C'est le moment de préparer vos lectures d'été et de vacances !
La vie n'est pas forcément plus simple de l'autre côté des cases.
Après vingt ans de carrière dans le dessin et l'illustration, Geoffroy doit changer de profession. Sans argent, au bord de la séparation, pour vivre, on lui conseille de trouver un « vrai » métier. Mais quoi faire quand on a 42 ans et qu'on a tenu un crayon toute sa vie ? De déconvenue en refus pur et simple, Geoffroy saisit la chance qui se présente quand on lui propose un remplacement dans un EHPAD. Lui qui passait ses journées seul à sa table à dessin, se retrouve à faire la toilette à des malades d'Alzheimer, à aider des employés débordés et à faire face à une direction qui n'a pour objectif que de réaliser des profits pour le bien-être des actionnaires aux dépens de celui des pensionnaires.
C'est le moment de préparer vos lectures d'été et de vacances !
La vie difficile de l’illustrateur, où il faut beaucoup travailler, avoir des éditeurs fidèles pour espérer vivre de sa plume. C’est ce qui arrive à Geoffroy qui recherche désespérément un autre métier.
Mais que faire, quand on ne sait se servir que d’un crayon ? Même pour ranger des salades dans un hyper, il faut de l’expérience….
Le ton est donné, drôle mais terriblement critique sur la société et surtout le monde du travail. Il finit par trouver dans un EHPAD où il s’occupe des pensionnaires.
Tous ne sont pas logés à la même enseigne. Surtout quand le manque de personnel est flagrant, surtout quand tout est bon pour accroitre les profits.
Malgré ces difficultés, cette immersion dans le réel qui lui fait du bien : il se sent utile : « C’est gratifiant de se sentir utile quand on manque de confiance en soi »
C’est l’autre thème de cette BD : donner un sens à sa vie.
Dommage que la maison d’éditions laisse passer des fautes d’orthographe comme : « on a finit » avec un T au passé composé du verbe finir.
Un bon moment à passer avec Geoffroy sans rechercher plus, car on n’apprend pas grand-chose.
Le récit s’achève sur un clin d’œil. Dialogue entre deux soignants à propos de Geoffroy :
_ «Je suis persuadée qu’il est venu en sous-marin pour faire une BD sur les EHPAD. »
_ « Tu crois que c’est possible ? Deux ans d’immersion, c’est long… »
Geoffroy, se retrouve devant le tribunal de grande instance en raison de dettes, son métier d’illustrateur ne lui assurant pas assez de revenus et surtout pas de revenus réguliers. Il lui est alors conseillé de rechercher un vrai métier ! Il est vrai que « Dans l’esprit de beaucoup de personnes, un « vrai métier » doit être conventionnel plus que choisi… Qu’importe qu’il soit parfois vécu comme un fardeau. » Il n’a plus le choix, d’autant qu’il est au bord de la séparation. Mais quoi faire, à 42 ans ? À part l’illustration, il n’a d’expérience significative dans aucun domaine et les paroles de sa femme « Quand on veut, on peut… C’est juste une question de volonté. » ne lui apportent pas du baume au cœur. Néanmoins, grâce à l’infirmière qui suit sa mère, une proposition de remplacement dans un EHPAD va s’offrir à lui, qu’il s’empresse d’accepter.
Avec Prends bien soin de toi, Rudo (scénario,dessins et couleurs), sous les traits de Geoffroy, nous fait pénétrer avec lui, pendant près de deux ans dans un EHPAD, à travers sa réorientation vers le métier d’aide-soignant.
Il va débuter sur un poste de remplaçant comme agent de soins et il est affecté à une unité fermée pour les malades d’Alzheimer.
Si ce métier est aux antipodes de ce qu’il a pu faire avec le dessin, il va lui rappeler une autre époque de sa vie où il s’était senti utile, lorsqu’il s’était occupé d’enfants et d’ados placés par la justice, des gamins déjà marqués par les pires horreurs et très souvent en pré délinquance.
Alors que le présent est tout en teinte ocre, légèrement orangée, les références au passé sont en gris. D’autres variations de teintes interviendront ensuite lorsque ses relations avec sa femme se déliteront et qu’elle lui offrira un livre Vaincre la dépendance affective. Tout en le lisant, assis dans son lit, il est interpellé par l’auteur du livre qui l’emmène dans un parcours, en lui délivrant des conseils, on peut penser à une analyse… C’est là que le cheminement superbement retranscrit dans un trajet bien sinueux s’étale sur une double page toute en mauve, mauve que l’on retrouvera pour une autre rencontre plus déjantée, toujours avec l’auteur du bouquin. En résumé de belles couleurs nuancées adaptées à l’esprit du texte.
