"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand Noémie lui dit qu'elle élève maintenant des cochons dans le Gers, Clément décide d'aller voir de ses propres yeux. Il en était resté à Sciences Po, Hong Kong, Londres, la carrière... et il découvre son ancienne camarade, dans la ferme collective où elle s'est installée, en train d'aider une truie à mettre bas au plus froid de la nuit, il l'accompagne dans les ténèbres de l'abattoir et sous les néons de l'atelier où elle découpe les carcasses, bouchère parmi les bouchers. Clément, qui est plutôt végétarien, se pose des questions sur l'élevage à l'heure où le climat se dérègle. Témoin du corps-à-corps de Noémie avec la terre, avec l'animal, avec la vie, avec la mort, il appréhende la complexité d'un sujet trop souvent réduit au débat « pour ou contre la viande ». L'élevage qu'il voit n'est pas celui des vidéos-choc qui circulent sur Internet. Il préfigure le rôle que peuvent jouer les animaux dans un système alimentaire durable, sevré des énergies fossiles, aux antipodes d'une agro-industrie dans l'impasse. Mais, pour l'heure, les normes favorisent le modèle intensif dominant et poussent Noémie et d'autres petits éleveurs à se battre pour survivre et pouvoir continuer à travailler dans le respect du vivant, guidés par une joyeuse solidarité. Quitte à désobéir.
Dans ce récit immersif, sensible et politique, les voix de Clément Osé et Noémie Calais se conjuguent pour nous emmener des cabanes à cochons au modèle de société que nous devons choisir pour continuer, demain, à nourrir nos corps et nos âmes.
Tout quitter pour devenir éleveuse de porcs noirs dans le Gers !
C’est le choix qu’à fait Noémie. Elle n’était pourtant pas destinée à ça. Des études brillantes à Sciences Po puis un job à Hong Kong et enfin un poste dans un cabinet de conseil à Londres. Elle se rend compte qu’elle fait fausse route et décide alors de redonner du sens à sa vie. Elle s’inscrit dans un lycée agricole du Gers, elle crée son élevage, elle apprend à maitriser chaque étape du métier qu’elle a choisi : le soin aux animaux, la découpe de la viande, la vente...
En choisissant le cochon noir, et non pas le cochon rose, Noémie n’effectue pas un simple retour à la nature. C’est un choix militant. Cette race rustique se reproduit moins, prend plus de temps pour arriver à maturation ; en résumé elle n’est pas « rentable » pour les industriels. Ce livre n’est donc pas une énième histoire de citadin choisissant la ruralité. Certes on suit le quotidien de Noémie avec les difficultés qu’elle rencontre mais le plus important c’est sa parole complexe sur le monde rural et sur la finalité du métier d’éleveur. Les choix que l’on a fait pour l’agriculture ont transformé les paysans en esclaves de l’industrie et aujourd’hui travailler autrement est une nécessité pour redonner du sens à ce métier. Elle nous amène à regarder en face les questions d’élevage, de bien-être animal, de notre rapport au vivant et à l’alimentation, une genre de tête à tête avec ce qui est dans notre assiette. Un livre aussi qui nourrit le débat sur l’indépendance alimentaire, sur la distribution de la terre entre petites et grosses exploitation, sur la façon dont on traite l’écosystème.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !