En l'espace de vingt-quatre heures, un homme perd le contrôle de sa vie : il commet une faute professionnelle, se fait retirer son permis de conduire et égare son téléphone portable. De retour à son bureau, il trouve sa secrétaire en pleurs, la police a tout emporté et son associé a pris la fuite. Pendant ce temps, alors que son monde s'écroule autour de lui, sa compagne le quitte et sa fille part s'installer chez sa tante.
Cet homme, c'est Pietro Paladini, le héros de Chaos calme, soudain pris dans le tourbillon de la vie. Seul, craignant d'être traqué par la police pour des délits dont il ne sait rien, Pietro décide de disparaître à son tour et cherche désespérément à retrouver la vie normale qu'il a perdue ou du moins, qu'il pensait être la sienne.
Le héros s' égare parfois un peu trop dans ses pensées, mais on se surprends à rire assez souvent, et le final est fort en émotion.
Pietro Palladini est de retour. Nous l'avions laissé à Milan dans "Chaos Calme" à l'age de 43 ans, veuf et détruit par la mort de son épouse, passant ses journées assis sur un banc public devant l'école de sa fille en attendant sa sortie. On le retrouve à Rome dans "Terres rares" huit ans plus tard, vendeurs de véhicules saisies et impliqué malgré lui dans un imbroglio judiciaire infernal et une situation affective pour le moins dégradée. L'écriture de Sandro Veronesi elle, n'a pas changé. Toujours aussi alerte et à la première personne, elle donne le ton de cette cavale qui se transforme bien vite en retour aux sources et aux fondamentaux pour un héros fatigué et très à l'image de l'Italie post-Berlusconi. En cela le roman est une réussite. La fragilité voire les faiblesses de Palladini sont formidablement palpables. Même si par certains aspects Veronesi veut trop en dire ou charge ses personnages de dialogues fleuves qui peuvent rendre le récit moins attachant. "Chaos calme" était un roman magnifique, cette suite n'est qu'un roman percutant et compulsif mais qui s'en plaindra ?..
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