Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Peut-on réparer l'irréparable, rassemble ceux que l'histoire a dispersés ? Blanche, rwandaise, vit à Bordeaux après avoir fui le génocide des Tutsi de 1994. Elle a construit sa vie en France, avec son mari et son enfant métis Stokely. Mais après des années d'exil, quand Blanche rend visite à sa mère Immaculata, la mémoire douloureuse refait surface. Celle qui est restée et celle qui est partie pourront-elles se parler, se pardonner, s'aimer de nouveau ? Stokely, lui, pris entre deux pays, veut comprendre d'où il vient.
Ode aux mères persévérantes, à la transmission, à la pulsion de vie qui anime chacun d'entre nous, Tous tes enfants dispersés porte les voix de trois générations tentant de renouer des liens brisés et de trouver leur place dans le monde d'aujourd'hui. Ce premier roman fait preuve d'une sensibilité impressionnante et signe la naissance d'une voix importante.
Prix des cinq continents 2020, ce roman est l'histoire de trois générations qui ont survécu chacune à leur manière au génocide du Rwanda.
Immaculata, la grand-mère qui a vu son pays s'enfoncer dans cette horreur, Blanche, la fille, qui a pu s'enfuir en France et Stokely, le petit-fils qui ressent cette histoire par les non-dits des deux premières.
Le génocide demeure en toile de fond.
Il est surtout question des origines, de quête d'identité, de filiation et de transmission.
L'écriture est soignée et élégante.
Il y a un vent de poésie malgré la complexité, la dureté des thèmes abordés.
Un beau roman bouleversant.
D’épaisses nappes de brouillard au-dessus des collines. Des volutes de fumée qui s’évaporent entre deux femmes assises sous un jacaranda en fleur. Sur des clichés pris au Rwanda, de frêles silhouettes en surimpression. Tout au long de son magnifique premier roman, Beata Umubyeyi Mairesse apprivoise délicatement les fantômes et les silences. Ceux qui se sont insérés entre une mère, Immaculata, sa fille, Blanche, et son petit-fils, Stokely. Trois générations éparpillées entre le Rwanda et la France, liées et déliées par le génocide des Tutsi de 1994, l’absence d’un père et la difficulté de transmettre sa culture à l’enfant métis qui « habite la frontière ».
L’histoire à trois voix de Tous tes enfants dispersés est à l’image de cette « famille à repriser ». Un enchevêtrement de fils ténus prêts à se rompre, et que seuls le passage du temps, les allers-retours entre passé et présent, ici et là-bas, parviennent à dénouer. Son noyau dur est la relation d’Immaculata avec Blanche, la fille née de son mariage avec un Français, et dont le récit ouvre le roman.
Le sujet est très bien mais a lire plutôt compliquer il ny a pas de suivi dommage car l histoire est très concrète ewt tres intéressante a decouvrir leurs déboires de l exil
Blanche est métisse, sa mère est tutsi, son père français, elle a un demi-frère Bosco.
Lors des massacres de 1994, Blanche a pu quitter le Rwanda et rejoindre la France. Sa mère a survécu en se cachant pendant trois mois dans la cave d’une librairie aidée par un hutu. Bosco était parti rejoindre les rebelles trois ans plus tôt.
En France, Blanche a épousé un métis de mère française et d’un père antillais qui les a abandonnés très tôt. Il est à la recherche de ses origines et de son identité. Ils ont un fils Stokely.
Blanche, sa mère Immaculata et son fils Stokely prennent tour à tour la parole dans ce livre. Trois générations, trois façons de voir l’histoire. Immaculata murée dans le silence retrouve la parole et le goût de vivre grâce à son petit-fils.
Ce livre ne raconte pas le génocide mais les dégâts qu’il a causé. Il est aussi plein de nostalgie et de douceur quand Immaculata et Blanche racontent leur jeunesse au Rwanda.
L’écriture de Beata Umubyebi est très poétique. C’est un premier roman très prometteur.
Rwanda, 1994, le pays se déchire, les Hutu massacrent les Tutsi, Blanche fuit la mort, son frère entre en guerre, sa mère Immaculata reste au pays. Viendront les années d’après-guerre, la découverte des massacres, les morts à enterrer, les vengeances qui ne demandent qu’à être assouvies.
Rwanda 1997, Blanche retourne au pays et tente de renouer le lien avec sa mère, avec son frère. Nous allons la suivre à travers ce chemin qu’elle va faire vers les siens, ceux qui sont encore là, ceux qu’elle a perdu pour toujours, ceux qu’elle a manqué, qui se sont perdus, qui ont disparu, et sans doute aussi, un chemin vers elle, pour s’accepter et vivre malgré tout.
Puis Stokely, son fils, va à son tour chercher à comprendre et connaître sa famille, ses origines.
Car comment peut-on vivre, ou seulement survire, quand les autres sont morts, exterminés, quand on se tient au bord de ce gouffre qui a enseveli une partie de la population anéantie par l’autre partie. Comment peut-on survivre quand on a fui pour ne pas être soi-même exterminée ?
Et comment arrive-t-on à communiquer avec ceux qui ont vu, qui ont vécu, qui ont vu mourir tant d’autres, qui ont cherché et trouvé tant de corps mutilés, de cadavres à enterrer, et que l’on est soi-même parti sans vivre tout ça de manière aussi intime.