Rudo, au contact de ces malades d’Alzheimer constate que chaque personne a ses propres troubles, certains très communs, le plus évident étant la perte de mémoire et d’autres dont on parle moins et en mettant les personnages en situation, il parvient à dédramatiser cette maladie qui fait peur à chacun, avec notamment cette dépendance qui lui est inhérente.
Un des moments clés de la BD qui se trouve d’ailleurs au centre de l’ouvrage, montre comment la Direction, pour le bien-être des actionnaires et non celui des pensionnaires appelle à toujours plus d’économies que ce soit sur les protections, sur les repas ou sur le personnel afin de faire toujours plus de profits.
Geoffroy va bientôt devoir quitter son unité pour rejoindre le 2ème étage où il y a pas mal d’arrêts, « Beaucoup plus de personnes à prendre en charge, dont certaines invalides... ». Pour effectuer les soins correctement, il faudrait passer au moins 30 minutes par personne alors que le personnel ne peut y consacrer que 15 minutes. L’auteur décrit fort bien comment beaucoup de soignants ont une forte empathie et un désir profond d’aider l’autre mais comment le système tel qu’il est les épuise moralement et physiquement. Il mentionne également ces personnes minoritaires qui oublient d’être consciencieuses dans les soins, ne pensant qu’à elles : « On se demande s’ils infligeraient ça à leurs propres proches, ou bien s’ils savent qu’un jour, ils pourraient être à leur place. »
Impossible en travaillant ou en vivant dans un EHPAD de ne pas évoquer la mort qui peut survenir à chaque instant et Rudo parle avec beaucoup de pudeur des derniers jours que sont amenés à vivre des personnes condamnées par la maladie et du rôle important qu’a le personnel pour les aider au mieux à gérer ces derniers moments.
Prends bien soin de toi est un magnifique témoignage tout en douceur, en finesse, en pudeur mais également très sincère et réaliste de ce qu’est la vie en EHPAD. Son récit est souvent teinté d’humour ce qui participe à la réussite de cet album.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Chose bien connue, rares sont les auteurs de bd, qu’ils soient dessinateurs ou scénaristes qui peuvent vivre de leur art et nombreux sont ceux qui doivent exercer un métier à côté. C’est le cas de Geoffroy, la petite quarantaine qui après avoir passé 20 ans penché sur ses planches à dessins a toujours du mal à joindre les deux bouts et est tombé dans la précarité. Ajoutons à cela son couple qui bat de l’aile et une crise existentielle … Il n’a plus le choix. Alors un jour la raison prend le pas sur la passion et il range ses crayons. Pas facile la reconversion ! Après un parcours du combattant chez Pôle emploi, il dégotte enfin un job d’aide-soignant dans un EHPAD. Il y restera deux ans avant de revenir à ses premières amours afin de nous faire part de son expérience dans « Prends bien soin de toi » paru aux Editions Bamboo.
Il s’agit là d’un récit autobiographique et Geoffroy Rudowski n’est autre que Rudo dessinateur et illustrateur de presse depuis la fin des années 90 qui s’est illustré dans le genre humoristique. Si le sujet est ici sérieux, bien que non dénué d’une dose d'autodérision, on retrouve la rondeur de son trait à la limite cartoonesque et un découpage dynamique. La narration est fluide et très lisible notamment grâce à l’utilisation d’un code couleur bienvenu. Usant de bichromies aux tons désaturés, on passe en douceur du présent aux tons saumon pâle au passé en camaïeu de gris le tout traversé par les pensées et la réflexion à dominante mauve. Parfois, le noir vient envahir la case lors des moments de tension.
A travers le quotidien d’un soignant, l’auteur confirme ce que malheureusement nous connaissons des dysfonctionnements de ces établissements : le manque de personnel, le dévouement et l’épuisement des soignants sans occulter pour autant le je-m’en-foutisme de quelques-uns, une direction pour laquelle priorité rime avec rentabilité et dont les décisions pèsent lourd sur le bien-être des résidents dont il nous livre ici quelques portraits, quoique un peu succincts qui auraient gagné à être un peu plus étoffés.
