Séance rattrapage, quels romans allez-vous lire cet été ?
Sa disparition a commencé il y a longtemps...
Comme un film que l'on rembobine, cette histoire commence par la fin. Une banale levée de corps par l'équipe des pompes funèbres, celui d'une femme de 65 ans retrouvée dans un studio parisien, entre des magazines, photos éparses et cadavres de bouteilles. Triste spectacle de l'ultime solitude. Pourtant la défunte est loin d'être une inconnue. Elle fut une icône du cinéma. Un rôle qui changea sa vie, et précipita sa chute. Quelle sombre histoire se cache derrière ce destin tragique ?
Qui se souvient de Lila Beaulieu... Douze témoins vont prendre la parole, chacun dira sa vérité sur Lila, une vérité peuplée de gouffre et d'étincelles. À travers ces voix - un médecin légiste nostalgique, un voisin devenu ami ou encore un amant à jamais blessé -, Catherine Locandro dessine peu à peu les contours de son héroïne, comble les vides et les silences. La construction chorale reflète parfaitement le mécanisme de l'existence, succession de rencontres, d'évitements et de hasards. Les êtres se croisent, s'effleurent, s'enlacent (rarement) et se quittent dans un carrousel inattendu autour de ce magnifique portrait de femme saisi avant qu'il ne s'efface.
Séance rattrapage, quels romans allez-vous lire cet été ?
Lila Beaulieu décède dans sa chambre de bonne. Son corps n'est retrouvé que 2 mois plus tard....
Un livre intéressant avec des personnages touchant, l'histoire de Sabine, la fille de Lila, me vient en tête en premier.
Il lève aussi la question de ces personnes qui vivent plus ou moins recluses, un peu en marge de la société. Même si il ne m'a pas touché autant que ce que j'en attendais, ce roman reste bouleversant de cette solitude te de la déchéance de Lila.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2017/03/pour-que-rien-ne-sefface-de-catherine.html
Ce roman est fait de douze témoignages pour retracer l'itinéraire d'une icône de cinéma déchue retrouvée morte à Paris à l'âge de 65 ans.
Il s'agit de Liliane Garcia devenue Lila Beaulieu dont le corps a été retrouvé environ deux mois après sa mort dans sa misérable chambre de bonne. Une mort qui ressemble à un suicide...
Lila Beaulieu a connu son heure de gloire en 1967 avec son unique film qui fut sélectionné à Cannes, Lila fut la révélation du festival cette année là.
L'employé des pompes funèbres bouleversé, le voisin fan qui lui loue une chambre de bonne à prix d'ami, sa petite fille qui crée une page Facebook en hommage à sa grand mère, son ancien agent, son premier mari, Sabine sa fille qui hait sa mère, le médecin légiste dont l'histoire personnelle est bien émouvante, tous, plus ou moins proches de Lila, apportent une pierre à l'édifice et aident à la compréhension de la vie de Lila.
Ils brossent le portrait de Lila mais chaque témoignage nous fournit également leur portrait, leur parcours de vie un peu comme sous la forme de nouvelles.
Lila a quitté le salon de coiffure de sa mère où elle était apprentie coiffeuse pour gravir les marches du palais du festival. Un vrai conte de fées pour cette starlette devenue la muse d'un jeune réalisateur qui l'épouse rapidement. Un conte de fées qui vire au cauchemar quand elle doit partir avec son mari à Hollywood. De déconvenues en désillusions professionnelles et personnelles elle sombre dans l'alcool, la drogue et le jeu. Puis ce sera le divorce suite à la mort tragique d'Angèle, l'une de ses filles jumelles, à l'âge de 6 ans.
Ce roman choral est empreint de nostalgie, il nous permet de reconstituer le puzzle de la vie de Lila, une vie qui aura été une longue descente aux enfers. La construction du roman est originale et habile. L'écriture est fluide et agréable. Catherine Locandro parvient bien à restituer le parcours et la personnalité de Lila, gloire éphémère qui aura été avant tout une femme manquant beaucoup d'assurance, terriblement malheureuse et pathétique.
Il est des livres qui s'imposent d'eux-mêmes, celui-là en fait partie ! A peine "Coeur-Naufrage" de Delphine BERTHOLON terminé, je découvre sur facebook que l'auteure recommande "Pour que rien ne s'efface" de Catherine LOCANDRO, une écrivaine dont je n'ai encore rien lu... et voilà qu'une bloggeuse passionnée de littérature comme moi (elle se reconnaîtra !) m'en propose le prêt (je la remercie au passage), impossible de résister, je pense que vous me comprenez.
Pour autant, ce roman, je ressentais comme une hantise à le chroniquer, entendez par-là qu'il est d'une telle densité que je craignais de le dénaturer.
