"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une vingtaine d'années s'est écoulée depuis que l'enfer s'est abattu sur le lycée Elmbridge, emportant la vie de trois élèves et laissant Carly Johnson portée disparue. La principale suspecte : Kaitlyn, « la fille de nulle part. » Le journal de Kaitlyn, découvert dans les ruines, révèle un esprit perturbé. Ses pages racontent une nouvelle version de l'histoire, bien plus sinistre et tragique, et la fille de nulle part se retrouve au centre de tout. Beaucoup disent qu'elle n'existe pas, et d'une certaine manière, c'est vrai - elle est l'alter ego de Carly Johnson.
Carly est là le jour, laissant place à Kaitlyn la nuit. Et c'est durant la nuit que le mystère de la Maison Morte se dévoile, fruit d'une magie sombre et dangereuse.
Le premier roman de Dawn Kurtagich est une chef d'oeuvre d'angoisse qui réunit rapports de police, comptes rendus psychiatriques, retranscriptions vidéo et extraits du journal retrouvé.
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--- Une lecture inoubliable ---
Après avoir lu Ce qui hante les bois, je redoutais un peu de me plonger dans The Dead House, roman de la même auteure. Pourquoi ? Eh bien, parce que je n’avais pas totalement succombé à l’ambiance creepy du premier, même si je lui reconnais des qualités indéniables.
Mais, mais, mais… Le Pumpkin Autumn Challenge est arrivé, et The Dead House remplissait à merveille l’une de ses catégories, alors j’ai tenté le coup. Et je ne regrette pas ! En dépit de ses 458 pages, j’ai dévoré ce one-shot en deux jours, emportée par son atmosphère sombre et ses nombreux mystères. En vérité, je ne suis pas passée loin du coup de cœur !
--- Une narration qui sort de l’ordinaire ---
Je reconnais bien là la signature de Dawn Kurtagich. En effet, comme dans Ce qui hante les bois, le récit prend forme grâce à un assemblage d’éléments hétéroclites : extraits de journal intime, rapports de police, articles de presse, retranscriptions de séances de psychothérapie, etc. Et c’est une réussite !
Plus l’intrigue se révèle, plus il est difficile d’y voir clair. Chaque personnage semble détenir sa propre vérité. Dans ce cas, comment démêler le vrai du faux ? D’ailleurs, existe-t-il vraiment une seule version de l’histoire ?
--- Deux personnalités pour un seul corps ---
Ce qui fait toute la richesse de ce one-shot, c’est la complexité qui caractérise son héroïne. Ou, plutôt, ses héroïnes. En effet, Carly et Kaitlyn habitent le même corps. La première ne connaît que le jour, tandis que la seconde possède la nuit. Mais comment expliquer ce phénomène ? C’est là tout l’enjeu de The Dead House !
Allez, je vous en dis un peu plus. D’un côté, la thérapeute de Carly/Kaitlyn affirme qu’il s’agit d’un dédoublement de personnalité à la suite d’un événement traumatisant, à savoir la mort des parents de sa patiente. De l’autre, celle-ci se sent double et pense sincèrement abriter deux âmes en son sein, ce que semble confirmer Naida, la meilleure amie de Carly.
Mais, en définitive, qui croire ?! Ah, j’ai adoré me perdre en conjectures ! De plus, l’auteure nous invite à repousser sans cesse les frontières du réel. Alors, on tourne les pages, de plus en plus vite, dans l’espoir de trouver des réponses, mais on ne fait que s’enfoncer davantage dans l’obscurité, exactement comme Kaitlyn…
--- Une porte ouverte sur les sciences occultes ---
Voilà un autre atout de The Dead House, selon moi. Les explications avancées par le corps médical au sujet de Carly/Kaitlyn sont contrebalancées par une magie sombre et invisible. Ainsi, pour comprendre ce qui est arrivé à l’héroïne, il faut voir au-delà du tangible. C’est de cette manière, et uniquement de cette manière, qu’il sera possible de visiter la Maison Morte, lieu au cœur de tous les questionnements…
Bref, comme vous l’aurez compris, j’ai adoré découvrir ce pan caché de l’histoire, fait de sorts et de contre-sorts, d’enchantements et de malédictions !
--- Quand l’inattendu vous attend à la page suivante ---
Même si l’on connaît la finalité du roman – après tout, on nous expose les faits dramatiques survenus 20 ans plus tôt au lycée Elmbridge dès les premières pages -, le scénario s’avère imprévisible. Chaque chapitre est une révélation, chaque événement une surprise ! J’étais littéralement scotchée à mon livre, incapable de m’arrêter tant le besoin de savoir était grand.
D’aucuns pourraient évoquer des longueurs, et il est vrai que le rythme est relativement lent. Toutefois, ces passages dits à rallonge sont pour moi nécessaires, car ils servent à faire monter la pression. Personnellement, je me suis régalée de bout en bout, probablement parce que j’ai été très sensible au désarroi de Kaitlyn, remplie de peurs et de doutes. Cette dernière se perd très souvent en elle-même, et j’ai adoré faire ce voyage en sa compagnie.
--- Je redoutais la fin, mais à tort ! ---
Juste avant le dénouement final, la tension est à son paroxysme. J’étais aussi impatiente que réticente à l’idée d’atteindre les derniers chapitres. En fait, j’avais peur des réponses que l’auteure nous donnerait. Et pourtant… Nulle déception !
Dawn Kurtagich nous offre un final à la hauteur de son roman. Elle va même plus loin en ajoutant quelques éléments, par la suite. Libre au lecteur d’y voir des indices ou non mais, pour ma part, je ne suis on ne peut plus satisfaite !
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