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En 2003, le prix Goncourt a fêté ses cent ans : il est né la même année que Raymond Queneau et Georges Simenon qui ne l'ont jamais eu.
Mais les prix littéraires n'ont pas la prétention de consacrer un écrivain, ils visent seulement à assurer les ventes de quelques romans. Si bien que, chaque année, éditeurs et auteurs s'activent auprès des jurés du Concourt, du Femina, du Médicis et de l'Interallié. Élus à vie, ces jurés travaillent parfois jusqu'aux limites tolérées par la maladie de Parkinson. Ils sont censés repérer le chef-d'oeuvre parmi plus de six cents romans qui paraissent chaque année à l'automne.
Heureusement, les grands éditeurs simplifient leur travail, et poussent quelques poulains choisis parmi leurs nombreux auteurs. Les membres de ces doctes académies ont parfois des faiblesses : écrivains eux-mêmes, ils sont sensibles aux choix de leur propre éditeur. Ceux-ci se montrent d'autant plus attentifs qu'un Goncourt primé doit logiquement se vendre à 200 000 exemplaires, sans compter les éditions clubs, les poches, traductions et droits d'adaptation.
Las ! La machine est en panne. En 2002, aucun prix n'a dépassé les 70000 exemplaires, si ce n'est le Médicis étranger, Philip Roth. Le public ne suit plus. Comment pourrait-il avoir confiance dans ces jurys tous liés à des maisons d'édition ? Il est temps de donner de l'air à ces institutions, et d'en finir avec les jurys inamovibles.
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