Aujourd'hui, je crois que je suis prête à restituer mes émotions. Vous me direz ce que vous en pensez...
Lila Beaulieu est décédée dans son appartement du 9ème arrondissement de Paris en 2014. La date précise de sa mort ne pourra être déclarée que par le médecin légiste qui réalisera l'autopsie, le corps ayant été retrouvé en décomposition. Cette femme vivait-elle seule ? Avait-elle de la famille ? Des amis ? Etait-elle connue dans le quartier ? Vous trouverez les réponses à vos questions en lisant ce thriller psychologique extrêmement réussi, je dois bien le dire.
Catherine LOCANDRO, dont je ne connaissais absolument pas la plume, harponne le.a lecteur.rice dès les premières pages pour ne plus le.a lâcher, un peu à la manière de Delphine BERTHOLON d 'ailleurs. Je me suis ainsi laissée porter par le compte à rebours lancé par l'écrivaine à partir de la mort de Liliane Garcia, Lila Beaulieu étant son nom de scène, pour lentement dérouler le fil de la vie de cette femme jusqu'à sa plus tendre enfance. Liliane Garcia était actrice, elle avait tourné dans "La chambre obscure", elle n'avait alors que 18 ans. Depuis, seuls quelques rôles de figurant lui avaient été proposés. Après avoir joué la starlette au festival de Cannes, son avenir cinématographique se révéla rapidement compromis.
Avec ce roman, Catherine LOCANDRO focalise sur un mal qui ronge notre société contemporaine, celui de l'isolement. Comment une femme de 65 ans pourrait-elle mourir seule et que personne ne s'étonne de sa disparition avant quelques semaines ? Cette situation paraît surréaliste et pourtant... il suffit de lire les journaux ou d'écouter la radio pour se rendre compte malheureusement de la banalité de ce type de fait divers. A chaque événement, le grand public s'interroge, s'indigne devant la vulnérabilité de l'être humain et son incapacité à s'ancrer dans la vie :
"Comme si elle avait traversé cette vie sans laisser de traces dans aucune mémoire." P. 43
En réalité, les choses sont beaucoup plus compliquées qu'elles n'en n'ont l'air. Il est si difficile de connaître les gens... et c'est souvent devant la mort que les langues se délient, les frustrations s'expriment, les regrets aussi, et que les secrets se dévoilent.
Ce roman choral nous propose un regard croisé sur cette femme. 13 personnes vont tour à tour prendre la parole pour faire part de leurs moments partagés avec Liliane Garcia pour les uns, Lila Beaulieu pour les autres. Catherine LOCANDRO construit un puzzle d'une grande densité avec des destins qui s'entremêlent, des parcours de vie chahutés qui laissent des traces chez des êtres à jamais écorchés.
J'ai été profondément touchée par le personnage d'Eva, cette jeune femme née d'un père immigré espagnol. Très jeune confrontée au problème de l'alcoolisme, elle savait repérer les symptômes de la maladie dans son environnement. Elle avait ainsi décelé chez Liliane Garcia quelques signes qui ne l'avaient pas trompée :
"Elle appartenait à ce groupe d'habitués un peu trop fidèles, qui portaient leur misère sur leurs traits épaissis par le vin et la bière bon marché, et dont les doigts s'agrippaient aux verres." P. 44
Ce personnage est très lumineux aussi, c'est un très beau portrait de femme qui a su assumer ses choix et aller au bout de ses projets.
Dans un tout autre registre, j'ai été émue à la lecture du chapitre dédié à Lucie, la petite-fille de Liliane Garcia. Son initiative pour retrouver sa grand-mère et sa complicité m'ont particulièrement troublée. Avec ce personnage, Catherine LOCANDRO aborde le besoin irrépressible de connaître ses origines, la nécessité pour chacun de savoir d'où il vient pour savoir où il va. Avec Lucie, c'est aussi le domaine artistique de la photographie que j'ai approché et là, j'avoue avoir été séduite par la dimension professionnelle du regard et cette manière singulière de voir les autres à travers un objectif :
"Cette façon qu'elle avait de saisir la solitude, sur les visages de ces inconnus croisés dans les Lavomatique. [...] Lucie avait porté sur sa grand-mère le même regard, dénué de préjugés, qu'elle adressait aux personnes qu'elle photographiait." P. 110
Ce roman parle aussi du deuil, des souvenirs qui s'étiolent et de l'incapacité de l'être humain à préserver intacte la qualité des images dans le temps.
"La mémoire était si décevante, si petite." P. 82
Le titre du roman résume très bien, à lui seul, le combat que chacun peut avoir à mener contre l'oubli de ses proches disparus.
