Valentine Goby partage ses choix littéraires
Écrit dans le feu de l'Histoire, Suite française dépeint presque en direct l'exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique des familles françaises de toute sorte, des plus huppées aux plus modestes. Avec bonheur, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d'une population en déroute. Cocottes larguées par leur amant, grands bourgeois dégoûtés par la populace, blessés abandonnés dans des fermes engorgent les routes de France bombardées au hasard... Peu à peu l'ennemi prend possession d'un pays inerte et apeuré. Comme tant d'autres, le village de Bussy est alors contraint d'accueillir des troupes allemandes. Exacerbées par la présence de l'occupant, les tensions sociales et les frustrations des habitants se réveillent... Roman bouleversant, intimiste, implacable, dévoilant avec une extraordinaire lucidité l'âme de chaque Français pendant l'Occupation, enrichi de notes et de la correspondance d'Irène Némirovsky, Suite française ressuscite d'une plume brillante et intuitive un pan à vif de notre mémoire.
On suit plusieurs familles pendant la guerre 39-45 de divers milieux sociaux (riches ou moins aisés). C'est d'abord les Parisiens qui tentent de fuir Paris, bombardé. Puis ils reviennent et on se rend compte de ce qu'a pu être la vie à l'époque, alors que la France était occupée par les Allemands. Certains personnages qui formaient ces familles sont tout à fait ignobles et égoïstes. Aucune solidarité. Ils ne pensent qu'à sauver leurs richesses. D'autres se montrent plus généreux et ont parfois même des difficultés à haïr l'étranger, surtout les femmes. Un roman qui aide à comprendre et visualiser ce qu'ont pu vivre nos grands-parents.
Un magnifique roman que j'ai beaucoup aimé.
J'ai aimé l'écriture précise mais fluide. Une plume douce. J'ai apprécié la poésie qui se dégage du texte, la beauté des descriptions et des paysages malgré la noirceur de la période décrite.
Ce qui m'a beaucoup touché c'est l'ambivalence, surtout lorsque l'on en sait un peu plus sur la vie de l'actrice et sa fin tragique. Ici rien n'est noir, rien n'est blanc. C'est la guerre. Il y a les allemands et les français. Il y a les envahisseurs et les opprimés. Mais il y a surtout des personnes, des êtres humains quel que soit leur nationalité, leur statut social, leur vécu. De part et d'autres il y a de jeunes gens qui n'ont rien demandé. Ils ont soif de loisirs et de plaisirs, soif de liberté et de partage. Mais comment faire face à ses propres convictions, à sa propre histoire ?
La psychologie des personnages est fouillée. C'est très intéressant de voir le débat intérieur de chacun d'eux.
Le roman est divisé en deux parties : l'exode de juin 40 et l'occupation. Ce qui m'a gêné, c'est que ce sont deux parties distinctes, comme deux histoires indépendantes. Elles ne se font pas suite ni ne se répondent. Les personnages de la première partie sont oubliés dans la seconde et ceux de la deuxième partie inconnus dans la première.
Un texte riche, très instructif et très agréable à lire.
Suite française réunit « tempête de juin » et « Dolce », deux récits qui n'ont pas pu être terminés car son auteure fut exterminée en 1942 à Auschwitz. Ce roman aurait donc certainement été relu, retravaillé par l'auteur si elle en avait eu le temps.
L'écriture est élégante, chaque mot choisi avec soin.
J'ai été impressionnée par le talent de visionnaire d'Irène Nemirovsky qui semble percevoir ce dont va accoucher cette guerre.
Les personnages, singulièrement les bourgeois, sont lâches, ne font preuve d'aucune solidarité ; la fin justifie les moyens.
Il est aussi question de classes sociales qui s'opposent, d'abus de pouvoir.
Malgré le style impeccable, il y a beaucoup de descriptions et certaines longueurs qui empêchent, si ce n'est l'attachement aux personnages, leur compréhension.
Foudroyée à 39 ans, Irène Némirovsky laisse derrière elle un pépite inachevée.
Quel livre! Je n'arrivais plus à le quitter, jusqu'aux annexes qui sont passionnates.
Irène Nemirovsky nous raconte l'exode de 1940 à travers plusieurs personnages. Elle l'a écrit pendant la guerre, avant d'être arrêtée et déportée (c'était un grand projet de 5 livres, elle n'a pu en écrire que 2 et préparer le 3ème) et on a donc l'impression de lire les écrits d'un grand reporter en direct!
Pour quelqu'un qui aime l'Histoire, ce roman est un chef d'œuvre. Le lecteur vit l'exode de l'intérieur. La description des personnages est fine et sans concession sur la bassesse humaine. Alors qu'elle a écrit ce roman en pleine guerre, l'auteure fait preuve de beaucoup de recul et d'une grande clairvoyance sur la situation. L'écriture est d'une modernité étonnante pour l'époque.
La seconde partie du roman dépeint la vie quotidienne d'un village sous l'occupation. A nouveau les personnages sont fins et sensibles. L'histoire d'amour impossible entre une française avec un officier allemand nous démontre l'absurdité de la guerre et la grande humanité d'Irène Némirovsky juive et persécutée
L'exode de 1940: très peu de témoignage sur cette période.
Très très très péniblement, j'arrive à la moitié du livre et j'estime avoir suffisamment laissé sa chance à ce bouquin en le lisant aussi loin, je vais arrêter là.
Quand je regarde la bande annonce du film tiré du livre, je n'ai pas l'impression qu'il s'agisse de la même histoire...
Aucune histoire de femmes, aucune d'histoire d'amour entre une française et un allemand.
Peut-être que le film ne concerne que la 2ème partie du livre je n'en sais rien mais cela n'a strictement aucun rapport avec la 1ère partie que je viens de lire et qui est terriblement ennuyeuse... tellement, que je peinais à me replonger dedans chaque soir.
La première partie, Tempête en juin, décrit avec beaucoup d'émotions l'exode français de toutes les classes sociales. Un mélange de tristesse et d'admiration se fait sentir.
Pour la seconde partie, Dolce, l'occupation est décrite de façon courtoise, embellit même parfois, malgré quelques passages où sont décrits les châtiments et les crimes. C'est une histoire d'une extrême douceur malgré l'horreur de la situation. L'histoire d'amour supposée mais jamais déclarée ajoute à cette douceur toute l'injustice de l'époque.
Enfin, la correspondance de l'auteur et ses proches de 1936 à 1945 nous plonge au plus près de l'auteur et de la tragédie. Le souffle est retenu, ainsi que les larmes. Bouleversant, touchant, injuste et doux, tel sont les mots que je garderai pour cette grande oeuvre.
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Il s'agit en effet de la seconde partie du livre. Mais il ne faut pas vouloir retrouver dans un film le roman initial. Les adaptations sont souvent très éloignées du roman.