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De temps à autre, il est bon qu'un poète, que n'effraie pas l'air raréfié des cimes, ose s'élever au-dessus du vulgaire pour, dans un souffle épique, exalter notre aujourd'hui. Car ne nous y trompons pas : ces courageux jeunes gens qui, au plus fort de la guerre, ont tout tenté (en vain, hélas !) pour éviter l'enfer algérien à un jeune militaire qui criait grâce, ce sont les vrais successeurs d'Ajax et d'Achille, d'Hercule et de Télémaque, des Argonautes, des Trois Mousquetaires et même du Capitaine Nemo, de Saint-Exupéry, de Teilhard de Chardin...
Quant aux lecteurs que les vertus de l'épopée laissent insensibles, ils trouveront dans ce petit livre suffisamment de digressions et de parenthèses pour y glaner leur plaisir, et en particulier une recette de riz aux olives qui devrait satisfaire les plus difficiles.
En France durant la guerre d'Algérie, Henri Pollack, Maréchal des Logis au Fort Neuf de Vincennes, et artiste un peu bohème, rejoint chaque soir sa petite vie politiquement et culturellement correcte à Montparnasse. Et chaque matin, il prend son petit vélomoteur (au guidon chromé) pour retourner à une dure journée de labeur militaire. Le Pollack Henri a un ami, Karabidule, Karatruc... on ne sait pas trop... Karakekchose quoi ! Ledit Karamachin voit gros comme une maison le fait qu'il fera partie du prochain convoi vers l'Algérie et, en fervent défenseur de la paix (mais aussi parce qu'il a sans doute un peu les chocottes et surtout parce qu'il ne veut pas quitter sa dulcinée), ne veut pas y aller et demande à son ami, l'ami Pollack, de le mutiler un petit peu pour qu'il se fasse réformer. Mais Pollack ne sait pas trop s'il doit accéder à cette demande incongrue et en parle à sa petite bande d'amis (dont le narrateur fait partie). La joyeuse bande de trublions va ainsi échafauder un plan pour éviter à Karazozo d'être envoyé en Algérie.
Cette petite histoire qui tient sur à peine 80 pages paraît simplissime. Mais voilà, elle est racontée par Georges Perec, et Perec, il n'écrit pas, il peint les mot, il les poétise, il les chante ! Et cette petite histoire bien amusante et croustillante est bien entendu une pépite de figures de styles, de jeux de mots, de contrepétries, bref, de cet art du langage que Perec manie à la perfection en jongleur de mots ! On est oulipien, ou on ne l'est pas !
Il s'agit d'un roman très court mais foisonnant de calembours, faisant la part belle à la dérision. La contrainte ici (parce qu'il y en a toujours de la part d'un écrivain faisant partie de l'oulipo) consiste à glisser un maximum de figures de style qui sont d'ailleurs référencées à la toute fin du volume (acyrologie, allitération, anacoluthe...). Une bonne entrée en matière de l'oeuvre de Georges Perec.
Un divertissement pour entrer dans l'oeuvre de Georges Perec.
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