Je vais me rappeler longtemps de cette Lila aussi, sans le y certes mais ô combien fascinante. La plume de Catherine LOCANDRO est remarquable. Elle risque bien de me hanter comme celle de Delphine BERTHOLON ! Je crains qu'elle ne soit, elle aussi, un brin addictive !
http://tlivrestarts.over-blog.com/2017/04/pour-que-rien-ne-s-efface-de-catherine-locandro.html
Ce roman vous invite à lire un récit biographique tellement réel que vous serez tentez de rechercher des traces de la vie de Lila Beaulieu. Catherine Locandro utilise pour çela un procédé de scénariste très efficace En nous invitant par la lecture à remonter dans la vie de Lila Beaulieu à travers le regard d'une dizaine de personnages.
Ce livre est intense, violent par la tragédie de cette vie fugace d'actrice, d'un bref éclairage de célébrité pour une terrible, lente et irréversible descente vers l'oubli et la solitude.
POUR QUE RIEN NE S’EFFACE DE L’AUTEUR CATHERINE LOCANDRO 206 PAGES EDITIONS HELOISE D’ORMESSON 12 JANVIER 2017
Résumé :
Cette histoire commence par la fin : une femme de soixante-cinq ans retrouvée morte dans un studio parisien. La défunte est pourtant loin d'être une inconnue. Mais qui se souvient d'elle ?
Récit à rebours, Pour que rien ne s'efface dessine les contours d'une vie, comblant les vides et les silences. A travers douze témoignages - une gagnante du loto, un voisin et ami, ou encore un amant à jamais blessé -, Catherine Locandro, en détective, retrace l'itinéraire d'une icône du cinéma déchue. Elle rembobine le fil de l'existence de l'actrice, succession de rencontres, d'évitements et de hasards, jusqu'à sa naissance sur la Côte d'Azur, au Cannet. Un requiem élégant, à la beauté cruelle, qui fixe magnifiquement le portrait de Lila Beaulieu.
Mon avis :
A partir du suicide d’une femme de 65 ans , nous entrons dans sa vie, nous refaisons le chemin en marche arrière pour découvrir son parcours jusqu’à sa déchéance…
Nous retournons sur les traces d’une adolescente qui l’espace d’un film est devenue une starlette. En revanche, pendant très peu de temps…
Elle aurait pu devenir une actrice célèbre mais les circonstances à chaque fois lui ont fait barrage… La faute à pas de chance…
Nous allons découvrir que derrière son alcoolisme, ses frasques, des personnes auraient pu l’aider, la comprendre ! Mais le voulait-elle vraiment ? Son mal-être résume beaucoup de vedettes : Dalida, Nathalie Wood, Marilyn Monroe et j’en passe…
Elle finira isolée, sans argent, sa famille ne voulant plus la voir !
Est-elle la seule responsable ? A vous de juger.
J’ai beaucoup aimé ce livre. Une belle description sur ce monde qui rêve « de paillettes » « d’être célèbre ». Un milieu difficile si nous venons d’une famille ouvrière. Comment réussir à rester en haut de l’affiche ?
Un regard réaliste sur le désastre que cela peut causer… L’auteur avec son émotion, son écriture, a réussi à m’embarquer dans un monde inconnu.
Je me pose cette question : Aurais-je aimé être connue et adulée ?
Ma réponse : Je ne sais toujours pas. Je n’ai jamais envié les gens célèbres car il me semble que l’argent et la gloire ne font pas toujours le bonheur…
A lire ! Go en librairie !
Dans ce roman choral on découvre Lila, magnifique petite fille, belle jeune femme starlette remarquée à Cannes, puis idole déchue et vieillissante. Au fil des pages, on imagine une caméra qui nous montre, par un angle de vue à chaque fois différent, le film de sa vie et de sa fin prévisible et tragique.
Les témoins se succèdent, plus ou moins proches, et chacun vient apporter sa brique pour décrire celle qu’il a connue. L’auteur dévoile ainsi sa vie, sa personnalité, ses chagrins.
Quelle que soit la relation qu’ils ont eue avec Lila, on découvre au grès des témoignages le succès puis l’échec, le rêve trop tôt brisé d’une carrière au cinéma, la mort d’un enfant, l’oubli dans l’alcool, la faillite du couple. Tout au long des pages on devine la méconnaissance de la véritable personnalité de Lila, le poids de l’enfance, l’effondrement de ses rêves et les désillusions de sa vie de femme.
Un beau roman à l’écriture ciselée, qui décrit les failles et les chagrins, mais aussi la vie et les espoirs.
https://domiclire.wordpress.com/2017/01/13/pour-que-rien-ne-sefface-catherine-locandro/
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