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Un écrivain guatémaltèque se rend en Italie, invité à évoquer la mémoire de son grand-père, rescapé d'Auschwitz. Là, il découvre que le camp de concentration mussolinien n'est pas le vrai camp mais une copie et se rend compte que tout est mascarade et dénaturation, à commencer par son nom, fallacieusement germanisé en Hoffman. L'univers romanesque bascule dans le vertige, que sous-tend l'humour sardonique du narrateur.
Puis le voilà sur le chemin d'une plage du Pacifique ; au milieu d'une mare de requins débités en morceaux, une cage en bambou où s'agite un garçon mongolien et épileptique : là aussi, l'enfermement, la souffrance, et la peine coupable du narrateur. Ou encore sur le haut-plateau guatémaltèque, lorsqu'une enquête l'amène à découvrir une plantation de caféiers qui a survécu à l'exploitation capitaliste et au leurre du commerce équitable : dans l'équilibre naturel retrouvé, les oiseaux sont revenus, et le monde est à nouveau rassurant et beau.
Seulement les frontières persistent à l'intérieur d'un même pays - le Guatemala des origines amputé du Belize aux sables blancs - et ses barrières policières. Chacune des nouvelles de ce recueil se déroule en somme entre deux pôles ou deux faces, de Senor Halfon à Signor Hoffman. Dans une tonalité mélancolique, douce-amère, et la sonorité d'un air de jazz entendu un soir, à Harlem, la musique des mots apparaît finalement comme la seule voix d'espérance, avec en écho la dérision d'un chant de déportés, "Oh ghetto mon amour", célébrant tout à la fois la grande misère des hommes et leur folle aptitude à survivre.
JE ne pensais pas découvrir n ouvrage d'un auteur guatémaltèque sur les rayonnages de ma médiathèque, et ce fut une belle surprise de me plonger dans ce recueil de nouvelles d'Eduardo Halfon.
La première, qui donne son titre à l'ouvrage, raconte le séjour italien d'un auteur guatémaltèque, dont le grand-père survivant d'Auschwitz, a choisi l'exil au Guatemala après un séjour à New York. Signor Hoffmann, est accueilli dans la reconstitution d'un lieu de mémoire, au fin fond de la Calabre, un camp de concentration italien. Accablé par la fatigue du voyage et la chaleur, l'invité y fait un malaise. Il finira la soirée à boire des gins au bar du village en compagnie de sa traductrice presque aussi paumée que lui ...
Une autre raconte la reprise en main d'une plantation de café par des paysans guatémaltèques après avoir été spoliés des profits de leurs récoltes par des traders new-yorkais puis un entrepreneur italien du café haut de gamme. Plongée dans la misère d'un village, où une famille prend peu à peu le pouvoir économique forte de son fils martyr.
Dans un style concis, des phrases resserrées et attachées à l'essentiel, l'auteur décrit en peu de mots, des ambiances, des paysages, de manière très évocatrice.
Un auteur que je découvre et dont je vais essayer de dénicher d'autres ouvrages
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