"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La Belgique, à l'aube du 20e siècle.
Le jeune Simenon, ou Sim, est dès ses 15 ans un brillant journaliste à "La Gazette de Liège". Déjà, il nourrit deux passions : l'écriture et les femmes.
Il monte à Paris où il côtoie vite artistes et écrivains du Montparnasse nocturne et tombe amoureux de Joséphine Baker.
Il rêve d'aventure et de gloire, comme Rouletabille et Tintin. Mais son héros à lui n'aura rien à leur envier : un certain Jules Maigret...
Georges Simenon naît en 1905. Il passe son enfance à Liège au sein d'une famille désunie, où sa mère règne en despote. Elle rêve d'un meilleur statut social alors que son père se trouve bien dans sa petite vie et son grand fauteuil.
Il fait preuve très tôt de fortes capacités intellectuelles à l'école mais décide d'abandonner ses études à l'âge de quinze ans. C'est en passant devant l'imposant siège de la Gazette de Liège, qu'il tente sa chance. Il rencontre le directeur et lui annonce tout de go qu'il veut être reporter, épaté par son culot, il lui attribue un chronique local, dont font partie les faits divers. Georges n'a que 16 ans, et pas la moindre expérience ni le moindre diplôme mais il apprend rapidement et devient vite indispensable. Fasciné par les femmes, il fait très souvent appel aux services des professionnelles, puis il rencontre une fille drôle, maligne et cultivée, Tigy qui deviendra son épouse.
Ambitieux, il se rend à Paris et côtoie le milieu littéraire, qui lui donne la passion de l'écriture. Dès lors, à partir de 1924, il se lance dans la rédaction d'une multitude de romans populaires paraissant sous divers pseudonymes. Le couple va rencontrer Henriette Liberge, rebaptisée Boule, qui les suivra des décennies à la fois amante, bonne à tout faire et conseillère.
Octobre 1925, " la revue nègre " défraye la chronique, sa vedette ; Joséphine Baker. Ils vivront une passion dévorante, mais Simenon, bouffi d'orgueil ne supporte pas que Joséphine lui vole la vedette !
Fatigué de Paris, il propose bien des années plus tard de prendre le large et d'acheter un bateau. A bord de l'Ostrogoth, en compagnie de Tygy, Boule et d'Olaf le chien il vont naviguer sur les canaux. Sur un chemin de halage une silhouette vient vers lui en contre-jour : Coiffé d'un feutre, vêtu d'une gabardine, une bouffarde coincée entre les dents. L'inconnu se présente ; Jules Maigret, commissaire à la police judiciaire. " Mon personnage, Le personnage providentiel, je l'ai ... " Entre 1932 et 33, Simenon publie 17 Maigret, traduits et même pour certains adaptés au cinéma. Georges Simenon entre dans l'ère de la fortune et de la gloire.
Cette biographie partielle de Simenon (de son enfance à l’avènement de Maigret, soit de 1915 à 1930) est agréable à lire avec un visuel très parlant pour projeter le lecteur dans l’ambiance de l’époque. (Voir la couverture)
On suit Simenon enfant en famille, qui dès l’adolescence sait qu’il veut écrire. Il travaillera dans un journal dans lequel ses ‘billets d’humeur’ et ‘Le saviez-vous ?’ se remarqueront rapidement avec un certain succès mais Simenon a beaucoup plus d’ambition.
Il part à Paris où il rencontrera le tout Montparnasse des années folles. Noctambule, il aime les femmes et la fête. Puis après quelques petits écrits, il décide de rejoindre les Pays-Bas en voguant sur les fleuves.
Il se fait construire un bateau, l’Ostrogoth, et embarque avec son épouse Tigy (sa première amoureuse rencontrée en Belgique), Boule (sa secrétaire et maitresse) et Olaf le chien.
Lors d’une étape, il rencontre un type sur une berge qu’il va faire parler et cherchant un personnage à camper pour un roman, il va noter tout le contraire qu’est cet inconnu à qui il pose de nombreuses questions. Maigret serait né ainsi.
Dans cette BD on rencontre un Simenon qui ne tient pas en place, qui est un coureur de jupons invétéré et un bon vivant.
J’ai bien aimé les dessins aux couleurs justes qui reproduisent les personnages de façon directe en les animant dans le décor, la mode et le style de vie de l’entre-deux guerres avec un Simenon caractéristique qui se perd dans les quartiers populaires, les fêtes, les bistrots, la fumée et les femmes, cadre qui a fortement inspiré son œuvre.
En s’arrêtant au succès du premier Commissaire Maigret, la BD ne s’embarrasse pas d’une bio de l’auteur qui fut par la suite très controversé.
Une BD intéressante sur la jeunesse de cet écrivain à succès dont les romans traversent les âges.
Ça se lit vite avec des dessins agréables à regarder.
Une fois n’est pas coutume, c’est d’une bande-dessinée dont je vous parle aujourd’hui, la première BD que je présente sur ce blog. Il faut dire que je ne suis pas une habituée du genre, et que j’ai simplement eu l’occasion grâce à Babelio d’obtenir cet album lors d’une masse critique. Par contre les romans de Georges Simenon font partie de mes premières lectures en matière de romans policiers, avec en parallèle les épisodes de la série TV Maigret avec Jean Richard qui ont bercé ma jeunesse et m’ont assurément donné le goût de la littérature policière.
Axée sur les jeunes années de Georges Simenon et sur son début de carrière, cette bande-dessinée évoque les évènements principaux qui ont mené le jeune liégeois à la notoriété. Enfant rêveur, le petit Georges vit au sein d’un foyer modeste: sa mère, aigrie par sa condition sociale, lui préfère sans raison son plus jeune frère. A cette époque déjà, il espère devenir un jour écrivain, il hésite encore toutefois avec une carrière de prêtre… qui l’éloignerait malheureusement de son attrait pour les femmes… Son père est un modèle qu’il vénère mais qui décédera tôt d’une pneumonie, obligeant Georges a de petits boulots pour subvenir aux besoins de la famille. La vie du jeune Simenon est mouvementée mais il fait les bons choix. Il parvient notamment à intégrer un grand journal liégeois, par la petite porte, et c’est en devenant reporter de faits divers comme ses héros Tintin et Rouletabille, qu’il se familiarise avec l’écriture. Il se fait ensuite positivement remarquer en écrivant des billets d’humeur et grimpe progressivement les échelons, jusqu’à l’aventure parisienne et la découverte du beau monde des années folles. Ce qui saute aux yeux dans cet album est la présence féminine qui entoure constamment Georges Simenon. Dès le plus jeune âge (une quinzaine d’année) on devine qu’il sera un homme à femmes, et cela ne sera jamais démenti. Parmi elles, certaines ont une belle célèbrité et Georges craint qu’elles ne lui fassent de l’ombre…
Comme toute BD celle-ci se lit rapidement mais avec beaucoup de plaisir et de curiosité. Des teintes pastels agrémentent les planches de ce bel album. Les ressemblances physiques avec les personnages célèbres sont flagrantes et réalistes. Cet album propose une synthèse intéressante des jeunes années de Simenon et la conclusion souligne l’intimité existante entre l’auteur et son personnage, formant une relation durable: pas moins de 75 romans, 28 nouvelles, 15 films et …de nombreuses séries TV.
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