"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans Signora Auschwitz, livre de 93 pages (1ère édition : 1999), Edith Bruck fait le récit de sa vie de témoin de la Shoah. Elle raconte la douleur morale, mais aussi physique née des deux aspirations apparemment contradictoires de témoigner pour se libérer en rendant justice aux victimes innocentes et de ne plus parler d'Auschwitz pour tenter de revenir à une normalité pourtant définitivement perdue au camp. Le livre émaillé de lettres reçues de son auditoire est le fruit d'une dialectique douloureuse qui ronge l'écrivain et la pousse à s'interroger sur le pourquoi d'Auschwitz et sur la nature de l'antisémitisme.
Dans le livre, le récit de l'expérience du camp n'est jamais linéaire ; il affleure par fragments à travers la narration des témoignages. Tous les thèmes centraux liés à la difficulté de témoigner sont abordés dans une langue qui cherche à rendre compte de l'essentiel vécu : la perte irréparable des proches et du monde de l'enfance source de tourments et de forte nostalgie, l'indifférence, l'incrédulité des auditeurs, l'impossibilité de transmettre la réalité d'Auschwitz, le rôle et la place du témoin, sa difficulté à être dissocié de l'expérience du camp (Signora Auschwitz est le nom qu'une lycéenne a donné à Edith Bruck lors d'un de ses témoignages), l'incidence de la déportation d'une très jeune fille pour sa vie de femme. Ce livre d'une rare densité s'inscrit dans la liste des ouvrages indispensables de la littérature de la Shoah.
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