Pendant plus d'un mois, nos Explorateurs du Polar ont mené l'enquête pour résoudre l'insolvable : dénicher, parmi les meilleurs polars du moment, celui à ne manquer sous aucun prétexte. Découvrez le palmarès !
Le terme pukhtu renvoie aux valeurs fondamentales du peuple pachtoune, l'honneur personnel - ghairat - et celui des siens, de sa tribu - izzat. Dire d'un homme qu'il n'a pas de pukhtu est une injure mortelle. Pukhtu est l'histoire d'un père qui, comme tous les pères, craint de se voir privé de ses enfants par la folie de son époque. Non, plutôt d'une jeune femme que le remords et la culpabilité abîment. Ou peut-être d'un fils, éloigné de sa famille par la force du destin. À moins qu'il ne s'agisse de celle d'un homme cherchant à redonner un sens à sa vie. Elle se passe en Asie centrale, en Afrique, en Amérique du Nord, en Europe et raconte des guerres ouvertes et sanglantes, des conflits plus secrets, contre la terreur, le trafic de drogue, et des combats intimes, avec soi-même, pour rester debout et survivre. C'est une histoire de maintenant, à l'ombre du monde et pourtant terriblement dans le monde. Elle met en scène des citoyens clandestins.
Pendant plus d'un mois, nos Explorateurs du Polar ont mené l'enquête pour résoudre l'insolvable : dénicher, parmi les meilleurs polars du moment, celui à ne manquer sous aucun prétexte. Découvrez le palmarès !
et bien en fait je n'ai pas d'avis car j'ai abandonné... trop ardu,
Avant d'acquérir le dernier livre de DOA intitulé "retiaire(s)", je me suis dit qu'il fallait au moins que je lise un de ses best-sellers précédents. Bien m'en a pris car l'auteur m'a impressionné par son rythme, son adaptation au milieu étudié mais surtout par la somme d'infos, d'archives et de recherches qu'il a dû rassembler avant de projeter l'ensemble dans ce polar.
On est immergé avec lui dans une sorte de schizophrénie nationale se manifestant aussi bien chez les autochtones d'Asie Centrale que les américains en place depuis le 11 septembre 2001 voire même jusqu'à l'intérieur des services secrets.
Le décor est planté dès la première page : attentat à Kaboul lors d'une réunion avec le ministre norvégien et une accompagnatrice.
Puis, très vite les personnages locaux afghans qui génèrent la trame de fond sont introduits. Agal le père mélancolique, chef afghan, à qui il ne reste qu'un fils Sher Ali. On suit tous ces vies aussi bien dans leurs luttes que dans leurs cohabitations avec l'ennemi, c'est selon ; selon les circonstances, l'instant présent ou l'opportunité à saisir.
S'imbrique là-dedans la vie des militaires sur le terrain, Ghost, Rider, Fox et quelques autres personnages que DOA dépeint parfaitement.
Pour faire court, les 670 pages visitent une multitude de thèmes et de lieux : OTAN, CIA, talibans, drogues, djihad, Al-Qaïda, chimie, Politique, Argent le tout en surfant entre Russie, Iran, Asie Centrale, le Pentagone et j'en passe.
Argent et honneur, Politique et drogue, Enfants et poussière, Chimie pharmaceutique et planète.
Mais il faut prévenir que cette lecture se mérite. le rythme est rapide et le récit nous plonge dans ce monde que nous ne devinons qu'à peine. Une vie parallèle qui continue même si nous n'avons, hélas, n'avons actuellement d'yeux que pour la guerre en Ukraine.
Afghanistan. Un chef de guerre pachtoune perd deux de ses enfants lors d’une attaque de drone tandis que des paramilitaires se livrent à des opérations douteuses.
Comme dans « Citoyens clandestins », premier opus de cette série, de nombreuses histoires s’entremêlent sur quatre continents. La guerre est prétexte au trafic de drogue. L’intérêt général est souvent détourné au profit d’intérêts très particuliers.
J’avais beaucoup aimé « Citoyens clandestins » et j’ai retrouvé avec plaisir la plume particulière de DOA. J’ai savouré le foisonnement de personnages tous plus complexes les uns que les autres et mes retrouvailles avec certains des héros de « Citoyens clandestins ». Et, plus que tout, j’ai apprécié l’absence de manichéisme du récit. Rien n’est évident au fil de ces 800 pages. Le récit semble coller à la réalité.
Un roman noir, dense, ultra réaliste.
Les 200 premières pages ont été plutôt difficiles me concernant. Pourquoi ?