Cette parenthèse professionnelle est aussi pour lui l’occasion de faire le point à un moment de sa vie où tout semble « foutre le camp » et il aborde d’autres domaines plus intimes : le manque de confiance en soi, le besoin de se sentir utile, la séparation, les difficultés à gérer planning et garde alternée des enfants qui ont du mal à accepter cette reconversion qu’ils jugent dégradante, le rapport à la maladie avec le cancer de ses parents, la vieillesse, la mort. C’est l’occasion aussi de rendre hommage à son père trop tôt disparu.
Très belle lecture que le récit de cette tranche de vie même même s’il m’a moins touchée que ce qui a été pour moi un très gros coup de cœur Le plongeon de Séverine Vidal et Victor L. Pinel paru également chez Bamboo Édition (Collection Grand Angle) qui aborde la même thématique mais du côté des pensionnaires.
Très chères lectrices et très chers lecteurs, décidément cette année 2021 ne me permet pas de partager avec vous – ni même d’épuiser ma PAL – autant que je le voudrais ! C’est une année pleine de projets, et c’est important aussi ! Je profite de ce mercredi après-midi pour vous faire mon retour sur une bande dessinée. Je remercie Babelio, ainsi que la maison d’éditions, Bamboo Editions, pour cet envoi. J’aime beaucoup lire les bandes dessinées. Il y en a d’ailleurs de nombreuses – sorties depuis déjà longtemps – que j’aimerai lire, mais là encore, il me faudrait le contact de Maître Temps pour lui demander de ralentir un peu la cadence, ou alors de bien vouloir octroyer quelques heures supplémentaires dans une journée. Le titre Prends bien soin de toi ! fait indéniablement écho au contexte sanitaire. Et si nous l’associons d’emblée à cette période, cette BD reflète bien plus…
Geoffroy est un illustrateur. Bien que son talent soit reconnu, il traverse une période où les dettes s’accumulent. On lui conseille de trouver un « vrai métier ». Ce « vrai métier » va être, après de longues recherches, celui de remplaçant au sein d’un EHPAD. Comment Geoffroy va-t-il s’emparer de ce métier après vingt ans passés à dessiner ?
Cette BD, par le biais de l’histoire de ce dessinateur en quête de reconversion, développe avec finesse, humour, et cruauté, plusieurs axes: la recherche d’un travail aujourd’hui (il faut attester de deux ans d’expérience pour ranger des salades), la répercussion d’un métier sur le mode de vie (Geoffroy ne voit plus ses enfants), ou encore la détresse du personnel soignant et la course aux bénéfices dans un EHPAD. Mais la question du « vrai métier » est le fil conducteur de cette bande dessinée. On connaît tous ces clichés des « vrais métiers » qui donnent une certaine assise dans la société. Pourtant – si soignant est bien un vrai métier – on est consternés, comme Geoffroy, de voir à quel point ce « vrai métier » tend vers la déshumanisation. Aussi, si Platon déjà réfléchissait sur le concept de Vrai, à nous de sortir de notre caverne pour enfin se débarrasser de son ombre… Ceci est loin d’être un mythe… Sur ces bonnes paroles, prenez soin de vous !
Geoffroy doit trouver un vrai travail. Sa compagne est partie, il a deux enfants. Illustrateur ce n’est pas un vrai travail. Il va être agent de soin dans un EPHAD. Le travail est difficile, il change des couches, fait des toilettes. Mais il est entouré de collègues accueillant malgré son manque d’expérience.
Il rencontre des personnes âgées malades, cancer ou alzheimer, mais il arrive à voir autre chose que leur faiblesse et leur dépendance, à les faire parler. Ils deviennent tous des personnes avec un passé, une sorte de livres avec les histoires qu’ils leur livre.
Et partout, la mort rôde dans cet EPHAD. Un personnage principal tourmenté et attachant dans un milieu qu’on a pas l’habitude de voir car ce n’est pas très glamour.
Mais c’est en fin de compte très humain, abordé avec pudeur, c’est une très belle histoire que nous offre cette bande dessinée. Geoffroy grâce à cette expérience revient sur son histoire familiale, sur sa vie mais car cela lui rappelle que lui aussi il va vieillir.
Cette BD m'avait interpellée car elle m'avait fait penser à une autre que j'avais lu récemment et qui m'avait bien plu (A la vie!), et en effet, s'il y a bien quelques similitudes, les deux sont quand même très différentes.
Dans cette BD, Rudo nous parle de sa propre expérience, ainsi ne vous attendez pas à ce que cela ne parle que la vie en EHPAD, les sujets abordés sont bien plus vastes, l'auteur nous y parle de cette longue période de vide dans sa carrière de dessinateur qui l'a mené dans une certaine précarité, du fait qu'il ait du chercher « un vrai métier » pour s'en sortir (comme si ce qui l'avait fait vivre pendant des années n'était qu'un passe-temps!) et de son arrivée en tant que soignant dans un EHPAD. Il y relate d'ailleurs le quotidien des employés débordés, la bienveillance de certains, le mépris d'autres… Il y parle de la gestion déshumanisée face aux profits qu'il faut en tirer… Quelle tristesse...
Mais cette BD, ce n'est pas que cela, c'est aussi le parcours d'un homme qui doit se relever, retrouver sa foi en lui-même, retourner aux sources de ce qu'il est : un dessinateur et un illustrateur.
Les thèmes abordés sont donc assez universels et je pense que les questionnements soulevés dans cette BD feront certainement écho à d'autres.
Plus qu’une BD autobiographique, il s’agit d’un témoignage qui intéressera un large public. Après 20 ans au service de sa passion, l’illustration, Geoffroy n’arrive plus à joindre les deux bouts alors il se résigne à chercher un autre travail, mieux payé, plus régulier et qui lui permettra peut-être de prendre plus souvent ses enfants. Il cède aux injonctions de sa compagne, de son banquier, de pôle emploi… qui lui disent que dessiner n’est pas un métier et qu’il est temps de faire un trouver un vrai travail ! Gloups !
Difficile de se reconvertir. Quelles compétences, expériences peut-il mettre en avant ?
Finalement le hasard va le parachuter dans un EHPAD. Il va apprendre les gestes du quotidien : la toilette, donner à manger, répéter cent fois les mêmes choses. Le tout dans un temps imparti incompressible, bref c’est la course ! Pas le temps de discuter avec les personnes âgées, alors qu’elles auraient mille chose à lui raconte de leur vie d’avant… Aide-soignant n’est pas un métier de tout repos. Au final il enchaîne les heures et ne voit pas plus ses enfants.
Rudo apporte un regard tendre sur ces vieux et vieilles, mais aussi un regard critique sur la gestion des maisons de retraite. Tout cela sent le vécu ! J’ai aimé les portraits touchants de certains personnages. Avec beaucoup d’humour, il aborde de nombreux sujets graves (la mort, la dépendance, etc.). Une BD sensible, au trait tout en douceur. Les couleurs sont plutôt dans les tons pastels, une seule couleur à la fois est employée sur une série planche : en gris les souvenirs, en ocre le présent, en mauve son imagination. Rudo a glissé deux double-planches (mauves) très drôles avec l’intervention de l’auteur d’un livre sur la dépendance affective. Bref j’ai bien aimé cette BD. C’est un bel hommage aux soignants travaillant dans les maisons de retraite.
Au fait, dessiner, c’est un vrai métier ;-)
Merci Babelio et Bamboo pour l’envoi de ce livre avec lequel j’ai passé un agréable moment de lecture.
« Prends bien soin de toi » est une immersion dans l’univers d’un EHPAD mais pas que car c’est aussi l’injonction de la société à trouver un « vrai travail », à faire comme tout le monde, à laisser nos vieux à la charge d’autres payés pour. Dans « Prends soin de toi », Rudo élude rien du tout: rien de ses galères financières, de sa séparation, de la galère des week-ends sur deux avec enfants, de sa découverte de la résidence Alphonse Gratinier, du décès de son père, de la maladie de sa mère.
Geoffroy va d’abord travailler dans l’unité Alzheimer où les soignants peuvent prendre un peu plus de temps avec les résidents. Et il y a les étages, là où il y n’a pas assez de soignants pour s’occuper au mieux des résidents, des soignants qui n’ont rien à faire d’avoir en face des personnes fragiles et qui veulent au plus vite finir les soins voire ne pas les faire du tout. Mais il y a surtout des soignants plein d’humanité pour qui c’est un crève coeur de ne pas s’occuper au mieux des personnes âgées. Rudo a tout dit, le bien et le mal. Car oui dans les EHPAD où la chambre coûte un bras, où la direction regarde que les chiffres, que le rendement et surtout pas le bien être. C’est une triste réalité mais tellement réelle…
Dans « Prends soin de toi », Rudo se raconte et il le fait avec sincérité et humour, avec empathie et bienveillance. On découvre l’auteur et ses déconvenues, sa remise en question et sa reconversion nécessaire, sa solitude. Il n’y a aucun jugement dans cet album mais des faits, rien que des faits, des faits qui font froid dans le dos et des faits qui réchauffent un peu le coeur.
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