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Préfacé par André Malraux, cette véritable somme des connaissances sur la civilisation mésopotamienne de l’époque, abondamment illustrée (noir et blanc) est un des volumes de la collection « l’Univers des Formes ». Il fut un temps où le mot sumérien n’existait pas. Jusqu’à ces années 1930 pendant lesquelles énormément d’artefacts furent découverts en différents endroits. Ils sont d’ailleurs reproduits dans ce volume et, malgré leur apparente simplicité, sont aujourd’hui clairement identifiés comme étant des œuvres d’art. A l’époque, les scientifiques ignoraient presque tout de ces créateurs sumériens alors qu’aujourd’hui nous avons une bien meilleure vision de ce qu’était la civilisation mésopotamienne.
André Parrot (1901-1980), auteur de cet ouvrage (publié en 1960), était un archéologue, spécialiste du Proche-Orient ancien. Il nous rappelle que la « région entre deux fleuves » (Mésopotamie) est à l’origine de nombreux aspects de la civilisation (ne serait-ce que l’écriture). Tout débuta, selon lui, en 5000 BC. Et de nous emmener sur les sites de Shanidar (Kurdistan), Muallafat (Mossoul), Mari (Tell Hariri, en Syrie) et Suse (Iran). La chronologie de Sumer est ici définie pour une des premières fois : les Cités-Etats (Ur, Lagash, Mari – 2800-2450), ensuite Sargon et l’empire akkadien (2450-2285). Puis viennent la dynastie des Gutis et la réaction néo-sumérienne (2285-2016) avant le renouveau amorite et l’hégémonie de Babylone (2016-1595). Enfin, les Kassites et les Elamites (Suse) (1730-1155) avant l’évident déclin au profit d’autres régions du bassin méditerranéen. Et tout de repartir avec les Assyriens, sujet d’un autre volume de la collection, également dû à la plume de Parrot.
Même si bien des modifications, des réajustements et des critiques sont à apporter à ce texte fondateur (parfois empreint de spiritualité), il n’est reste pas moins le témoignage d’une époque. En effet, l’archéologie dans cette région a continué son chemin approfondissant certains chantiers, découvrant d’autres sites, et cela en dépit des conditions politiques (dont les deux Guerres du Golfe). Néanmoins, quel plaisir esthétique de retrouver les têtes de Goudéa, si proches des œuvres de Constantin Brancusi, ou les riches trésors trouvés dans la nécropole d’Ur (l’étendard, le bouquetin), les impressionnantes statues sorties des sables de Mari. Bref, une statuaire aux qualités de force, de simplicité et d’élégance, pas très éloignée de notre sensibilité moderne.
Venu à l’archéologie par la théologie, Parrot nous livre un compte-rendu de ses fouilles et d’études, entre autres des sites de Tello (1930) et de Mari (1933), auxquels il est aujourd’hui systématiquement relié.
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