Parce qu’une pléthore de personnages et une multitude de sigles et de termes étrangers ont eu raison d’une lecture que j’espérai bien plus fluide, surtout quand il s’agit d’une brique de 800 pages… J’ai cru devoir abandonner, mais je n’aime pas m’y résoudre, alors je me suis accrochée autant que j’ai pu. J’ai lutté. Mais heureusement, la lecture du reste du roman est davantage aisée, j’en fus véritablement soulagée. En revanche, sachez qu’il faut assurément aimer ce genre d’histoire, sinon vous risquez de décrocher assez rapidement. En effet, autant certains romans peuvent nous révéler de bonnes surprises malgré un sujet qui ne nous paraissait pas spécialement attirant au départ, autant ici, on plonge réellement dans une guerre sans merci, du début à la fin, il faut en avoir conscience. Lisez-le uniquement si vous portez un réel intérêt au résumé et à ce style d’ambiance.
Le sujet est violent, douloureux, guerrier. Il est travaillé un maximum et je ne peux que féliciter l’auteur pour cela. On a vraiment l’impression de lire le récit de guerre de véritables paramilitaires. Sur fond de trafic de stupéfiants, de corruption, de trahisons, n’espérez aucun répit de la part de DOA. Le récit est masculin, brut, violent. Il dissémine vengeance, barbaries, sexe, et il n’y aucun détour dans la façon d’exposer les faits. C’est un roman cruellement d’actualité qui résonne affreusement en nous.
Sher Ali, chef de clan pachtoune, voit deux de ses trois enfants perdre la vie lors d’une frappe aérienne, une attaque de drone. La tristesse laisse rapidement place à la colère et au désir de vengeance. En effet, il « mène plus une vendetta qu’une guerre, il marche vraisemblablement à l’affect et à l’honneur ». Sans peur, lui et ses combattants ont une foi qui leur est propre : « Allah veille sur nous. Et si nous mourrons, alors c’était écrit ». Nous versons dans plusieurs camps au fil des chapitres, tantôt auprès des moudjahidines tantôt auprès d’un journaliste de guerre, tantôt au cœur des paramilitaires et de tous les réseaux liés. Parfois même, ils se mêlent et c’est ahurissant. Je ne vous en dirai pas plus car je ne vais tout de même pas tout vous raconter ;) En tout cas, il me semble qu’une connaissance de ces conflits mondiaux est un vrai plus pour apprécier Pukhtu à sa juste valeur. Les néophytes seront peut-être un peu perdus par moments.
Entrecoupé de communiqués de presse, de rapports militaires et de mails, le récit ne s’essouffle jamais. L’auteur a fait un travail de dingue pour proposer un tel texte, si réaliste, si dense, si riche. L’action ne manque pas, les révélations non plus, et elles font froid dans le dos. Pour les amateurs du genre, c’est donc un roman magistral !
J’avoue que ce n’est pas mon sujet de prédilection… Voilà pourquoi je ne suis pas excessivement emballée, mais je dois reconnaître le talent indéniable de l’auteur. Il nous transporte de façon réaliste en Afghanistan, Pakistan, aux États-Unis, en France… et l’on découvre peu à peu les terribles fils qui relient ces pays, leurs organisations, leurs réseaux, leurs motivations et leurs projets. La fin est clairement ouverte, elle n’attend que la suite qui est déjà parue aux Éditions Gallimard puis Folio.
Ma chronique sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2017/11/12/lecture-pukhtu-primo-de-doa/
C'est un roman un peu inclassable : roman noir, de guerre, reportage ? La guerre en Afghanistan vue de l'intérieur. On partage le quotidien de personnages qui ne sont jamais des héros, ils essaient juste de s'en sortir dans le chaos de cette guerre du XXI ème siècle, chacun à sa façon. Un roman fort qui se mérite: il faut s'accrocher les 200 premières pages pour ensuite se laisser emporter par l'intrigue.
J'ai reçu ce roman dans le cadre de l'opération "Explorateurs du polar". Je remercie pour cela le site lecteurs.com ainsi que les éditions Gallimard.
Pukhtu est un roman foisonnant qui aborde de nombreux sujets, dont les principaux sont la guerre en Afghanistan (l'intrigue se situe en 2008) et la mondialisation des trafics en tout genre. Que ce soit pour l'honneur, par vengeance ou simple appât du gain, pratiquement tous les personnages du roman vont se lancer dans une spirale infernale de violence et d'horreur, bien loin de toute humanité. Et des personnages, il y en a ! Talibans, militaires et paramilitaires, espions, journalistes ou "personnes ordinaires", les destinées se croisent et s'affrontent dans un monde qui semble extrêmement petit. Chaque action, chaque évènement est abordé de différents points de vue, et ça j'ai beaucoup apprécié : DOA ne prend pas partie pour l'un ou l'autre camp, il nous montre juste le résultat d'un enchainement de faits plus ou moins volontaires. Du coup la narration classique (descriptions et dialogues) alterne avec articles de journaux, pamphlets et rapports militaires. Cette narration originale est servie par un style vif et percutant, avec une pointe d'humour noir qui allège un peu le récit.
