"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Loctudy, septembre 1963, la station balnéaire se vide de ses derniers résidents estivaux.
Seuls Albert, Francis et Edouard, futurs étudiants prolongent leurs vacances en attendant de commencer chacun de brillantes études supérieures devant les mener vers de prestigieuses destinées toutes tracées. Détachés de l'autorité familiale, ces fils de bonne famille comptent bien profiter de cette liberté pour vider quelques bouteilles et vivre de nouvelles expériences.
Un soir sur la plage, ils font la connaissance de Odette, jolie jeune fille sans attache familiale qui saura s'y prendre pour les contraindre à participer aux cambriolages des résidences secondaires voisines. Bien que manipulé, Albert le futur gradé militaire, en tombera amoureux et prouvera à la jeune détrousseuse professionnelle que ses sentiments sont sincères et qu'il est prêt à changer de vie pour elle. Mais dans ces familles bourgeoises et patriarcales, on ne fréquente pas n'importe qui, on ne déshonore pas sa famille et on rentre dans le rang quelles que soient les méthodes employées. Les plus inhumains ne sont pas toujours ceux que l'on croit.
C'est la fin de l'été en Bretagne, alors que leurs familles quittent leur lieu de villégiature, 3 jeunes adultes profitent de leur toute nouvelle liberté avant de partir pour de nouveaux horizons universitaires. Entre bonnes bouteilles et soirées à la plage, ils vont faire connaissance avec Odette qui va user de ces charmes pour manipuler ces 3 jeunots et leur faire commettre quelques larcins dans les maisons nouvellement abandonnées.
Une BD d'une autre époque (1963) et ça se sent, dans les principes, les dialogues, les univers. je n'ai pas vraiment réussi à entrer dans cette histoire, qui parle d'un temps dont je n'ai pas les codes. J'ai trouvé les personnages un peu caricaturaux même si je enseigne qu'ils sont malgré tout très représentatif de ces années 60.
Sous les galets, la plage raconte une merveilleuse histoire d’amour entre Albert, jeune homme éduqué dans une famille autoritaire et destiné à une carrière militaire, et Odette, jeune fille libérée et sans attache familiale particulière.
Pascal Rabaté est loin de son répertoire habituel. Un album avec des couleurs pastels à la limite du noir et blanc qui nous transporte avec succès dans les années 60.
L’histoire est belle et rappelle de nombreux sujets de société : cambriolage, chantage, histoire d’amour interdite…
La fin est belle même si on se doute de ce qui va se passer.
Un bel album à lire au moins une fois et qui nous démontre encore que Pascal Rabaté est doué pour les belles histoires.
Sous les galets, la plage... Voilà un titre sacrément évocateur faisant écho au fameux slogan de Mai 68 "Sous les pavés, la plage !"
Et par ce titre, Pascal Rabaté pose magistralement le cadre du récit, dans cette époque juste avant Mai 68 où les moeurs sont encore très orientées patriarcat vieille école.
L'exemple de la famille d'Albert en est flagrant, avec ce père officier militaire paressant autoritaire et qui a déjà planifié l'avenir de son fils ainé dans le même domaine que lui...
Seulement Albert fera la rencontre de la charmante Odette, qui finalement va lui faire chambouler ses projets tracés et le faire rentrer dans l'âge adulte et de responsabilité.
Ainsi, Albert ira, à sa manière, à l'encontre du destin choisi par son géniteur par une révolte insouciante et l'expression d'un besoin de liberté (peut être annonciatrices de la tension sociale globale qui monte).
Au-delà de cette chronique historico-sociétale, l'auteur mêle dans son récit un soupçon de polar et une histoire d'amour peu commune.
Et l'alchimie prend parfaitement, le suspens fonctionne et le doute quant aux sentiments véritables d'Odette est permanent.
Le lecteur sera partagé jusqu'à la fin (ou presque) sur le véritable dessein de la jolie protagoniste.
Coté dessin, le trait souple de l'auteur apporte une belle vivacité sur les situations et les mises en scène.
Les cadrages dynamiques sont superbement choisis, alternant ainsi une belle variété de plans pour notre bonheur visuel.
