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«Premier roman de moi publié, Tanguy fut-il aussi le premier que j'aie conçu comme un texte littéraire ? [...] Cette réimpression intervient peu de temps après la parution de Rue des Archives, qui en éclaire les aspects cachés, ce que de nombreux lecteurs n'ont pas manqué de relever. Les deux livres se répondent en effet l'un l'autre. [...] De Tanguy à Xavier, il y a plus que l'épaisseur d'une vie, il y a toute l'amertume d'un désenchantement, qui doit moins à l'âge qu'à la progressive découverte de l'horreur. Si je gardais, à vingt ans, quelques illusions, le sexagénaire qui a écrit Rue des Archives n'en conserve, lui, plus aucune. En ce sens, la boucle est bien bouclée.L'aveu étouffé de Tanguy fait la musique désenchantée de Rue des archives. [...]De l'un à l'autre, un seul lien, la littérature. Elle constitue, on l'a compris, ma seule biographie et mon unique vérité.»Michel del Castillo.
Pas mal.
Autobiographie romancée à la troisième personne, "Tanguy" est un livre douloureux et émouvant. Car l'enfance et l'adolescence de ce jeune garçon sont particulièrement marquées par la violence : des parents qui se déchirent, un abandon, une vie errante, le camp de concentration et la maison de redressement laissent peu de moments heureux au héros, qui fait preuve d'une résilience exceptionnelle en cherchant malgré tout son bonheur. Des tuteurs s'offrent à lui, des asiles sûrs comme le collège jésuite ou la maison de Sébastiana, et peu à peu il aime et est aimé. Les livres l'aident à survivre ; en écrivant, il surmonte son malheur. Le plus bouleversant demeure sa relation avec ses parents, qui le rejettent. Une belle leçon d'humanité, et une porte pour entrer dans l'œuvre de Michel del Castillo.
J'ai lu ce récit à l'âge de 16 ans sur les conseils de ma prof d'espagnol et certaines phrases m'accompagnent encore. En grande partie autobiographique, ce roman raconte le destin d'un petit Espagnol pris dans la tourmente de l'Histoire. Obligé de fuir le franquisme, mal accueilli en France (y compris par son père), séparé de sa mère puis déporté, Tanguy va en tirer une leçon de vie, que je cite de mémoire, : "Je ne crois pas en l'Homme mais je sais l'homme capable de grandes choses."
Un livre que je conseille vivement pour la force et l'actualité de son propos.
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