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Dans ce recueil composé de six suites de poèmes, Jean-Louis Giovannoni, explore les différents état d'un corps tout à la fois désirant, vieillissant, rêvant. Ce corps, comme tout corps, entame le monde qu'il traverse, qu'il occupe, autant qu'il est lui-même entamé, usé, rudoyé par son environnement et ce, dès son apparition : " Usure sans fin. Recommence dès qu'un corps est annoncé, s'avance. Alors, autant l'encourager avec ses mains. ". Par le biais de cette incessante friction des corps et du monde - que redoublent, par ailleurs, les discrètes frictions langagières de Jean-Louis Giovanonni, langage qui est tout à la fois et d'un seul tenant corps et monde -, est particulièrement interrogé le rapport à l'anatomie déclinant, fléchissant, tout en se tenant à distance d'une esthétique de l'aggravation (corps malade, déchéance), préférant une sorte de prosaïsme serein, décrivant un corps devenu tableau des petites douleurs domestiques, habituelles : " Longuement assis sans protection ni coussin, on devient, au bout d'un certain temps, fessier, dessous de cuisses. Avec l'âge, on ajoute à son tableau de chasse : des bas-de-dos, des genoux, des cervicales... C'est le travail de toute une vie ". Mais il ne faut pas se fier tout à fait à ces énoncés d'allure anecdotique, à cette apparence de déclin tranquille : c'est le portrait d'une inquiétude subtile que dresse l'auteur, jamais imposée frontalement au lecteur.
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