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" L'Univers des Formes ", collection voulue par André Malraux, est la plus prestigieuse Histoire universelle de l'art. En vingt volumes, cette nouvelle édition présente les grandes civilisations et l'histoire de leurs chefs-d'oeuvre, de la Préhistoire au déclin de la Rome antique. Avec Sumer apparaît, dès la fin du IVe millénaire, dans la basse plaine du Tigre et de l'Euphrate, la première civilisation urbaine. Elle va s'étendre à l'ensemble de la région d'entre les fleuves, cette Mésopotamie dont les cités manifestent, aux IIIe et IIe millénaires, une extraordinaire puissance créatrice, qui se poursuivra au ler millénaire, période que couvre un second volume Assur. Etendard d'Ur, stèle d'Hammurabi, sceaux-cylindres représentant Gilgamesh, céramiques de Samarra, portraits de Sargon, statues de Gudéa, peintures du palais de Mari, vases d'Uruk, ziggurats d'Ur et d'Agarquf... au-delà de la création artistique, c'est l'esprit de l'univers religieux, du monde palatial et des habitants des cités du bassin des Deux Fleuves qui resurgit là. Le texte d'origine d'André Parrot, illustré par une documentation photographique largement en couleur, est introduit par une nouvelle présentation et augmenté d'une bibliographie mise à jour dues à Jean-Claude Margueron, directeur émérite à l'Ecole pratique des hautes études et directeur honoraire de la mission archéologique française de Mari.
Préfacé par André Malraux, cette véritable somme des connaissances sur la civilisation mésopotamienne de l’époque, abondamment illustrée (noir et blanc) est un des volumes de la collection « l’Univers des Formes ». Il fut un temps où le mot sumérien n’existait pas. Jusqu’à ces années 1930 pendant lesquelles énormément d’artefacts furent découverts en différents endroits. Ils sont d’ailleurs reproduits dans ce volume et, malgré leur apparente simplicité, sont aujourd’hui clairement identifiés comme étant des œuvres d’art. A l’époque, les scientifiques ignoraient presque tout de ces créateurs sumériens alors qu’aujourd’hui nous avons une bien meilleure vision de ce qu’était la civilisation mésopotamienne.
André Parrot (1901-1980), auteur de cet ouvrage (publié en 1960), était un archéologue, spécialiste du Proche-Orient ancien. Il nous rappelle que la « région entre deux fleuves » (Mésopotamie) est à l’origine de nombreux aspects de la civilisation (ne serait-ce que l’écriture). Tout débuta, selon lui, en 5000 BC. Et de nous emmener sur les sites de Shanidar (Kurdistan), Muallafat (Mossoul), Mari (Tell Hariri, en Syrie) et Suse (Iran). La chronologie de Sumer est ici définie pour une des premières fois : les Cités-Etats (Ur, Lagash, Mari – 2800-2450), ensuite Sargon et l’empire akkadien (2450-2285). Puis viennent la dynastie des Gutis et la réaction néo-sumérienne (2285-2016) avant le renouveau amorite et l’hégémonie de Babylone (2016-1595). Enfin, les Kassites et les Elamites (Suse) (1730-1155) avant l’évident déclin au profit d’autres régions du bassin méditerranéen. Et tout de repartir avec les Assyriens, sujet d’un autre volume de la collection, également dû à la plume de Parrot.
Même si bien des modifications, des réajustements et des critiques sont à apporter à ce texte fondateur (parfois empreint de spiritualité), il n’est reste pas moins le témoignage d’une époque. En effet, l’archéologie dans cette région a continué son chemin approfondissant certains chantiers, découvrant d’autres sites, et cela en dépit des conditions politiques (dont les deux Guerres du Golfe). Néanmoins, quel plaisir esthétique de retrouver les têtes de Goudéa, si proches des œuvres de Constantin Brancusi, ou les riches trésors trouvés dans la nécropole d’Ur (l’étendard, le bouquetin), les impressionnantes statues sorties des sables de Mari. Bref, une statuaire aux qualités de force, de simplicité et d’élégance, pas très éloignée de notre sensibilité moderne.
Venu à l’archéologie par la théologie, Parrot nous livre un compte-rendu de ses fouilles et d’études, entre autres des sites de Tello (1930) et de Mari (1933), auxquels il est aujourd’hui systématiquement relié.
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