Les grandes cases aérées apportent une sensation de liberté, malgré tout contenue par les bordures des cases, pour rappeler ainsi au lectorat qu'il existe quand même des limites à ne pas franchir, ce que les protagonistes comprendront aussi (ou pas...) à leur insu.
Les couleurs assez ternes sur des dominantes semblant grises, sépia, noires, bleutées font écho a une morosité ambiante d'un monde trop parfait.
Elles s'accordent, de plus, parfaitement avec l'histoire pour intensifier la légère angoisse des larcins commis.
Les scènes nocturnes sont particulièrement bien réussies avec de très beaux aplats.
En refermant cette BD, il vous restera probablement une certaine amertume qui vous rappellera à la situation contemporaine et vous interrogera.
Ne sommes-nous pas encore dans un schéma patriarcal gouvernemental ?
N'y a-t-il pas une certaine exaspération communautaire prête à exploser ?
Fin de l’été 63, Albert, Francis et Édouard profitent des derniers jours avant leur rentrée étudiante avec un air de liberté sans la présence d’adultes. Petite routine plaisante au départ, où l’ennuie s’invite avant la rencontre d’Odette…
Pascal Rabaté nous parle du passage à l’âge adulte et de l’émancipation d’une jeunesse formatée par les envies et désirs des parents.
On navigue entre la bourgeoisie quelque peu cliché mais réelle et la vie de saltimbanque pas forcément droite mais libre.
Graphiquement c’est sublime, entre ombre et lumière, l’auteur nous plonge dans une ambiance particulière et adéquate à l’époque.
En mode vintage avec un beau nuancé de couleurs, on se laisse bercer par le destin des protagonistes à la fois tendre et dramatique.
Quand les émotions et les réflexions sur la société se mêlent dans des bulles graphiquement belles et originales avec un jeu de crayons et de lumière, cela donne un album où l’envie de franchir les galets et de profiter de la plage est imminente.
Septembre 63, c'est la fin des vacances et la ville de Loctudy se vide des riches propriétaires qui résident dans leurs belles maisons secondaires durant l'été. Albert, Francis et Edouard trois jeunes hommes promis à de grandes carrières dans les pas de papa restent pour profiter de l'été indien avant de reprendre leurs études. Alors qu'ils savourent la liberté qui leur est offerte, ils rencontrent la belle Odette qui n'a pas froid aux yeux. Tous trois tombent sous son charme. L'amour, le désir faisant faire des folies, nos trois gaillards se font prendre au piège et sont forcés de participer à des cambriolages. Albert et Odette se croisent, se touchent, s'entraînent vers cet amour qui ne semble pas avoir de limites. Est-ce que l'amour sera plus fort que les différences qui les séparent ? Rien n'est plus sûr...
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Comment résister à cette lecture qui vous charme dès la couverture avec ce couple paisible allongé.. Quelle beauté, quelle sensualité... Puis vient le titre "Sous les galets la plage" qui nous fait entendre le bruit de ces galets portés par les vagues sur la plage. Une fois passé ce premier effet whaou, on entre dans le récit où on retrouve le trait de Pascal Rabaté qui aussitôt nous ramène à "La déconfiture" ou plus proche de nous "C'est aujourd'hui que je vous aime" et le charme opère encore. Que dire de l'histoire sans en dévoiler plus ? L'auteur a le sens du récit, c'est bien écrit, fluide, doux, là non plus il n'y a rien à redire.
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Pascal Rabaté c'est une valeur sûre de la BD. Et ce n'est pas avec cette lecture qu'on va pouvoir dire le contraire. Il a le don pour nous faire vivre et ressentir ses histoires, pour nous transporter là où nous portent les vagues. Avec un thème qui ne s'épuisera jamais jusqu'où pourrait-on aller par amour ?
Tons doux qui collent parfaitement à l'année, un peu surannés et grands dessins qui font la part belle aux personnages, on est dans une bande dessinée qui parle de liberté, du libre choix et qui met en exergue une citation de Pierre-Joseph Proudhon : "La propriété c'est le vol" tout de suite complétée par celle de "Un inconnu au bataillon" : "Avoir une résidence secondaire, c'est du vol aggravé." Tout un programme. Pas celui que les trois garçons avaient imaginé.
