Les livres fondateurs d'une grande dame du polar
« Le monde à l'origine était un vaste champ et la Terre était plate. Les animaux arpentaient cette prairie et n'avaient pas de noms. Puis l'homme est arrivé, il avançait courbé aux confins du monde, poilu, imbécile et faible, et il s'est multiplié, il est devenu si envahissant, si tordu et meurtrier à force d'attendre que la Terre s'est mise à se déformer. » Une île sauvage de l'Alaska, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C'est dans ce décor que Jim emmène son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d'échecs, il voit là l'occasion d'un nouveau départ. Mais le séjour se transforme vite en cauchemar.
Les livres fondateurs d'une grande dame du polar
Révélé en France par son roman Sukkwan Island publié en France en janvier 2010, il remporte unimmense succès immédiat et obtient le prix Médicis étranger. Abordant le thème de l'Amérique d'aujourd'hui, ses romans mettent en exergue des personnages aux relations souvent conflictuelles pour dépeindre une Amérique en proie à ses démons. Son dernier roman, Dernier jour sur terre, il nous plonge dans la vie d’un tueur pour éclairer son propre passé, réflexion sur la banalisation de l'usage des armes aux Etats-Unis.
Un an sur une île déserte au large de l’Alaska. Un an pour vivre de chasse et pêche. Un an pour retisser des liens distendus. Un an de complicité, de retour à la nature, de travail acharné, de bons moments partagés.
Sur le papier, l’idée de cette année père-fils sur cette île avait tout pour séduire un adolescent amateur d’aventures.
Oui, mais voilà…Dès le départ, tout va mal. La cabane est vétuste, son père est mal préparé et Roy aimerait retrouver sa mère, sa sœur et la civilisation. Pourtant, il s’accroche. Pour ne pas décevoir son père et surtout pour ne pas l’abandonner seul sur cette île inhospitalière. Parce qu’il sait bien que son père va mal. Toutes les nuits, il l’entend pleurer, geindre, gémir. Cela le met mal à l’aise mais renforce aussi l’idée qu’il ne peut pas fuir. Roy a peur mais il reste. Il reste… jusqu’au drame…
Une île déserte, un père, un adolescent, la perspective d’un hiver rigoureux et…une tension palpable, presque suffocante.
Le père ne va pas bien. Il a quitté son cabinet de dentiste après un deuxième divorce et considère que c’est sa dernière chance de reprendre sa vie en main.
Le fils est inquiet, partagé entre l’envie de rentrer chez lui et la peur d’abandonner un père qui va mal, qui pourrait être tenté par le suicide.
Inexpérimentés, ils essaient de se préparer pour la neige et le froid mais l’alchimie ne prend pas. Ils restent des inconnus l’un pour l’autre. Et l’ambiance est de plus en plus oppressante.
Et puis soudain, tout bascule dans un retournement de situation qu’on ne voit pas venir.
Récit d’une descente aux enfers, Sukkwan Island est un roman dérangeant, glaçant, qui se dévore avec une fascination morbide, le souffle court, la poitrine oppressée. Une lecture dure dont on ne ressort pas indemne. Âmes sensibles, s’abstenir.
Je ressors de ma lecture avec un avis très mitigé. Je me l'étais procuré suite à pas mal de bons retours, et finalement j'en ressors déçu (encore plus parce qu'on ne cessait de l'encenser).
Un père divorcé part avec son fils de 13 ans sur une île bien isolée au large de l'Alaska. Au milieu de nul part, sans aucun voisin à moins de 30km, seuls sur cette île, un père va essayer de renouer avec son fils et avec lui-même, surtout.
J'y ai trouvé tout de même pas mal d'incohérences, qui ont gâché ma lecture. La tout première serait : Qu'est-ce que son fils de 13 ans fait avec lui ? Et aussi, la non préparation totale du père pour ce genre d'aventure, maladroit et mauvais en survie...
Soulignons tout de même la seconde partie, avec un évènement un peu inattendu qui relance l'intérêt de la lecture...
Je sais que le livre va se faire adapter au cinéma (c'était sûr), curieux de voir ça...
Un livre éprouvant, des passages insoutenables : âme sensible s'abstenir.
Bisounours, s’abstenir…
Un huit clos en pleine nature (les rivages de l’Alaska) entre le père et son fils de 13 ans, Roy.
Les parents sont divorcés depuis plusieurs années, Roy vit avec sa mère et sa sœur. Il accepte l’invitation de son père : vivre tous les deux, sur une île déserte en Alaska, pendant une année.
Le lecteur s’aperçoit très vite que le père est fragile mentalement, souvent incohérent. La dégringolade s’accentue inexorablement devant les difficultés, l’incompréhension entre le père et le fils, jusqu’au moment où Roy meurt.
Et la descente aux enfers se poursuit, d’un abime de noirceurs à un autre.
Le portrait du père (que je ne suis pas arrivée à qualifier psychiquement tellement il est déglingué) est superbe. On sait déjà où le déni, la lâcheté, l’apitoiement continuel sur lui-même vont l’emmener. Il inspire un sentiment d’horreur comme j’en ai rarement éprouvé en lisant un bouquin.
L’évocation de la nature est particulièrement réussie et elle ne donne pas trop envie d’y passer des vacances.
Un regret. Le déséquilibre dans l’analyse psychologique des personnages : complète, fouillée, tendue pour le père et quasiment absente pour son fils.
