentré dans les souliers, dans les pantalons, dans la raie. C'était froid, et de plus en plus magnifique. Grâce à leur énorme usine, les Lelarge contrôlent le marché des fruits de mer sur la Côte-Nord quand survient, sur la plage de Baie-Trinité, un visiteur à l'élégance suspecte, lié à un mystérieux conglomérat japonais. Pour Frédéric Goyette, fonctionnaire dépressif de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, amateur d'aquavit et de jazz inécoutable, c'est le début de l'enquête. Quant à Laurie Lelarge, cadette rebelle de sa famille, l'homme en vient vite à exercer sur elle un attrait confus, mais irrépressible. Elle ignore encore que Mori Ishikawa est l'auteur d'une invention qui est promise à changer le cours de l'histoire...
Des exemplaires sont à gagner !
« Tout est Ori » est un livre particulièrement exigeant. À plusieurs reprises, j’ai envisagé d’arrêter ma lecture devant l’opacité du récit, qui part par moments très loin dans sa logique, ainsi que devant des considérations de mollusques et crustacés particulièrement denses. Pourtant quelque chose, au-delà de la conscience professionnelle du juré, a fait que je n’ai pas abandonné. Une vraie curiosité, sans doute, d’essayer de comprendre les tenants et aboutissants de cette histoire complètement barrée et improbable. Petit à petit, au fil des pages, des petits choses se mettent en place pendant que d’autres éléments rendent l’ensemble toujours plus confus. Le lecteur doit accepter de tâtonner, de se laisser emporter par Mori Ishikawa et par là même par l’auteur et grapiller des éléments d’interprétation. Paul Serge Forest va loin, très loin dans son univers, au risque de perdre en chemin une partie de ses lecteurs. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Une expérience de lecture très dense et totalement singulière qui ne laissera absolument aucun lecteur indifférent. Accrochez vos ceintures pour un voyage tout à fait atypique.
Voilà un roman bien difficile à qualifier.
Au départ, le lecteur découvre l'histoire des Lelarge, une famille québécoise qui possède une pêcherie. Mais, alors que la description des différents personnages peut laisser croire à une saga familiale, le style du roman change assez radicalement avec l'arrivée du japonais Mori, venu au Québec pour une raison mystérieuse.
Malgré quelques passages plaisants et une atmosphère parfois onirique, ce livre ne m'a pas séduite. J'ai eu du mal à apprécier la deuxième partie du roman. La relation qui se tisse entre les deux principaux protagonistes ne m'a pas paru crédible, et je suis restée en dehors de l'histoire.
Le style vraiment original du roman séduira certainement bon nombre de lecteurs, mais malheureusement il n'a pas eu cet effet sur moi.
"Tout est Ori" est un livre déroutant. Tout d'abord, écrit en français canadien, il est difficile à comprendre. Ensuite, il est à la limite de la vulgarité pour certains passages. Enfin, personnellement, il ne m'a pas intéressé.
Crisse de roman !
Je le referme et je me demande encore comment qualifier ce que je viens de lire.
A Baie-Trinité, les Lelarge possèdent une pêcherie qui leur permet, d'une part d'être extrêmement riches, d'autre part de faire vivre une grande partie des pêcheurs alentour.
Un partenariat signé avec une société japonaise permet à Robert, le pédégé, d'augmenter encore les profits. Mais l'arrivée de Mori, envoyé par le Japon quelques temps plus tard, va commencer à semer la zizanie dans cette famille déjà loufoque.
Tout est ori commence un peu à la façon d'un roman de John Irving, on suit un microcosme canadien : le patron, sa famille, sa société, ses employés. Certains sont farfelus, d'autres ont leurs petites particularités, comme Laurie, la benjamine des Lelarge, allergique aux fruits de mer, un comble !
Puis, apparait un soupçon de réalisme magique et le roman prend une autre allure.
Déjà, je l'ai trouvé hautement réjouissant, les personnages m'ont fait sourire, rire, m'ont attendrie aussi parfois. Et puis que voulez-vous, j'aime assez le parler québécois, même si je ne comprends pas forcément tous les mots à la première lecture.
J'ai beaucoup apprécié aussi les intermèdes sur les fruits de mer qui sont drôles et instructifs.
Alors c'est certain, il ne faut pas être rebuté.e par les excrétions corporelles et les scènes de sexe plutôt crues.
Pour ma part, j'ai trouvé ce roman désopilant en sacrament !
