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Lorsque paraît en 1893 Quinze jours en Hollande, Verlaine a 49 ans et n'a plus que trois petites années à vivre. La décennie qui vient de s'écouler a été des plus sombres. En e&et, au long de cette période, c'est Lucien Létinois, le dernier grand amour de Verlaine, qui meurt de la typhoïde ; puis, en 1886, c'est la mère de Verlaine qui meurt à son tour dans le taudis qu'ils partageaient suite à la faillite de leur projet d'exploitation agricole. Miséreux, sou&rant, Verlaine se voit contraint alors régulièrement à des séjours à l'hôpital ou à l'asile. Puis de Marseille arrive la nouvelle lamentable : la mort de Rimbaud. De mal en pis, Verlaine fera bientôt la connaissance de deux dernières compagnes, deux prostituées : Eugénie Krantz (alias Nini-Mouton) et Philomène Boudin, avec lesquelles il s'enfonce encore un peu plus, avant que quelques amis lui viennent en aide pour l'assurer au moins d'une rente mensuelle. C'est à cette époque que Verlaine accepte la tournée de conférences qui le mène en Hollande et dont il rédigera le récit de retour à Paris, à l'hôpital Broussais, en 1892. Et ce voyage, à n'en pas douter, est pour Verlaine un bienfait. On y suit, certes, un homme parfaitement usé, mais, malgré tout, un homme qui se montre gai, enthousisate, maniant l'humour, appréciant les cigares, les mets et les boissons dont on le sustente allégrement. Quinze jours en Hollande est le portrait d'un homme qui retrouve à respirer et qui connaît plaisir intense à découvrir des paysages, des couleurs, des ambiances, des caractères, des villes et des cafés, des musées. Mais également des êtres délicieux et charmants, parce qu'il s'agit ici sans doute aussi d'un document précieux sur les milieux des arts et des lettres en Hollande, en cette 7n de siècle. Une galerie de portraits : des étudiants et des artistes, des écrivains qui composent ces milieux, et dont Verlaine dira lui-même qu'il s'agit là de « l'élite de la jeune littérature et des jeunes beaux-arts hollandais ». En somme, une sorte de parenthèse inespérée, enjouée, cordiale, sous le signe de la fantaisie et de l'amitié, où l'on découvre, au long d'une suite de journées comme autant de péripéties chargées d'entrain, un Paul Verlaine comme rarement croisé.
> > Pour accompagner ce texte, le lecteur aura loisir de parcourir un Cahier d'images où se trouvent rassemblés nombre de documents (photographies, peintures...) illustrant au plus près les quinze merveilleux jours de Verlaine en Hollande et les milieux qu'il aura fréquentés durant son séjour.
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