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Les textes de la grèce antique ont pénétré d'abord le monde romain, puis toute la culture européenne ; et leur influence s'exerce encore en notre temps, de cent façons.
Pourquoi ? telle est la question que jacqueline de romilly se posait vaguement au cours de ses recherches sur telle ou telle oeuvre grecque et qu'elle aborde enfin de front. ces textes et cette culture de la grèce antique avaient-ils donc en commun quelque chose de particulier, pour justifier une influence pareille ? la réponse est que toutes ces oeuvres cherchaient, de façon constante, obstinée, délibérée, à atteindre l'universel, c'est-à-dire, précisément, ce qui pourrait toucher les hommes, en tous temps et en tous lieux.
Cela fut le cas pour la grèce en général, et plus encore pour l'athènes du ve siècle. cette tendance a pris des formes diverses ; simplification des personnages, symboles, mythes, formulations abstraites, tentatives pour fonder des sciences de l'homme, tout se rejoint. le livre le montre en une série de chapitres : homère et pindare, d'abord, puis athènes, avec sa démocratie et le développement de la réflexion politique, l'invention de l'histoire, de la tragédie, de la philosophie.
Chaque fois, la même tendance est serrée de près, et permet de comprendre l'originalité des oeuvres. dans ce livre, jacqueline de romilly ne défend pas, comme ailleurs, le grec, mais bel et bien la grèce, et le caractère unique de son apport à notre civilisation, qu'elle marque encore de façon vivante.
Rien de tel que les ouvrages d’auteurs totalement acquis à la cause.. parce qu’on aime souvent la Grèce sans y être allés alors on a envie que ceux qui la connaissent un peu plus que nous confirment notre pressentiment…
Je n’ai pas été déçue. Elle nous embarque totalement sur l’aspiration à l’universel de ces grecs qui ont disparus et dont nous portons pourtant inconsciemment les idéaux de-ci-delà. Ce goût pour l’universel, la tolérance… Elle nous balade, d’Homère à Platon -on prend très vite conscience de ce miracle grec au Vème siècle qui a vu naître la démocratie, le goût du débat, la liberté athénienne solennellement exprimée par « qui veut prendre la parole » à l’assemblée, la tragédie (« une tentative de langage européen » selon M. Yourcenar)
On comprend l’universalité d’Homère qui a élagué l’expression des sentiments pour nous en transmettre l’essentiel, pour que chaque homme puisse s’y reconnaitre, quel que soit son origine.
Elle brosse ainsi un tableau impressionnant de ces différents domaines de l’histoire à la philosophie dans lesquels nous suivons les grecs tentaient de traduire des éléments, des sentiments, des expériences concrètes en une forme d’universalité, une abstraction.
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