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Poemes de l'ermitage

Couverture du livre « Poemes de l'ermitage » de Ryokan aux éditions Le Bruit Du Temps
Résumé:

Moine-zen de formation, mais surtout ermite et poète, Ryôkan (1758-1831) n'a jamais publié ni fait publier ses oeuvres littéraires. Il les mettait néanmoins au net dans ce qui constitue ses manuscrits autographes, tel celui dont le présent livre respecte l'ordonnance. Ainsi, n'étant pas une... Voir plus

Moine-zen de formation, mais surtout ermite et poète, Ryôkan (1758-1831) n'a jamais publié ni fait publier ses oeuvres littéraires. Il les mettait néanmoins au net dans ce qui constitue ses manuscrits autographes, tel celui dont le présent livre respecte l'ordonnance. Ainsi, n'étant pas une anthologie, il ne cache pas les rigueurs et les rudesses philosophiques d'un personnage souvent plus strict que bon enfant, aussi à l'aise dans la satire que dans la sympathie, qui veille à garder ses distances, d'abord vis-à-vis de lui-même. Ce qui frappe, à la lecture de ces poèmes, c'est son naturel et sa sincérité. Et cependant les vers de Ryôkan renferment, dans la  uidité des images et des rythmes, l'essentiel d'un traité de bouddhisme et de vie qu'il aurait jugé trop rigide et qu'il n'était donc pas disposé à écrire, se voulant avant tout vivant et détaché, alternant retraites et pérégrinations, quitte à s'octroyer, de temps à autre, le plaisir des rencontres amicales et des franches rigolades. Le détachement bien compris, loin d'empêcher l'existence, l'enrichit en combinant le trop fameux savoir lâcher prise et le trop méconnu savoir être en prise... Ryôkan se garde bien de tomber dans une pratique formaliste, routinière ou moutonnière, car son zen a pour garde-fous sensibilité, solitude, sociabilité, solidarité, sagesse, satire, spontanéité. Cultivant la lucidité bouddhique jusqu'à critiquer ce que le Zen a d'institutionnalisé ou de discutable, il choisit d'être un maître de zen sans disciple, lui qui reconnaît ses propres limites. Il accède ainsi à la lucidité, goûtant alors des moments d'euphorie ou de simple contemplation. Même indépendamment de la pensée « bouddhique », ces poèmes résonnent en nous plus que jamais, malgré le vacarme et le tumulte environnants.

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