"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Si l'on ne peut trouver de jouissance à lire et à relire un livre, il n'est d'aucune utilité de le lire ne serait-ce qu'une seule fois », déclarait Oscar Wilde, qui faisait de la relecture « le critère élémentaire de ce qui est ou n'est pas de la littérature ». Mais que nous apprend au juste une deuxième lecture que la première n'avait pas révélé ? Pour quelle raison les enfants veulent-ils entendre chaque soir la même histoire ? Au fond, pourquoi relit-on ?Voici une singulière enquête sur une passion littéraire aussi dévorante aujourd'hui qu'hier : la relecture. Elle se fonde sur des dizaines d'entretiens avec nos grands auteurs contemporains, de Christine Angot à Jean Echenoz, d'Annie Ernaux à Patrick Chamoiseau. Leurs réponses convoquent les différentes facettes d'une expérience intime et le plus souvent secrète. Décrivant avec délicatesse le pouvoir des lectures-fétiches de l'enfance ou celui de l'érotisme de la répétition, ce livre unique en son genre est un hommage brûlant à la littérature et à ceux qui l'écrivent.
Pourquoi relit-on ? Vaste question ! Pour comprendre ce qu’une première lecture ne nous a pas révélé ? Pour apprécier les détails sur lesquels nous sommes passés trop rapidement, trop absorbés par l’intrigue ? Pour se replonger dans une œuvre que l’on a adorée et que l’on a envie de retrouver ?
Mais dans le fond, lit-on vraiment le même livre quand on le lit à 20 ans puis à 40 ? Franchement, je me garderais bien de relire des œuvres qui m’ont éblouie quand j’étais gamine ! Je pense par exemple au Grand Meaulnes, à Gatsby le Magnifique…
Parfois, j’ai un peu honte d’être happée par l’envie irrésistible que j’ai de lire toutes les nouveautés qui envahissent les tables des librairies lors des rentrées littéraires. Lire une fois, comme nous le pratiquons très souvent, aurait quelque chose à voir avec la naissance du capitalisme, une espèce d’idéologie de la consommation. Je veux bien le croire mais je ne résiste pas ! Et pourtant j’aimerais tellement relire Proust, Flaubert, Giono… Mais je repousse cela à plus tard ! Je devrais faire comme François Bon : 22h/23h : lectures, 23h/0h30 : relectures ! (ça risque de piquer au réveil le lendemain !!!)
Barthes, plus sage et plus philosophe que moi, disait que « c’est dans le même qu’on trouve le nouveau ». En effet, selon lui, « dans le nouveau, on risque de ne chercher que le même. » Je veux bien le croire ! Selon lui, la vraie lecture est celle qui détruit le suspense. Elle « se passionne pour ce qu’elle sait » et est la seule garantie non seulement d’une grande jouissance mais aussi d’une vraie découverte. Peut-être...
En tout cas, Laure Murat va donc adresser le 11 janvier 2013 à deux cents grands lecteurs (écrivains, universitaires, éditeurs…) un mail contenant dix questions permettant d’étudier leur rapport à la relecture. Chacun d’eux va s’emparer du sujet à sa manière pour nous révéler, dans le fond, des choses assez intimes… Dis-moi ce que tu relis, je te dirai qui tu es.
Un essai stimulant qui à mon avis dépasse même le sujet de la relecture pour évoquer le rapport à la vie et au temps.
Des textes passionnants ( Chevillard, Audeguy, Angot, Forest, Ernaux, Desarthe, Echenoz…) qui nous conduisent à nous interroger sur nos pratiques et qui nous proposent aussi des références littéraires susceptibles de faire encore grimper votre PAL de quelques centimètres !
Du petit lait cet essai !
LIRE AU LIT http://lireaulit.blogspot.fr/
" Relire " est un essai de Laure Murat. C'est une enquête sur une passion littéraire mal connue : la relecture. L'auteure a envoyé un questionnaire à 200 grands lecteurs. Une étude minutieuse de leurs réponses a permis d'en tirer des statistiques sur leurs pratiques. Curieusement, beaucoup d'entre eux ne s'étaient jamais interrogés sur ce sujet. La relecture est une expérience très personnelle, voire secrète. Elle est difficile à transmettre. C'est un plaisir construit pour lui-même par chaque lecteur. Selon l'auteure " le relecteur est l'autodidacte par excellence, qui feuillette son catalogue d'obsessions ". Barthes pensait que " la lecture sans retour ou éphémère ", relevait d'une idéologie de la consommation et que la relecture, qui se passionne pour ce qu'elle sait, est une lecture créative source de jouissance et de découverte. On ne peut déchiffrer un texte qu'après l'avoir relu. De cette enquête n'émergera pas de théorie de la relecture. Les pratiques différent et la vingtaine de réponses d'écrivains actuels publiées dans cet ouvrage est très instructive à cet égard. En particulier les remarques sincères de Stéphane Audeguy, d'Eric Chevillard et de Jean Echenoz m'ont particulièrement intéressé. J'ai rempli moi-même le questionnaire sur cette passion qui me poursuit depuis longtemps et que j'applique à mes écrivains favoris sans retenue.
Lire
C'est ouvrir de nouveaux univers à foison
Relire
C'est explorer leurs multiples dimensions
L'auteure enquête ici sur les pratiques de relecture
Mais éclaire par là aussi celles de lecture
Et en découvrant comment les autres lisent
Elle nous invite à mener notre propre analyse
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