Par contre, je dois reconnaitre que j'ai eu du mal à lire Pukhtu : trop de personnages, trop de faits, trop de détails... Pour éviter de se perdre dans toutes ces informations, un important glossaire et une présentation des principaux personnages sont présents à la fin du volume... cela m'a été utile à de nombreuses occasions. Le récit étant extrêmement documenté, j'ai énormément appris sur l'Afghanistan : histoire, géographie, peuplement, us et coutumes, etc., j'ai parfois eu l'impression de lire un article encyclopédique. Dommage, car cela a ralenti le rythme du roman. Malgré cela, je suis contente d'être arrivée à bout de Pukhtu : c'est une lecture que je ne regrette finalement pas, et je pense que si l'occasion se présente je lirai le second volume avec beaucoup de curiosité.
DOA nous offre avec « Pukhtu » un OLNI (Objet littéraire non identifié). Passant d’un personnage à un autre, d’un camp à un autre, il se propose de nous faire vivre la guerre en Afghanistan de l’intérieur dans un très gros livre. On découvre alors des scènes toutes plus spectaculaires les unes que les autres, portées par un réalisme à couper le souffle. Mais l’auteur ne nous propose pas d’être seulement spectateur de ces scènes mais nous immerge dans l’intime des acteurs de cette tragédie moderne. J’ai partagé le quotidien de chacun des intervenants comme si c’était un ami ou de la famille. Et là, rien n’est romanesque, pas de héros…juste l’effroyable réalité. Le cercle vicieux du donnant-donnant entraîne ces hommes et ces femmes vers une querelle sans retour. L’injustice humaine qui sévit alternativement, déclenche toujours plus de haines et toujours plus de drames. Toutes ces vengeances en chaîne nous poussent vers une surenchère d’inhumanité et on assiste à des scènes d’une violence abominable. Des événements qui pourraient m’apparaitre avec une brutalité froide, m’ont frappé au plus profond des entrailles.
Pour être au plus près du terrain, ce roman est foisonnant d’informations. La multitude de personnages et de termes techniques m’a semblé parfois un peu indigeste surtout sur un ouvrage de cette épaisseur. Mais l’objectif de m’ouvrir les yeux est parfaitement atteint. Jusque-là, je regardais tous ces conflits comme un bon film dans mon canapé. DOA a apporté la barbarie à la porte de chez moi. Grâce à un travail sûrement titanesque et sans jamais prendre parti, il a su me dévoiler les dessous de la violence et je ne suis pas ressorti indemne de cette aventure. Je suis assez fier et heureux d’avoir persisté dans la lecture de ce pavé difficilement accessible et lirai sans aucun doute la suite.
Rencontré aux détours d’une dédicace aux « Quais des polars » de Lyon, j’ai félicité DOA pour son travail de recherche. Avec un sourire en coin, il m’a répondu qu’il avait tout simplement beaucoup d’imagination… Si seulement !
Merci lecteurs.com pour cette édition des explorateurs du Polar.
Dans le cadre des Explorateurs du polar, j'ai reçu Pukhtu de DOA aux éditions La Serie Noire de Gallimard Je remercie infiniment l'équipe de Lecteurs.com ainsi que Gallimard pour cet envoi.
J'avais pas mal d'appréhension avant de commencer ce pavé de 675 pages TTC (avant propos, roman, annexes). Pourquoi?
Déjà parce que le sujet est très actuel et donc forcément sensible: parler de la guerre en Afghanistan, de Al Qaida etc... c'est extrêmement compliqué et douloureux. Surtout traité dans le cadre d'un roman noir... on s'attend forcément à de l'horreur inouï et absolu.
Ensuite à cause de l'épaisseur du pavé: 23 chapitres d'écritures denses à très denses avec très peu de dialogues. Cela risque donc être long à ingurgiter, surtout vu la présence d'un index des personnages et des expressions utilisés en annexe.
Enfin de part les choix de l'auteur de mélanger des articles de journaux (faits réels) avec son intrigue. Vais-je apprécier ce mélange? Ne vais je pas me perdre?
Je ne laisse pas de suspens: j'ai énormément aimé ce bouquin! Je le note 5 étoiles (il en vaut un petit peu moins selon moi ce n'est pas un coup de coeur absolu mais on n'a pas à disposition de demi-note).
