De L'Ère des Révolutionsà L'Âge des extrêmes, la renommée internationale d'Eric Hobsbawm en a fait l'historien des « grandes synthèses ». Aujourd'hui encore les étudiants en histoire suivent un enseignement dont il a lui-même contribué à fixer les bornes, celles du « long XIXe siècle » (1789-1914) et du « court XXe siècle » (1914-1991). Avec Rébellion apparaît en quelque sorte « un autre Hobsbawm », non pas l'esprit des grandes synthèses, magistrales et décisives, mais l'historien du détail, scrutant, tel un miniaturiste, les objets les plus divers d'histoire sociale. Les 26 articles qui composent l'ouvrage forment ainsi une parfaite introduction à l'oeuvre de ce « franc-tireur de l'histoire », comme il aimait à se définir. Figure majeure de l'historiographie de gauche, Hobsbawm revient dans cette série de textes sur des sujets qui lui sont chers : le rapport des couches populaires à la tradition, les conceptions politiques du monde paysan, la formation de la classe ouvrière britannique, dans l'industrie bouillonnante du premier XIXe siècle. À côté de ces champs d'études dont il a été, avec Edward Palmer Thompson, un des tout premiers historiographes, on trouvera dans ce recueil des articles plus inattendus, plus décalés, par exemple sur la question de la sexualité dans la problématique révolutionnaire, le radicalisme des cordonniers anglais du XIXe siècle, ou encore un hommage au génie populaire de Duke Ellington et Billie Holliday.
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