Ils sont enfin en poche, tous les livres qu'on aime !
Ils sont enfin en poche, tous les livres qu'on aime !
Ce roman est d'une violence inouïe envers les femmes. Il nous rappelle qu'en certains endroits du monde, nous ne sommes rien de plus qu'une marchandise qu'on peut voler, surtout les filles et surtout lorsqu'elles sont belles. Les narcotrafiquants qui arrivent en 4x4, armés jusqu'aux dents, font leur marché en les emportant. Mais il y a aussi les bébés-poubelle, les chirurgiens qui ne se déplacent dans certains endroits que protégés par l'armée. C'est incroyable le niveau de danger de ce coin du monde.
La narratrice est Ladydi, une enfant qui raconte son quotidien et vous assène sa réalité comme un uppercut, froid, banal, violent, insupportable. Il y a la dureté de la vie pour ces femmes qui élèvent leurs enfants seules, car les hommes prennent la fuite sans se retourner, se libérant ainsi de leurs entraves familiales, laissant parfois comme dernier souvenir le VIH. Car les hommes arrivent à s'échapper, les femmes plus rarement.
Heureusement, Ladydi a ses amies, Estefani qui a une belle maison, Paula qui est la plus belle fille de tout le Mexique, et Maria qui a un bec de lièvre la "veinarde", car elle ne risque pas d'être enlevée, ELLE ! Elle nous raconte sa complicité avec ses trois amies, l'école, les mères en manque d'homme, la sienne qui boit trop, qui ment, qui vole, les superstitions, les signes que quelque chose va arriver, les punitions divines, l'armée qui les empoisonne, tout ce qui fait leur vie et nous montre qu'elles sont les oubliées du monde. Et quand au détour d'un fait elle dit "on ne l'a plus jamais revue", c'est juste glaçant. Cette simple phrase est comme une plongée dans le néant. Comme si quelqu'un pouvait disparaître comme ça, juste comme ça. Elle était là, elle n'est plus là. Tout le monde sait, mais personne n'en parle. À quoi bon ?
Au fil de sa narration, Ladydi fait de nombreuses digressions vers des souvenirs et le passé de tous ses proches ce qui nous apprend beaucoup sur leurs vies mais aussi sur la façon dont les choses ont pu dégénérer à ce point pour les habitants du Guerrero. Elle paraît étonnamment plus mûre et plus sage que sa mère, et cela très tôt. Mais peut-on échapper à ce qui nous attend quand on vient au monde avec une aussi mauvaise donne ?
Là-bas, tout le malheur des femmes vient des hommes.
Je me suis laissée emporter dans cette histoire de filles, de femmes, qui sont toujours celles qui souffrent le plus chez les êtres humains, dans beaucoup d'endroits du monde, parce qu'il y a longtemps des hommes ont décidé qu'ils étaient les maîtres du monde et qu'ils pouvaient disposer des femmes comme bon leur semblait, sans états d'âme et sans respect. Cette histoire d'une dureté effroyable est pourtant remplie d'amour et de sororité.
Dans cette région montagneuse et isolée du Mexique, accoucher d’une fille n’est pas un don du ciel. D’ailleurs, la plupart des mères déclarent avoir mis au monde un garçon. Il faut dire que dans cette partie du Mexique, les barons de la drogue font régner la terreur. Les hommes ont presque tous quitté leurs villages, leurs femmes et enfants pour partir travailler aux Etats-Unis. La grande majorité ne revient jamais abandonnant ainsi leurs familles.
Les mères de famille, pauvres et esseulées, tentent de survivre tout en protégeant leurs filles. Tout le monde sait que les cartels de la drogue « repèrent » les jeunes filles plutôt jolies pour venir les enlever afin qu’elles viennent grossir les harems des gros barons. L’astuce trouvée par ces mères est d’enlaidir le plus possible leurs filles en leur noircissant les dents, la peau. Et quand ce n’est pas suffisant, elles creusent un trou, pas trop loin de leurs pauvres maisons, dans lequel les adolescentes se cachent.
C’est dans ces conditions que vit Ladydi, 14 ans, ainsi prénommée par sa mère non pas par amour pour la princesse de Galles mais pour rappeler à son mari combien il lui a été infidèle comme le Prince Charles.
Ladydi n’a aucun avenir dans son village, elle le sait. Aussi accepte-t’elle la proposition de son ami d’enfance de devenir la nounou d’une riche famille. Mais elle sera happée par la violence de son pays.
Ce roman est une peinture implacable de la société mexicaine où tout n’est que corruption, violence, trafic de drogue, où la vie d’une femme n’a strictement aucune valeur.
« Prières pour celles qui furent volées » est l’histoire de ces jeunes filles que les mères déguisent en garçons afin de cacher leur féminité et leur beauté… car dans cette région du Mexique où règne les narcotrafiquants, être une fille veut dire que les barons de la drogue peuvent à tout moment de la journée patrouiller dans les villages en 4X4 et voler une jeune fille pour leur plaisir. Nous suivons le quotidien de Ladydi et de ses amies qui malgré la violence de cette vie sont liées par une amitié forte et puissante. Nous vivons à travers le regard de cette jeune fille de 14 ans le quotidien des femmes, dont les hommes ont fui les villages pour pouvoir passer la frontière et trouver du travail aux Etats-Unis, laissant seule leur famille. Malgré le quotidien souvent violent, ce roman met en lumière l’amitié qui lie pour la vie ces femmes, ces jeunes filles faisant face et combattant ensemble les narcotrafiquants.
Un roman magnifique et puissant qui malgré la triste réalité de la vie des habitants de cette région du Mexique, qui doivent faire face aux barons de la drogue, est illuminé par Ladydi et ses copines, jeunes filles innocentes. Cette jeune fille est émouvante et son histoire si poignante. Une belle histoire d’amitié et de courage mais également un roman qui a le mérite de mettre en lumière cette triste réalité de ces jeunes filles volées et la violence des barons de la drogue au Mexique.
