Faites le plein de conseils pour vos futures lectures !
Comment élaguer, sans soulever de soupçons, toutes les branches d'un arbre généalogique pour arriver à un héritage. Un roman noir sarcastique avec des justicières pleines d'humour et de mauvais esprit qu'on n'a pas envie de condamner.
Au XIXe siècle, les riches créaient des fortunes et achetaient des remplaçants pour que leurs enfants ne partent pas à la guerre. Aujourd'hui, ils ont des héritiers très riches et des descendants inconnus mais qui peuvent légitimement hériter !
En 1870, l'un des fils d'une grande famille d'industriels a été un utopiste généreux et a reconnu un enfant illégitime. En 2016, Blanche, la non-conformiste aux béquilles, entend parler des deuils qui frappent cette famille sans scrupules et découvre qu'elle pourrait très bien elle aussi accéder à cette fortune. Devant le cynisme affairiste, elle va faire justice en se servant de tout ce que la modernité met à notre portée.
Une incroyable galerie de personnages : des méchants imbuvables, de riches inconscients, des idéalistes, une île où règne le matriarcat, des femmes admirables, avec en toile de fond une évocation magistrale de Paris assiégée par les Prussiens et le déménagement du Palais de Justice aux Batignolles.
Faites le plein de conseils pour vos futures lectures !
Découverte de Mme Hannelore Cayre, dont j’avais déjà entendu parler, par les échos favorables reçus par ses premiers romans, « Commis d’office » ou « La daronne ». L’histoire de « Richesse oblige » lui a été inspirée par la lecture de Thomas Piketty, et on retrouve ici avec force l’indignation que lui procure notre monde capitaliste, dans un roman toutefois un peu bancal.
Bancal dans le sens où j’ai trouvé complètement manqué les allers et retours entre le passé et l’histoire d’Auguste de Rigny et celle de Blanche de Rigny, à notre époque, qui découvre sa riche ascendance et va réfléchir à comment l’utiliser. Les deux histoires indépendamment sont fortes et auraient mérité chacune un meilleur traitement, j’ai eu l’impression ici qu’au final on n’avait que deux ébauches de deux bons romans, rassemblés à la hâte dans un seul roman qui n’en est que moyen. En effet, dans l’histoire moderne, les personnages, comme Hildegarde, l’amie révoltée qui milite chez L214, ne sont qu’à peine esquissés, et restent trop secondaires pour nous emporter pleinement. Comme dans celle du passé, où, malgré le grand intérêt de l’achat de remplaçants par les familles fortunées en cas de mauvais tirage pouvant mobiliser et envoyer leurs enfants à la guerre, nous n’avons qu’une esquisse de ce système, sans malheureusement tirer tout le potentiel d’une telle pratique.
Bref, je retiens une documentation très solide, et des dénonciations pertinentes des injustices et des scandales des pratiques capitalistes inconscientes, mais hélas sans que les deux récits ne parviennent à nous emmener dans une émotion et l’empathie avec leurs protagonistes. A souligner quand même un style agréable et un foisonnement d’idées, qui me font espérer pour les autres ouvrages de cette écrivaine que je continuerai de suivre.
" Le destin a été drôlement têtu dans cette famille".
C'est l'histoire de Blanche de Rigny au corps brisé, mère de Juliette une petite furie et amie avec Hildegarde une géante végétarienne.
C'est l'histoire de l'ancêtre de Blanche, Auguste, qui cherchait à se faire remplacer comme soldat en 1870.
Roman intéressant et bien documenté avec des personnages assez fascinants.
Si vous avez aimé « La daronne », ne passez pas à côté de « Richesse oblige »
Il y a une similitude dans les deux romans d’Hannelore Cayre, on retrouve chaque fois un personnage hors norme et improbable avec son franc parler et dont la vie est plutôt galère. Dans son dernier roman, l’auteure s’attache aux pas de Blanche de Rigny, qui n’a rien d’aristocratique. Un grave accident l’a laissée handicapée et elle se déplace avec deux béquilles. En froid avec son père qui vit retiré sur son île bretonne, elle lui rend visite. Intriguée par des voyageurs qui évoquent son nom, elle va faire des recherches et se trouver une parentèle fort éloignée mais riche.
L’originalité du roman, c’est de nous faire découvrir, en parallèle de l’intrigue, cet ancêtre commun, Auguste de Rigny, un jeune fortuné et idéaliste qui ne partageait pas les ambitions et les idées de sa propre caste. Ayant tiré un mauvais numéro, il doit être mobilisé mais son père va payer une fortune pour lui acheter un remplaçant. Sur fond de Commune et de guerre de 1870, on suit les aventures d’Auguste jusqu’à la ramification bretonne d’où est issue Blanche.
Blanche, qui gagne une misère dans un emploi réservé au Ministère de la Justice, poursuit son enquête sur cette famille riche et pédante.
Même si l’intrigue tient en haleine, j’ai surtout aimé les à propos de l’héroïne et de sa copine Hildegarde, victime d’une maladie orpheline. Végan, elle milite pour les droits des animaux. Blanche, elle, se bat contre toute forme d’injustice et d’exploitation des plus faibles, que ce soient l’impunité des riches, l’invisibilité des personnes handicapées ou bien le non-respect de l’environnement.
Tout comme le personnage de la daronne, Blanche de Rigny ne s’embarrasse pas de morale pour améliorer l’ordinaire avec ses petits trafics.
Le retour vers le passé et l’explication, cocasse, de la lignée avec un breton pauvre traversent l’histoire avec les évènements de la Commune et les soubresauts politiques. Bien documenté, le récit de l’auteure et passionnant
Un bon moment de lecture.