DOA, pseudonyme d'un auteur extrêmement mystérieux et souhaitant le rester, manie magnifiquement la plume. Je salue le côté très réaliste de Pukhtu primo et la prose de l'auteur qui a du mener énormément de recherche en documentation pour arriver à un tel chef d'oeuvre (il remercie certains acteurs dans les dernières pages du récit).
Revenons en au roman en lui même. Sans rentrer trop dans les détails (je n'aime pas cela dans mes critiques), de manière très simplifié et très synthétique vous allez lire les aventures du renard, "Fox le combattant du bien, soldat privé jouant sur plusieurs tableaux" et du lion, "Shere Khan ou Sher Ali le combattant du mal, chef patchtoune". Suite à la mort de son fils et sa fille chérie, Shere Khan jure vengeance. La vengeance est au coeur du roman.
Démarrant par la description somptueuse d'un attentat dans l’hôtel le plus sécurisé de Kaboul le 14/04/2008 et se terminant par la visite des candidats Obama et Mc Cain à Ground Zero le 11/11/2008, Pukhtu retrace un peu plus de 6 mois de guerre durant l'année 2008 et offre une exploration géostratégique au Moyen Orient.
Petit bémol: le premier chapitre, la mise en place, est long (trop long...)
Souvent crus et très difficiles, les scènes de guerre ne sont pas maquillées par DOA. Nous sommes dans un roman noir, toutes les situations sont poussées à l’extrême. Je dirai même qu'il prend un malin plaisir à tout expliciter en maniant les mots et les expressions les plus illustratrices possibles. On est embarqué au cœur des événements. L'utilisation du présent, temps de l'actuel, corrobore cette impression.
On trouve énormément de descriptions et de détails des différents événements. Tout est expliqué, détaillé, de la scène environnante à l'assassinat ou le viol le plus sordide, des états d'esprits des acteurs aux multiples calculs des chefs. C'est dur à lire mais personnellement je n'ai jamais été choqué ou dégouté. Je n'ai eu aucune envie d'abandonner la lecture, bien au contraire. A de nombreuses reprises, l'auteur utilise le mot suivi de 2 ou 3 ou 4 synonymes ou compléments afin de permettre au lecteur de bien imaginer et comprendre la scène.
Cette immersion quasi totale (on visualise sans souci croyez-moi) est contre-balancé par la froideur des articles de journaux. Reprenant pour la plupart les événements narrés précédemment par l'auteur, ils offrent une respiration salutaire au récit. C'est finalement une très belle trouvaille de l'auteur qui permet de remettre en perspective les choses (j'ai bien apprécié aussi les aventures du journaliste Peter).
Ce roman ultra-moderne illustre formidablement la guerre du XXIème siècle, totalement différente de celles du XXème siècle. On le vit très fort.
La présence de drones, les meurtres gratuits (on tue sans réfléchir!), l'utilisation sans complexes de la drogue, les viols (de femmes ou d'enfants...), les soldats privés mercenaires, les volontés politiques (l'argent de la drogue en Afgha à mettre en parallèle avec le pétrole en Irak)... Rien n'est laissé au hasard, tout est calculé, marchandisé (on comprend que l'auteur le dénonce) cela préfigure les conflits à venir...
De même, DOA dénonce le traitement réservé aux femmes dans ces pays: des moins que rien. Dans Pukhtu, DOA parle essentiellement de 3 femmes à problèmes:
- la prostituée Storay, superbe, dont Fox tombe sous le charme
- Amel, la journaliste aux narines poudrées, aux pensées tourmentées et au coeur plein de rage
- Chloé, la victime paumée...utilisée...
Je ne me souviens plus de la phrase exacte que fait dire DOA à un de ces personnages mais en gros, la femme en Afghanistan, c'est comme une vache dans une étable.
Et cela n'est que le tome 1! Les derniers chapitres ouvrent d'autres perspectives, introduisent d'autres personnages (histoires parallèles qu'ils vont, on le devine, interagir avec le conflit). Et le dernier chapitre laisse le lecteur sur sa faim avec de nombreuses situations en suspens.
Un vrai scénario de série à la 24h chrono par exemple!
Pukhtu primo est une très belle découverte!
Je conclurai avec la dédicace offerte par DOA que j'ai rencontré dernièrement: "Benoît, guerre sans paix au cœur des ténèbres... Amitiés afghanes D.O.A."
Voila qui résume parfaitement.
Je ne sais pas si je vous aurai donné envie de lire le livre... mais personnellement je vous le recommande très fortement et lirai le tome 2 sans aucun doute (comme je lirai Citoyens Clandestins du même auteur dans lequel on retrouve Fox et Amel).
5/5
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