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Longtemps considérés comme un mythe, les Thugs étaient une confrérie d'assassins indiens vieille d'au moins deux cents ans quand les Britanniques la découvrirent. Thug raconte leur histoire, avec celle de William Sleeman, l'administrateur qui lutta contre eux malgré le secret qui les entourait et l'arrogance de ses compatriotes. À travers cette confrontation, le livre révèle les tensions et les chocs culturels de la colonisation.
Au dix-neuvième siècle, tandis que l'Inde était sous domination anglaise, les Thugs existaient déjà depuis plusieurs siècles, et sévissaient impunément sur les routes. Déguisés en simple voyageurs, ils rejoignaient des caravanes en cours de route et sélectionnaient leurs cibles. Lorsqu'ils avaient gagné la confiance de leurs compagnons, ils attendaient d'avoir atteint un endroit isolé et, profitant de la nuit ou d'un moment de repos, ils étranglaient leurs victimes avec leur rumàl, un foulard d'apparence innocente, et s'accaparaient leurs biens. On estime que 50 000 personnes furent tuées lors de ces vols.
Les Thugs ne laissaient que rarement des témoins ou des traces. Ils étaient maîtres du déguisement et de l'infiltration, transmettant leur savoir de père en fils. Peu suspectaient que ces redoutables bandits de grand chemin, leurs méfaits accomplis, vivaient le reste du temps des vies tout à fait ordinaires, au-delà de toute suspicion. La rumeur leur attribuait des qualités mystiques : on disait qu'ils vénéraient Kali, la déesse de la destruction, et pratiquaient des sacrifices rituels et des mutilations religieuses. Leur réputation était telle que le mot Thug' devint synonyme en anglais de 'bandit'.
À travers l'enquête de William Sleeman, et ses efforts pour identifier et éradiquer la menace posée par les Thugs, Mike Dash dresse un portrait plus pragmatique mais non moins fascinant. Avec Sleeman, dont les méthodes font écho à celles des polices et des services de renseignement modernes, le lecteur est invité à découvrir les secrets de l'un des groupes criminels les plus mystérieux et emblématiques de l'histoire.
En Inde les thugs, une confrérie secrète d'étrangleurs, étaient depuis longtemps le symbole de l'insécurité qui régnait dans le pays. L'historien Mike Dash raconte leur histoire étonnante, et celle de William Sleeman, l'administrateur britannique qui au 19e siècle mit fin à leurs meurtres.
Ces assassins, pleins de cruauté, étaient difficiles à arrêter car ils opéraient avec professionnalisme. En bandes de vingt à cinquante hommes, ou même plus, passés maîtres dans l'art du déguisement et de l'infiltration, un savoir transmis souvent de père en fils, ils se présentaient comme des voyageurs à leurs cibles – des voyageurs, des sepoys (soldats indiens de l'armée britannique) ou des porteurs de trésor pour des banques – les mettaient en confiance, faisant « un bout de chemin » en leur compagnie, puis, au moment le plus propice, les étranglaient tous en même temps avec un banal foulard, les dépouillaient de leurs biens et les enterraient, après les avoir dépecés afin que l'on ne puisse jamais les retrouver.
Agissant en confrérie, ces criminels étaient un modèle d'organisation. Chaque thug avait une fonction précise : approcheur, étrangleur, dépeceur ou fossoyeur. À leur tête, un chef répartissait le butin, et assurait le financement des expéditions qui avaient lieu au nord de l'Inde pendant la saison sèche ; le reste de l'année, chacun était chez lui, loin du lieu des crimes, à l'abri d'éventuelles poursuites. Longtemps considérés comme un mythe, les thugs ont bénéficié d'une impunité en l'absence d'une justice commune aux états indiens : les recherches, quand elles existaient, s'arrêtaient aux frontières.
À l'arrivée des Anglais, les choses ont peu à peu évolué : quand on a trouvé des cadavres dans les puits des territoires britanniques, les thugs en ont été chassés. Mais le problème demeurait entier pour le reste du pays. Jusqu'à William Sleeman qui a traqué les thugs dans toute l'Inde, mettant au point une méthode qui s'appuyait sur des informateurs thugs auxquels on garantissait une amnistie en échange d'informations. Un système qui permit d'arrêter et de juger la majorité des étrangleurs en une dizaine d'années, faisant cesser ainsi leurs terribles assassinats.
Avec cette affaire criminelle extraordinaire par sa durée et son ampleur (on estime les victimes à plus de 50000), Mike Dash révèle, et c'est absolument passionnant, les secrets des thugs, groupes de tueurs sans états d'âme et sans pitié parmi les plus mystérieux et emblématiques de l'histoire.
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