"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nous sommes le 21 juillet 2006. il est vingt heures. je m'appelle alice grangé. j'ai trente ans. gérard oury est mort hier. tout cela est certain. vérifiable. le réel. je marche vers un homme que je ne connais pas. ça encore, le réel. cet homme a aimé ma mère. ma mère a aimé cet homme. je n'en suis déjà plus sûre. cet homme va me parler de ma mère. je ne sais pas. je vais retrouver quelque chose de ma mère. je ne sais pas.
Les choses les plus importantes sont-elles celles que l'on sait, ou celles que l'on cherche ?
Je m'appelle alice grangé. j'ai trente ans. je cherche ma mère.
Très joli livre sur le deuil et le silence qui parfois l'entoure, empêchant ceux qui restent d'embrasser leur propre vie.
Alice, la narratrice, a perdu sa mère très jeune. Elle n'a plus aucun souvenir d'elle, aucune trace tangible de son existence. A la mort de son père, cet homme taiseux et taciturne qu'elle a échoué à réellement atteindre toute sa vie, un secret lui est révélé. Sa mère a aimé un autre homme, peu de temps avant de mourir. Alice part à la rencontre de cet homme, et surtout à la recherche de sa mère. Sensible et très touchant. J'ai beaucoup aimé cette courte lecture.
Un court roman sur l'histoire d'une jeune femme a la recherche de l'histoire de sa vie.
Alice a trente ans et vient de perdre sa mère et Alice a besoin de savoir...
Sa mère a aimé son père mais aussi un autre homme, qui est-il ?
Elle veut savoir l'histoire de leur rencontre, elle veut encore fait revivre sa mère, apprendre qui elle était...
Alice est perdu dans son propre chemin de vie, l'amour, la mort, la perte de l’être cher, les sentiments, les confidences, les secrets.
Alice veut comprendre.
On sent a travers son témoignage comment notre histoire se construit a partir de celle de nos parents et vers quoi cela nous emmène.
Un livre simple mais fort en émotions.
Faire passer les émotions avec des phrases courtes, très musicales, Laurence Tardieu le fait très bien.
Chacun de ses romans me transporte au-delà de l’émotion, j’ai étrangement l’impression que ces mots sont là pour moi et pour moi seule.
Je la lis comme je lirais les mots écrits par une amie. J’aime sa plume qui sait si bien décrire les sentiments et aller au plus profond des émotions sans jamais tomber dans le pathos.
Dans « Rêve d’amour », elle donne la parole à Alice qui éprouve à la mort de son père le désir de connaître l’homme que sa mère a aimé vingt-cinq ans plus tôt avant de mourir.
Alice a besoin de comprendre pourquoi sa mère a quitté le domicile conjugal, la laissant, alors agée de cinq ans à la garde de son père.
Elle entreprendra cette démarche pour se libérer des questions sans réponses et enfin connaître et peut être comprendre cette femme qui lui est une inconnue.
Une très belle rencontre et une belle lecture.
Alice, jeune traductrice vient d'enterrer son père. Un père avec lequel elle entretenait une relation basée sur le silence, sur le non dit. De sa mère morte alors qu'elle était toute petite elle ne garde que très peu de souvenirs. Son père a effacé tout souvenir d'elle.
"Je serre les poings dans mes poches, j'ai froid aux mains soudain, j'en veux à mon père, j'aimerais recommencer la bataille de boules de neige et lui faire mal, lancer les boules sur lui de toutes mes forces, j'aimerais qu'il tombe dans la neige et qu'il ne se relève pas, qu'il reste là, que la neige recouvre son corps, qu'il n'en reste aucune trace , comme lui-même a effacé les traces de ma mère, j'aimerais l'abandonner à ses souvenirs, mais on n'abandonne pas un père, ma bouche tremble, mes yeux me brûlent, je ne veux pas pleurer, ma bouche tremble de plus en plus, je sens mon visage se déformer, j'essaie de respirer, une première larme roule le long de ma joue, j'ai honte de ne pas être capable de retenir mes pleurs..."
La jeune femme cherche à reconstruire l'image de sa mère depuis longtemps mais ne dispose d'aucun élément. Sur son lit de mort son père lui révèle quelque chose qu'il avait essayé de lui dire plusieurs fois sans jamais y parvenir. Sa mère aimait un autre homme, un artiste peintre. Alice, une fois son père décédé va donc se décider, après avoir longtemps hésité à aborder cet homme pour avoir des informations sur sa mère, pour pouvoir se construire une image d'elle, pour parvenir à se construire elle-même.
"C'est idiot n'est-ce pas? C'est idiot. Tout le monde me le dirait : je ne pourrai pas retrouver ma mère à travers l'homme qu'elle a aimé, il y a vingt-cinq ans, quelques mois avant de mourir. C'est une illusion. Je vais me faire du mal. Je ne trouverai rien, seulement un visage étranger qui me racontera, s'il y consent, quelques moments enfuis qui leur auront appartenu et parmi lesquels je n'aurai pas ma place. Ce sera "il" et "elle", ce ne sera pas "nous". Ce sera "elle" hors de moi, hors de ma vie, hors de mon temps. Une fois encore, je me heurterai au vide, à l'absence. Une fois encore j'aurai perdu ma mère;"
Par ses rencontres avec le peintre Alice va peu à peu se faire une image de sa mère, artiste peintre elle-même et de l'amour fou qui les unissait. Ces échanges vont lui permettre de se poser des questions sur son propre rapport à l'amour.
En même temps qu'elle enquête sur sa mère, Alice écrit. Au départ ce qui devait être un livre pour enfants ce transforme en ce livre que nous sommes en train de lire. Elle écrit pour combler un vide, celui laissé par sa mère et celui dû à l'amour qu'elle ne connaît pas. "Depuis j'écris. J'ai remplacé la possibilité de l'amour, par la possibilité de l'écriture. J'ai peur aussi, mais c'est une autre peur : je sais que l'écriture ne m'abandonnera pas. J'ai même l'espoir fou qu'elle me comble. Qu'elle comble les vides, qu'elle comble l'enfance. Je ne veux pas croire un instant que je me trompe. D'une certaine manière, je sais que je mets ma vie en jeu."
Avec Rêve d'amour, Laurence Tardieu nous livre un roman intimiste, sur le deuil, l'absence, les non-dits, mais aussi sur l'amour. Un roman servi par un style à fleur de peau, à fleur de plume, un style empreint de délicatesse et de poésie. Il est de ces romans qui se lisent à voix haute
pour mieux en savourer le goût des mots. Un goût qui comme celui d'un bon vin reste longtemps en bouche une fois le livre refermé.
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