C’est un roman qui dit la souffrance, la difficulté d’être, de se parler, de communiquer, de vivre tout simplement.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/03/06/tous-tes-enfants-disperses-beata-umubyeyi-mairesse/
Ouvrir un livre dont on sait qu’il trouve ses racines dans la mémoire du Rwanda des années 90 n’est jamais anodin et ne se fait pas sans une certaine appréhension mâtinée de la culpabilité d’être Français(e). L’atrocité des images évoquées, la violence des souvenirs convoqués figent les capacités intellectuelles de celui qui les reçoit dans l’horreur, l’empêchant de saisir, par-delà le sang et la chair meurtrie, l’amputation des âmes, la douleur héritée et transmise, la vie qu’il faut poursuivre lorsqu’on vous l’a laissée. Or, c’est l’une des grandes forces de Beata Umubyeyi Mairesse que de venir saisir son lecteur avec douceur mais fermeté et de le mener, d’une écriture sensible, élégante et affirmée entre les écueils de cette mémoire encore endolorie de plaies béantes, de rendre à ce pays une réalité, une proximité, une vie que l’on rechigne souvent à lui imaginer. A travers l’histoire de Blanche, sa narratrice, fille, femme, métisse, amoureuse et mère, elle nous invite à un voyage philosophique et presque apaisé qui tente de remonter aux sources de ces liens qui la font ce qu’elle est, avec cette douleur-là, inscrite quelque part, gravée pour toujours, portée pour toujours, mais qui ne saurait en aucun cas la définir entièrement. Au fil des pages, elle rassemble peu à peu ses souvenirs, les bons comme les mauvais, comme autant d’enfants dispersés aux quatre coins du monde et de l’Histoire, brossant au passage le portrait d’une femme qui semble familière, universelle et symbolique, une femme résolument inscrite dans sa lignée et dans la vie.
Beata Umubyeyi Mairesse s’est servi de son expérience puisqu’elle a fui le Rwanda en 1994 mais pour une fois j’ai senti la romancière bien plus que la chroniqueuse.
Ce récit est à trois voix. Blanche, la jeune métisse qui a fui en 1994 pour échapper au massacre, parle à sa mère. Immaculata, cette mère qui a par miracle échappé aux massacres, parle à son fils qui n’a pu supporter le quotidien au retour de ses années de guerre. Dans les derniers chapitres Stokely, le fils de Blanche né en France, voudrait comprendre.
Beaucoup de thèmes dans ce roman, la nostalgie du pays de l’enfance, une histoire familiale compliquée avec ses secrets et ses non-dits, des problèmes de transmission, de négritude, d’exil. C’est la difficulté de vivre entre deux monde, deux civilisations. L’enfant né en France est à la recherche de ses origines très cosmopolites. L’auteure parle aussi des difficultés de reconstruction du pays et des marques indélébiles du génocide sur les Rwandais. Le ton est juste, l’écriture sobre et distanciée.
C’est poignant et ça fait réfléchir de lire sous la plume de Beata Umubyeyi Mairesse que le rêve d’Immaculata c’est que sa fille métisse épouse un blanc de blanc pour que la descendance se dilue de plus en plus.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2020/01/04/tous-tes-enfants-disperses-de-beata-umubyeyi-mairesse/
Dans la sélection des #68premieresfois voici un deuxième roman sur le génocide Tutsi de 1994. Autant vous le dire tout de suite, j'ai beaucoup, beaucoup aimé ce roman, très différent de celui de Yoan Smadja, "J'ai cru qu'ils enlevaient toute trace de toi" lu fin septembre pour lequel j'avais eu un coup de cœur. Les deux se font écho et se complètent sans aucune redondance.
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Ici la grande Histoire apparaît à travers celle d'une famille aux blessures indicibles, sur lesquelles est posé un "couvercle de chagrin". Blanche est métisse, elle a fui le Rwanda en 1994, s'est installée en France où elle vit à Bordeaux avec son mari et son fils métis Stockely. Immaculata sa mère restée au pays est devenue mutique. Les rapports entre mère et fille sont compliqués, ils l'auraient sans doute été même sans le génocide en raison de leur histoire personnelle, mais celui-ci a rajouté une telle somme de douleurs et de chagrins que les retrouvailles des deux femmes des années après font resurgir plus vives que jamais blessures, culpabilité et ressentiments. C'est de Stockely que viendra la lumière.
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L'écriture est infiniment poétique, le rythme lent et se dessine sur fond de génocide, d'histoire coloniale, de quête identitaire, de métissage et de transmission, le portrait de femmes touchantes entre lesquelles la communication a été rompue tandis qu'apparaissent en filigrane les us et coutumes du pays des mille collines. Un roman puissant, poignant, magnifique... ❤
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"Je pensais avoir tout balisé, dans l'avion qui me ramenait. On ne balise pas un effondrement. "
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"Stockely comprit que sa mère portait en elle des mots fantômes, des mots d'enfance endormis dans un jardin en friche qu'une pluie lointaine pourrait un jour ressusciter. "
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"Entre les mots et les morts, il n'y a qu'un air, il suffit de le cueillir avec ta bouche et de veiller à composer chaque jour un bouquet de souvenance."
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