J’ai rarement lu un bouquin aussi noir. Pour les amateurs uniquement.
J’avais lu « Goat Mountain » du même auteur et j’avais adoré. Même perfection dans l’évocation de la nature (sans doute le personnage central) et crédibilité des trois personnages (encore masculins) particulièrement bien campés.
2ème livre audio ... alors comment trouver les mots pour expliquer l'état dans lequel je suis à la fin de cette écoute ??? Je me sens mal, déprimée ... rares sont les livres qui me mettent dans un tel état et heureusement !!! L'histoire est belle mais quel atmosphère ! Moi aussi j'ai envie de me tirer une balle ^^ lol
Noir c est noir ... ! Lugubre, malsain ... je ne m attarderai pas plus sur ce livre ... vite au suivant besoin d'une grande bouffée d'oxygène ... ATTENTION ce livre est à déconseiller aux personnes souffrant de dépression et autres troubles de l'humeur !!!
Pour tenter de renouer avec son fils de treize ans, Jim décide de l’emmener vivre un an sur une île sauvage de l’Alaska. Isolés de tout, ils cohabitent difficilement, vivent de chasse et de pêche et affrontent une nature hostile et et un climat rigoureux. Mais le séjour va se transformer en cauchemar.
En partie autobiographique, ce roman sombre et violent est dédié au père de l’auteur, James Edwin Vann, décédé tragiquement à l’âge de 40 ans. David Vann s’est inspiré de son propre père pour créer le personnage de Jim, diminutif de James, et du drame familial vécu alors qu’il n’avait que treize ans et qui n’a cessé de le hanter depuis pour écrire ce récit. Bien sûr je n’en dis pas plus. Prix Médicis Etranger 2010, ce roman a consacré son auteur et la rendu populaire dans le genre Nature Writing. Le roman est composé de deux parties: dans la première il est fait état d’une impossibilité pour deux êtres pourtant père et fils de se rencontrer réellement : un père psychologiquement affaibli, qui traine sa souffrance et celle qu’il a infligé aux autres sans pouvoir reprendre pied, c’était le but de leur nouvelle vie pourtant… et un fils qui subit, qui n’ose pas dire ce qu’il ressent de peur de faire souffrir son père encore plus. Une situation inextricable qui devient dangereuse et ne laisse planer aucun doute sur son issue. A cela s’ajoute une nature hostile qui ne favorise en rien leurs conditions de vie et exacerbe leurs difficultés. Et une seconde partie qui développe les conséquences de la première (je reste obscure pour ne pas spoiler…), et dans laquelle la nature est toutefois moins présente.
Je trouve le style de l’auteur très proche de celui de Cormac McCarthy, dont j’ai lu récemment La route, roman dans lequel un père et son fils se trouvent également dans une situation extrême. C’est justement cette écriture âpre et magnétique qui m’a permis d’apprécier ce récit troublant. Je me suis juste demandée comment l’épouse divorcée qui a la garde du garçon a pu accepter de le laisser durant un an avec son père fragile psychologiquement, sur une île isolée du monde. Bref, le rythme intense l’a emporté : le lecteur devine rapidement que cela va mal finir mais à quel moment et dans quelles circonstances? Je n’ai pas vu venir le cataclysme fulgurant qui a anéanti le microcosme formé par ces deux personnages: quelle claque !
Roman troublant et surprenant! L'histoire d'un jeune garçon et son père qui partent à l'aventure dans une île déserte en Alaska. Le père souhaite apprendre la vie à son fils de 13 ans, renouer avec lui et avec la nature. Une histoire sordide dont on ressort sonné, un père à qui on a envie d'expliquer la vraie vie et un adolescent que l'on souhaiterait sortir de cet enfer! Âmes sensibles s'abstenir.... et pourtant roman addictif que l'on ne lâche pas!
https://animallecteur.wordpress.com/2021/12/10/sukkwan-island-david-vann/
Dix ans plus tard je découvre enfin David Vann et waouh, quel uppercut ! Ce roman est un huis clos sombre et étouffant sur le basculement d’un homme dans la folie. C’est l’histoire d’un père, Jim, qui emmène son fils pendant un an sur une île déserte d’Alaska nommé Sukkwan Island. Ce voyage est une occasion pour faire aussi un voyage intérieur, prendre du recul sur leur vie et renouer les liens entre ces deux personnages. Sauf que ce voyage s’apparente plus à une prise d’otage à fois physique et affective. Le père est dépressif, instable et fragile tendis que le fils, Roy, est sensible et sujet aux angoisses à mesure que son père se confit sur son malheur et pleur toutes les nuits.
La première partie du roman est sur le fil, en tant que lecteur on est dans l’attente du moment de bascule tel un thriller. La deuxième partie est une véritable tragédie, elle est sombre voire glauque et s’achève par un nouveau drame qui peut même soulager le lecteur. Cette partie nous plonge dans les abîmes de la lâcheté et la folie d’un homme et on y découvre toute la noirceur de l’humain.
Sukkwan Island est un roman sombre, noir, violent, haletant, palpitant, déroutant et surprenant. D’autant plus que David Vann fait échos à sa propre vie et ses démons notamment au suicide de son père qui lui avait proposé un voyage peu de temps avant de passer à l’acte lorsqu’il avait le même âge que Roy. Un roman pour public avertit qui n’est pas prêt d’oublier cette lecture !
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