Au décès de Rogatien Lelarge, ce sont ses enfants, Robert, Reginald et Suzanne qui héritent de l’entreprise familiale de Baie-Trinité. Une pêcherie qui a fait la fortune de la famille et qui fait vivre quasiment tous les habitants de la ville. Les produits de la pêcherie Lelarge s’exportent jusqu’au Japon. Mais lorsque Mori Ishikawa débarque, envoyé par le Conglomérat des teintes, couleurs, pigments, mollusques et crustacés d’Isumi avec lequel les Lelarge sont en affaire, les choses commencent à prendre une drôle de tournure pour Baie-Trinité et notamment pour Frédéric Goyette, inspecteur de l’agence Canadienne d’inspection des aliments et pour la jeune Laurie Lelarge. Qui est réellement ce mystérieux japonais, qui exerce une véritable fascination sur Laurie, et d’où provient cette nouvelle couleur, l’Ori, que Mori a créé ?
Il est de ces romans surprenants et inclassables qui n’entrent dans aucune catégorie. Tout est Ori est de ceux-là. Des personnages et des situations parfois délirantes, une imagination débridée qui nous amène à penser que l’auteur ne s’est à aucun moment censuré dans l’écriture, une thématique qui va carrément chercher du côté du fantastique, des scènes crues et terriblement charnelles, des moments d’une totale drôlerie, des pages dignes d’un polar et d’autres qui penchent vers la saga familiale ou le récit initiatique… ce livre est d’une richesse incroyable et le tout fonctionne parfaitement bien.
L’imagination de Paul Serge Forest semble sans limite et il possède indéniablement un style, réhaussé de ces petites pointes de vocabulaire canadien qui plongent totalement le lecteur dans l’atmosphère de cette ville québécoise. L’auteur s’autorise une liberté narrative totale et enchanteresse.
On ne cherchera pas à tout analyser et à tout comprendre dans ce roman parfois un peu foutraque. On se laissera simplement porter par le foisonnement de l’histoire, par les personnages savoureux et par une intrigue totalement originale. Car finalement n’est-ce pas ce qu’on demande à un roman ? Nous dépayser, nous bousculer, nous surprendre, et pourquoi pas, parfois, nous choquer ?
Extraordinaire premier roman ! M. Paul Serge Forest (c’est apparemment le pseudonyme d’un médecin montréalais) nous livre une partition magistrale avec « Tout est ori », qui nous emporte avec une écriture d’une musicalité propre au charme du français québécois et d’un style bien frappé, percutant et drôlement imaginatif.
Nous découvrons l’univers des pêcheurs de la Côte-Nord, de la ville de Baie-Trinité, où la famille Lelarge dont le patriarche vient de mourir gère l’après, durant lequel le fils Robert s’empare du contrôle de l’usine qui leur rapporte gros. Mais cette usine de fruits de mer attire les convoitises, et quand il va s’agir de traiter avec des japonais qui ne veulent plus gober les mollusques irradiés de Fukushima, de bien curieux évènements vont survenir dans la bourgade. Notamment quand arrivera un mystérieux émissaire du conglomérat des « teintes, couleurs, pigments, mollusques et crustacés ». Laurie Lelarge, la plus jeune des filles de Robert, va tomber sous le charme de l’étrange Mori Ishikawa, qui a de bien drôle de manière d’interagir avec elle (lui offrir des coquillages remplis de son sperme par exemple). Tout deviendra plus clair (ou pas) pour le lecteur quand on comprendra qu’il utilise la conscience humaine pour la faire travailler par des mollusques afin de créer une couleur jusqu’alors inconnue : l’« ori ».
Rien que ce résumé montre l’inventivité prodigieuse de ce roman fantastique, où dans un monde apparemment nôtre, advienne des choses incroyables, d’une rare inventivité. Dans cet espace réaliste, le bizarre ne sera jamais loin, parfaitement rendu qui plus est par un style et une maîtrise du tempo admirables. Les personnages sont multiples mais tous bien définis et distincts, et l’auteur parvient à ne pas nous perdre et à nous faire accroire à toutes les invraisemblances qui parsèment son récit. Réussir à décrire une nouvelle couleur, et à la décrire, ou du moins à nous décrire ce que ressentent les personnages en la voyant, n’est pas une mince affaire, et c’est formidablement réussi.
A cela s’ajoute qui plus est de nombreuses réflexions sur notre monde, et particulièrement sur les conséquences d’une nouvelle technologie, et à ce qu’elle peut engendrer. Doit-on respecter le principe de précautions ? Ou bien peut-on continuer à produire cette nouvelle couleur, cet « ori », malgré les conséquences terribles (les gens disparaissent) ?
Bref, un roman qui au-delà de donner envie de manger des « clams » donne envie de revenir dans l’univers déjà très riche et impressionnant de son auteur. Je recommande vivement.
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