Un très bel album construit comme un récit initiatique pour Édouard. Les rencontres de cette quinzaine vont l'amener là où il ne pensait pas aller, lui, fils de militaire qui doit intégrer Saint-Cyr pour être officier et assurer la lignée familiale de militaires. Pascal Rabaté avec toute l'humanité qu'il laisse transparaître dans ces ouvrages, la tendresse pour ceux qui ont un chemin pas forcément rectiligne donne le choix à Édouard. Le libre choix, le libre arbitre, pas simple toujours à appliquer surtout lorsqu'on n'y a pas été habitué. L'avenir tout tracé peut faire peur mais rassure. L'aventure et le pas de côté effraient plus sûrement.
Je finis mon petit laïus en citant la quatrième de couverture et en conseillant très fortement la lecture de ce nouvel album de Pascal Rabaté, très beau, très humain ; tout ce qu'on aime chez lui y est dans cette histoire bien menée.
"En matière de révolte, aucun de nous ne doit avoir besoin d'ancêtres" André Breton
Lors du montage de son quatrième film Les sans-dents dont la sortie a été retardée à cause du Covid, le bédéiste a décidé de faire une pause et est allé passer une semaine de vacances à Loctudy, petite station balnéaire bretonne. C’était l’arrière-saison, et voyant toutes les propriétés fermées au cours de ses promenades, il s’est dit que c’était la bonne époque pour les cambriolages. Il n’en fallait pas plus pour que son imagination se réveille. Et voilà comment d’une réflexion est né l’album « Sous les galets la plage ».
Pascal Rabaté se définit comme faisant de la poétique de gauche et cet album en est l’illustration même. À travers cette histoire d'amour entre deux personnes que tout oppose, l’auteur nous offre un récit plein de sensualité empreint de poésie sur lequel souffle un vent libertaire. Des références à la mouvance anarchiste parcourent l’album en filigrane depuis la citation de Proudhon en épigraphe jusqu’à la trace laissée dans le sable de la dernière case en passant par les lectures de Marius, un des membres du gang de cambrioleurs lors de son passage en prison.
Histoire d’amour oui mais aussi chronique sociale qui pose un regard éclairé et éclairant sur cette société des années 60 étouffée par les valeurs traditionnelle et les préjugés. N’oublions pas que les scénarios de Pascal Rabaté sont toujours l’expression indirecte d’un questionnement sur le présent. Ses thèmes entrent en résonance avec notre époque. Cette fable sociale, poétique et amoureuse est un bel hymne à la jeunesse porteuse d’espoir.
Pour terminer, précisons que l’album a été édité en 2 versions ; l’édition normale en couleurs et une édition limitée en noir et blanc avec couverture alternative exclusive et cahier supplémentaire de 8 pages comprenant des propos et croquis de l’auteur. Personnellement j’ai opté pour le noir et blanc.
Il faut dire que cette version met particulièrement en valeur l’encrage et les jeux d’ombres et de lumières auxquels le dessinateur a apporté un soin tout particulier en maniant avec subtilité crayon, craie grasse, plume et pinceau . Ces clairs-obscurs ainsi que le traitement cinématographique enchevêtrant réalisme et expressionnisme donnent libre cours à notre imagination. Pour ceux qui préfèrent, La version colorisée est rehaussée de couleurs désaturées créatrices d’ambiances.
Le slogan soixante-huitard prend une nouvelle forme avec Rabaté. Ici les galets remplacent les pavés. Mais l’aspiration reste la même, s’affranchir, vivre !
On n’est encore qu’en septembre 1962. Loctudy, la station balnéaire se vide peu à peu, Albert, Francis et Edouard prolongent leurs vacances dans les résidences secondaires de leurs parents en attendant de rejoindre des études prestigieuses et des voies toutes tracées.
Croiser Odette va modifier sensiblement leur fin de séjour… et peut-être même davantage. Pour Albert, c’est l’amour, pour la première fois. Un amour à priori impossible, entre deux âmes que tout oppose, Une relation puissante qui scotche le lecteur et nous tient en haleine jusqu’à la fin.
La palette de couleurs est limitée mais le trait reste vif et tranchant. Les ombres et la nuit imposent le noir mais la sensualité est bien présente…
Au final, un formidable album, fin et intelligent, un album qui célèbre la vie et souligne « la victoire de la fraîcheur sur le moisi » pour reprendre les mots de Rabaté lui-même.
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