Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Il faut attendre le milieu du 19e siècle pour voir des Français se rendre en nombre au Japon. Comment expliquer cette « découverte » si tardive alors que les Portugais ont été les premiers Européens à poser le pied sur le sol japonais... en 1543 ? Inquiet du développement du catholicisme, le gouvernement du shôgun interdit cette religion dans l'ensemble du territoire et expulse les étrangers en 1639. Pendant plus de 200 ans, le Japon reste fermé au reste du monde. Seuls les Hollandais et les Chinois, installés à Nagasaki, sont autorisés à continuer à commercer avec l'archipel. Cependant, les florissantes exportations vers l'Europe de porcelaines, laques, paravents et autres objets précieux attisent la fascination des Français pour ce pays lointain. En 1853 et 1854, le commodore Perry force le Japon, sous la menace de ses navires américains, à ouvrir des ports pour l'approvisionnement des bateaux occidentaux. Après les États-Unis, la Russie, la Hollande et l'Angleterre, la France signe en 1858 un traité de paix, d'amitié et de commerce. Dès lors, les Français seront de plus en plus nombreux à partir à la découverte de cet archipel si longtemps fantasmé. Alors que le Japon s'ouvre au monde, quelles sont les impressions de ces premiers voyageurs français ? Quelles villes et régions visitent-ils ? Par quoi sont-ils émerveillés, surpris, déçus ou choqués ? Ce sont à ces questions, et à bien d'autres, que ce livre tente de répondre en donnant directement la parole à ces « pionniers ». Il se compose en effet essentiellement d'extraits de récits de voyage publiés durant la seconde moitié du 19e siècle. Ces témoignages de diplomates, journalistes, aristocrates ou scientifiques, renommés ou inconnus, montrent la variété des sentiments que le Japon suscite, entre admiration, goût pour l'exotisme et racisme. S'ils nous plongent au coeur d'un pays qui a sensiblement changé depuis, ils résonnent parfois étrangement aujourd'hui : les ressentis et la manière de voyager de ces Français dans l'archipel de l'ère Meiji ne ressemblent-ils pas aux nôtres ? Le livre réunit ainsi des récits de voyageurs qui traitent de tous les sujets : les villes visitées :(Shimoda, Nagasaki, Yokohama, Edo/Tokyo et sa région, Kyoto et sa région, etc. Hokkaidô et Okinawa), les routes empruntées (Tôkaidô et Nakasendô), les moyens de locomotion (jinrikisha, kago, train, etc.), la vie quotidienne (architecture + meubles, décoration, hygiène, nourriture), la population (caractère, traditions) et bien sûr la culture. Les auteurs cités sont entre autres : Baron Charles de Chassiron (1858-1859), premier secrétaire de l'ambassade (Traité de Tokyo), Colonel Charles-Louis Du Pin (1814-1868), militaire, Alfred Roussin (1839-1919), officier de marine, Comte de Beauvoir (1846-1929), Théodore Duret (1838-1927), journaliste, historien de l'art, écrivain, Georges Bousquet (1846-1937), juriste, Comte Alexis de Gabriac (1811-1890), diplomate, grand voyageur, Philippe Sichel (1840-1899), collectionneur, Maurice Dubard, sous-commissaire de la Marine, Emile d'Audiffret, Edmond Cotteau (1833-1896), écrivain-journaliste, Hugues Krafft (1853-1935), voyageur, etc ....
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