"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Le livre (extrait) Tête-Dure soulève d'une main le bord frangé de la pesante nappe en tissu qui dissimule depuis une heure ses jeux sous la table. Il aime bien se planquer sous ce plafond de bois, se ramasser sur lui-même, les genoux talés par le balatum ; il a l'impression d'être dans une caverne. Il y fait sombre et paisible. Et puis, surtout, sous la table, tout devient possible, tout est vraisemblable puisqu'il le décide ; sous la table, il maîtrise le monde : l'herbe peut pousser, le bison paître, le cheval galoper sans se fatiguer, les morts se relever même après un coup de tomahawk. Le sang est vert ou bleu, rarement rouge.
Les auteurs Né de parents inconnus et qui le sont restés (sauf de leurs voisins, amis, etc) Francesco Pittau a commencé à écrire, un jour, et s'arrêtera probablement un autre jour. Il espère voir encore une trentaine de 29 février.
Il a publié chez le même éditeur « Une pluie d'écureuils, vie et oracles de Maître K'ong », « Une maison vide dans l'estomac ».
Lélio Pittau est né un 30 août, veille de rentrée des classes. Il en garde à tout jamais une sainte horreur de l'école et de l'autorité. Il dessine depuis qu'il est haut comme trois pommes, et aujourd'hui qu'il est haut comme trente pommes, il continue. Entre deux dessins, il fait de la musique."
Genre : Littérature Générale
Avis : ACIDE
Quelle sensation étrange, dans ce roman, d’entendre penser un enfant…
Octobre 1962, l’affaire des missiles russes à Cuba menace la paix mondiale. Cela importe peu à Tête-Dure qui a assez à faire pour passer inaperçu et ne pas attirer l’attention de son père, un Italien vantard et de sa mère qui tient la maison. Pourquoi ce surnom affreux à porter ? Que va lui réserver sa journée ?
Un ultimatum a été fixé et Tête Dure n’en sait rien, lui, ce qu’il sait, c’est qu’il faut qu’il se tienne à carreaux. Tout le monde a la main leste autour de lui. Il a 6 ans et en une journée il va beaucoup vieillir. L’adjectif glauque s’est emparé de moi dès les premières phrases mais je dois reconnaître que l’écriture savante de l’auteur a transcendé ma curiosité pour passer outre la sensation dérangeante. Et j’ai navigué entre l’environnement violent et malsain installé par les adultes et l’évasion pratiqué par l’enfant en jouant.
Comment faire comprendre à des adultes l’univers d’un enfant ? Ce roman court et ramassé le fait de façon merveilleuse, montrant un quotidien rongé par les vices mais normalisé par certains, et l’incroyable résilience des enfants. Nous vivons une tranche de vie d’un petit garçon entre deux parents maltraitants, le challenge relevé étant de présenter cela avec une poésie particulière. Il n’empêche que c’est très dur à lire, peut-être trop réaliste, trop réel.
C’est de la littérature, un univers esthétique fait de connaissances, de choix des mots, de musique d’émotions, de maîtrise de la langue française. C’est de la lecture qui élève même si on côtoie la ladrerie et la maltraitance.
Si vous aimez le récit qui s’apparente au conte, l’histoire qui suscite votre réflexion sans en avoir conscience, la description au vitriol de la vie en communauté, la dénonciation du racisme ordinaire, et la richesse de l’enfant qui exploite son imagination salvatrice, cette narration du samedi 27 octobre 1962 est pour vous.
Je remercie la Fondation Orange et Lecteurs.com pour m’avoir confié Tête-Dure paru aux Editions Buche-Chastel.
Merci à lecteurs.com et aux éditions Buchet Chastel pour cette surprise de l'été.
Un petit livre de lecture agréable mais pas très original; le thème de l'enfance malheureuse est très fréquent.
Ici, cela se passe en octobre 1962, au moment des missiles russes de Cuba: les adultes craignent une nouvelle guerre mais Tête-dure n'en a cure, il entend mais ne comprend pas. Il se fait discret, ne pose pas de question, ne dit jamais non. Le père, italien, est une brute imbue de sa personne; il a réponse à tout et se ridiculise devant son fils qu'il a emmené en "promenade" après une grosse dispute avec la mère.Très avare, il conduit son fils chez un coiffeur, le moins cher du coin qui en fait travaille en usine et se fait un peu d'argent en coupant les cheveux, ici il taille aussi l'oreille de l'enfant qui n'ose avouer sa douleur. Le père emmène le gamin au bistrot et se fait battre aux cartes. Bizarrement, il dépose l'enfant chez une copine où règnent la crasse, la morve etc. La mère vient récupérer son fils en hurlant. Ce pauvre gosse mal aimé se réfugie dans des jeux avec des figurines en plastique et un vieux camion. Le narrateur est souvent l'enfant lui-même: le monde des adultes est vu à hauteur d'enfant..
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