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Appliqué au théâtre, le grotesque incarne le principe de déformation avec un grand sens du concret et du détail réaliste. Il semble que les pièces de Biljana Srbljanovic, née en 1970 à Belgrade, s'y réfèrent constamment. Elles font du théâtre la forme d'expression par excellence du grotesque : outrance préméditée, défiguration de la nature.
Dans Supermarché, l'auteur nous amène, dix ans après la chute du Mur, dans une petite ville autrichienne où Léo Schwartz, alias Léonid Crnojevic, est directeur d'école. Un journaliste vient l'interviewer pour son journal de province. Une belle occasion pour le directeur d'élever une sorte de monument à la mémoire de son passé de résistant dans un pays de l'Est et de lui présenter une biographie qui n'est que mensonges, inventions. Le lecteur découvre une société en pleine décomposition : la fille du directeur se prostitue tandis que son condisciple gagne son argent de poche en offrant lui aussi son corps au premier venu. La désintégration sociale semble - sous une apparente normalité - bien avancée.
Biljana Srbljanovic est serbe et s'intéresse au destin de son pays, au rôle que Milosevic et sa famille ont joué dans le conflit qui a opposé son pays à ses voisins. La Chute, écrite avant l'intervention de l'OTAN dans les Balkans, raconte l'histoire de la Yougoslavie ou de ce qu'il en est resté. Suncana, une forte quinquagénaire qui met au monde, dans les gémissements et les plaintes, le modèle d'une maison et son mari, le grand « Führer » qui faillit à sa tâche pendant la nuit de noces, rappellent dans cette danse macabre la tradition du Grand Guignol, l'Ubu roi des temps modernes.
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