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L'image de Rimbaud reste avant tout celle d'un poète de la brutalité, d'un poète violent qui aurait rompu, par cette violence même, avec une certaine mièvrerie poétique. L'essentiel, et l'essentiel atteint sans ménagement, tel serait le geste principal de la poésie rimbaldienne, auquel aurait succédé l'adieu puis le silence, autres formes de brutalité. Mais Rimbaud n'est-il pas aussi un autre poète, un tout autre poète ? Non seulement un poète de la délicatesse, de la tendresse, comme en attestent de nombreuses pièces, mais également un poète de l'effacement et de la dispersion ? Loin de n'être qu'hyperboliquement affirmative, la poésie de Rimbaud cherche en effet à trouver le moyen et les conditions de créer une légèreté emportant le poème vers l'effacement - et cela, bien au-delà de la période des chansons légères qui font affleurer très clairement cette problématique. La question touche à ce qu'il est possible d'attendre de la poésie : certes, comme le dit Vagabonds, qu'elle trouve « le lieu et la formule », mais aussi qu'elle expose à la dispersion dans une multiplicité de lieux et le brouillage des formules par lesquelles, sans le mouvement de la poésie, on se trouve emprisonné, mais desquelles, avec la poésie, on se libère.
Laurent zimmermann est Docteur en Littérature Française, auteur d'une thèse sur la question de l'ivresse et de plusieurs articles, notamment dans les revues L'Infini, l'Inactuel, Littérature, Poétique et Critique. Il a dirigé le volume collectif L'Aujourd'hui du roman (éditions Cécile Defaut, 2005) et Penser par les images (éditions Cécile Defaut, 2006).
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