Dans un village du Guerreo, non loin d'Acapulco, Ladydi, Paula, Maria et Estefani vivent dans la peur avec leurs mères respectives : le village a peu à peu été déserté par les hommes car dans cette région où sévit la loi des cartels de la drogue, les hommes sont embrigadés par les narcotrafiquants ou fuient, à Mexico, Tijuana, ou plus loin.
Le père de Ladydi est parti tenter sa chance aux USA, abandonnant sa femme alcoolique et sa fille adolescente sur une terre hostile et brûlante, peuplée de scorpions, de serpents, d'araignées et d'iguanes, où les hélicoptères de l'armée déversent n'importe où un herbicide violent destiné aux plantations de pavot, une terre où même les instituteurs refusent de rester. Mais être une fille constitue un danger permanent car il faut échapper à la traque des narcotrafiquants qui viennent régulièrement enlever les filles trop jolies.
Un acccident de parcourt conduira Ladydi à la prison de Mexico.
Il ne s'agit pas là du scénario apocalyptique d'un film d'horreur mais du quotidien de la population de cette région déshéritée et entachée par la violence. S'il est de notoriété publique que l'insécurité et la drogue sont des fléaux au Mexique, cet aspect du narcotrafic et des ses victimes collatérales fait froid dans le dos.
Roman magnifique et sans pathos, roman-choc qui souligne le courage, la solidarité et la détermination de ces femmes quotidiennement confrontées au danger et à la violence : un livre qu'on n'est pas près d'oublier
Un roman parfois insoutenable dans les faits, réels, qui nous laisse un goût amer dans le cœur, de penser qu'il existe des endroits où les femmes sont encore considérées comme de vulgaires marchandises. Des fillettes enlevées à leur mère dès leur plus jeune âge, par des gangs semant la terreur, pour les mettre sur le trottoir ou bien pire encore. Une lecture que je recommande afin qu'un jour que ce soit au Mexique ou en Inde, la femme puisse retrouver l'espoir de vivre sereinement.
Cette fiction est empreinte d’un réalisme tel que l’on croirait lire un témoignage. Jennifer Clément vit à Mexico et sa connaissance du pays se ressent dans ses descriptions de paysages comme dans les détails culturels et de la vie quotidienne. Après chaque catastrophe, chaque épreuve subie par l’une de ces femmes, on se dit que ça ne peut aller plus mal, que le pire est passé. Mais malheureusement, la vie dans le Guerrero n’a pas cette clémence. Ces femmes font preuve d’un courage et d’une résistance incroyable malgré leurs peurs et leur résignation parfois. L’auteure propose un beau contraste entre l’univers hostile et les sentiments qui lient Ladydi et ses amies. Cette amitié et cet amour viennent comme un baume au cœur et malgré la violence et la profonde tristesse de ces histoires, on garde aussi une trace d’une certaine poésie et d’un profond amour.
Un très beau roman à découvrir et qui donne envie de se pencher sur les autres romans de cette auteure.
Elles s'appellent Paula, Maria, Estefani et Ladydi. Elles sont adolescentes et habitent dans un petit village perché dans les montagnes du Guerrero, au sud du Mexique, un "trou-perdu-et-oublié-de-Dieu-et-aussi-chaud-que-l'enfer". Tous les hommes sont partis vers le nord, attirés par les promesses de vie meilleure aux Etats-Unis, de l'autre côté du Rio Grande. «Sur nos montagnes il n’y avait pas d’hommes. C’était comme vivre dans un endroit sans arbre. (…) Nos hommes traversaient la rivière jusqu’aux Etats-Unis. Ils trempaient leurs pieds dans l’eau, puis entraient dedans jusqu’à la taille, mais ils étaient morts lorsqu’ils arrivaient de l’autre côté. Dans cette rivière, ils se défaisaient de leur femme et de leurs enfants et entraient dans le grand cimetière américain.»
Plus d'hommes au village, cela veut dire plus personne pour protéger les femmes et les filles des criminels, des trafiquants. Il faut alors trouver d'autres stratégies, faire passer les filles pour des garçons – tant que cela est possible – puis les enlaidir afin d'éviter qu'elles ne soit enlevées et revendues sur le marché noir, on creuse des trous dans la terre pour que les jeunes filles puissent s'y terrer à la moindre menace.
Dans son deuxième roman, Jennifer Clement invite le lecteur dans la vie quotidienne de cette communauté de femme, aux côtés de Ladydi dont le destin semble déjà tout tracé et irrémédiablement appelé à basculer dans l'horreur. "Il y a tellement de morts là-bas qu'on ne les retrouvera jamais vivants"...
Dans un décor désolé, sur fond de trafic de drogues, d'enlèvements, de meurtres, de mensonges, ce roman dur, violent, âpre, tente d'entraîner le lecteur dans son atmosphère pesante et singulière sans y parvenir vraiment. On peine à s'attacher aux personnages et à s'intéresser à leur destin, malgré le réalisme du récit. Sans doute leur manque-t-il un peu de psychologie et de profondeur pour nous bouleverser et nous emporter dans leur histoire...
Je m’attendais à mieux, mais ça se lit bien. C’est un bel hommage sur la condition des femmes dans les montagnes du Guerrero au Mexique. La mentalité y est spéciale, malgré la solidarité, elles sont très malignes pour se voler des choses entre elle... Des sujets durs et on pourrait s’attendre à des descriptions beaucoup plus terribles, eh bien non, la narration est lisse et l'auteure souhaitait cette poésie ! Je conseille cependant ce livre qui est assez instructif.
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