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Plongés au coeur d'une crise sans précédent historique celle d'un capitalisme devenu planétaire - nous débattons de ce qui la caractérise, et des conditions pour en sortir au plus vite : d'autant plus vite que les ravages terrifiants qu'elle engendre pourraient évidemment conduire à des menaces géopolitiques d'une ampleur encore inconnue. Au centre de ces débats se loge une contradiction dont nul ne semble avoir conscience - ou vouloir prendre conscience dans les mondes de l'économie et de la politique : c'est que le principal facteur de la crise est l'épuisement du modèle consumériste. Celui-ci, devenu intrinsèquement toxique, fait système avec la destruction de l'investissement par un capitalisme hyperspéculatif à tendance mafieuse, et repose sur ce qu'il faut appréhender comme une bêtise systémique. L'inconscience dont il s'agit est en vérité l'un des effets les plus graves, dans la nouvelle situation créée par la crise, de la bêtise sécrétée par le modèle consumériste tel qu'elle se trouve renforcée par ce qui constitue aussi, dans ce contexte, un refoulement le refoulement d'une réalité qui place les sociétés hyperindustrielles devant ce qui se présente comme un paradoxe. Car s'il faut évidemment relancer la machine économique par l'investissement et par la consommation pour éviter une dépression mondiale qui engendrerait une terrible aggravation des injustices sociales, déjà intolérables et dont l'horizon malheureusement probable serait un conflit mondial, le faire par la simple reconduction du modèle consumériste qui est à l'origine de la crise ne pourrait qu'aggraver encore la situation. S'il faut relancer la consommation, cela ne peut être qu'en vue de soutenir des investissements dans un nouveau modèle industriel, non consumériste et porté par une politique publique mondialement concertée : l'enjeu est un New Deal en ce sens - pour lequel Keynes ne saurait suffire et où Freud doit être convoqué. La question est celle de l'investissement au-delà de la consommation, c'est-à-dire aussi tel qu'il doit être repensé au regard de ce que ce terme signifie depuis Freud - extension de l'économie de l'investissement qui doit conduire à une nouvelle façon de penser le travail. Ce petit ouvrage est consacré à l'examen des éléments axiomatiques étayant cette analyse. Il tente d'esquisser les fondements d'une économie de la contribution. Il invite la philosophie contemporaine à réévaluer la question de l'économie et de sa critique - une nouvelle critique de l'économie politique fondée sur une critique de l'économie libidinale au moment où l'économie libidinale capitaliste est devenue structurellement pulsionnelle.
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