Issue d’une branche pauvre et oubliée, poussée en 1870 sur l’arbre généalogique d’une riche et peu scrupuleuse famille d’industriels, la narratrice décide de donner un coup de pouce au destin pour se retrouver seule héritière.
Navigant constamment de 1870 à aujourd’hui dans un rapprochement assez noir entre la société inégalitaire du XIXe et les fractures sociales du XXIe siècle, le texte donne vie à des personnages forts qui ne font pas dans la demi-mesure, et bouscule le lecteur par l’impertinence pleine d’humour d’un texte au vitriol aux accents parfois anarchistes.
Le résultat est un mélange détonnant et parfois surprenant, menant du siège de Paris par les Prussiens en 1870 et des idéaux de la Commune, du tirage au sort des conscrits au XIXe siècle et de la pratique de l’achat de remplaçants militaires, à la communauté expérimentale d’Auroville en Inde, au méroxage en pleine mer et au déversement de déchets toxiques en Afrique, en passant par un certain matriarcat breton et par une critique politique de l’art contemporain. L’ensemble témoigne d’un désespoir à voir changer une société confrontée aux problèmes sociaux et environnementaux, mais figée dans un schéma où seul l’argent est roi.
Au-delà de ses thèses politiques qui ne pourront plaire à tout le monde, ce roman incisif et provocateur à l’humour ravageur témoigne des questionnements d’une société contemporaine confrontée à des défis majeurs, et qui aime de plus en plus souvent caresser l’idée d’un monde « d’après ». J’ai pris plaisir à le lire comme une vaste caricature de notre actualité.
Hannelore Cayre n'y va pas de main-morte. Quand elle met des personnages en place, elle les choisit bien denses, fort et entiers, malgré leurs fardeaux physiques . Il en est ainsi de Blanche, une îlienne bretonne qu'un exosquelette consolide tant bien que mal. C'est la rencontre fortuite d'un trio de touristes en goguette sur son île et les retrouvailles glaciales avec son père qui vont déclencher une démarche de recherche sur ses origines. Quitte à utiliser des moyens en limite voire au delà de la légalité.
Mais ce qu'elle ne sait pas Blanche, c'est que pendant qu'elle se décarcasse pour comprendre sa généalogie, nous, lecteurs, profitons de l'histoire d'un de ses ancêtres , Auguste , fils de bonne famille, qui se bat pour ne pas partir à la guerre contre les prussiens.
Alternant les époques et les histoires, le récit est palpitant et l'auteur a le don de distiller les indices pour construire peu à peu l'édifice. Avec à la clé un héritage qui pourrait changer les destins
C'est brillant, adroit, et cela confirme les talents d'écrivain de cette auteure dont j'avais beaucoup aimé La daronne.
Une nouvelle fois Hannelore Cayre propose un polar social unique. Déjà par ce duo d’héroïne : une insulaire bretonne exilée à Paris, appareillée des deux jambes suite à une folie adolescente, et une grande gigue blonde atteinte d’une maladie orpheline et activiste militante pour le respect de toute forme animale. Ajoutez à ce duo improbable qui agit au présent les engagements communards d’un jeune aristocrate en 1870 qui, à cause d’un imbroglio idéologique des branches de l’arbre généalogique et de douteuses pratiques en temps de guerre, se retrouve être un ancêtre de notre héroïne échouée. Comme le titre l’indique « Richesse oblige » ce polar social creuse le côté urbain des croisements des riches et des pauvres sous fond de transactions pétrolières. Le lecteur observe la déliquescence d’une dynastie de puissants, vilains capitalistes et pollueurs des mers et au final Hannelore Cayre transmet un valeureux témoignage d’une lutte à la Robin des bois urbaine et contemporaine..
#NetgalleyFrance #Richesseoblige
Son franc-parler dans La Grande Librairie a achevé de me séduire,j'avais particulièrement goûté La Daronne.L'histoire des De Rigny m'a définitivement conquise:on alterne celle d'Auguste en 1870 à qui on a acheté un remplaçant pour qu'il ne soit pas enrôlé avec celle de Blanche devenue handicapée pour avoir sauté d'une falaise de son île bretonne en voiture.
Histoire et réflexion sociétale alternent,de la Commune aux gilets jaunes,..."rien n'avait changé d'un iota en cent cinquante ans.Les groupes sociaux continuaient à se mépriser..."
Instructive et jubilatoire,la narration captive,la morale ,particulière il est vrai,est sauve:les riches et méchants sont punis!
Hannelore Cayre est décidément une auteure époustouflante,à l'image d'Hervé Le Corre,et,même de Pierre Lemaître...
"Je veux rester une femme libre et non une pauvre dinde désargentée sous la tutelle d'un abruti."
Hannelore Cayre n’y va pas de main-morte. Quand elle met des personnages en place, elle les choisit bien denses, fort et entiers, malgré leurs fardeaux physiques . Il en est ainsi de Blanche, une îlienne bretonne qu’un exosquelette consolide tant bien que mal. C’est la rencontre fortuite d’un trio de touristes en goguette sur son île et les retrouvailles glaciales avec son père qui vont déclencher une démarche de recherche sur ses origines. Quitte à utiliser des moyens en limite voire au delà de la légalité.
Mais ce qu’elle ne sait pas Blanche, c’est que pendant qu’elle se décarcasse pour comprendre sa généalogie, nous, lecteurs, profitons de l’histoire d’un de ses ancêtres , Auguste , fils de bonne famille, qui se bat pour ne pas partir à la guerre contre les prussiens.
Alternant les époques et les histoires, le récit est palpitant et l’auteur a le don de distiller les indices pour construire peu à peu l’édifice. Avec à la clé un héritage qui pourrait changer les destins
C’est brillant, adroit, et cela confirme les talents d’écrivain de cette auteure dont j’avais beaucoup aimé La daronne.
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