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Carl Norac fait partie des écrivains voyageurs comme avant lui Nicolas Bouvier ou Blaise Cendrars.
Pour lui, le voyage est avant tout un voyage « au fond de soi » On suit ainsi les traces du poète arpentant le monde dont les lieux et les villes résonnent dans le lointain. La sensualité imprègne la poésie de Carl Norac où la femme est omniprésente. La poésie, selon Norac, ne serait-ce pas une manière de regarder le monde à travers les infimes détails de la vie, un art de faire parler les objets et les choses, un art de vivre, en définitive ?
Carl Norac a mis ses pas dans ceux de son père, Pierre Coran, lui aussi poète.
« Je suis né pour un pas qu’à présent je dépasse »
Écrivain voyageur, le poète belge a été influencé par d’autres grands écrivains voyageurs comme Nicolas Bouvier ou Blaise Cendrars.
L’écriture de ces poèmes s’étale sur plusieurs années et abordent des thèmes différents comme l’amour, la mort, la création littéraire et le voyage. Ils sont constitués en chapitres.
Les femmes traversent ces poèmes, très présentes ou fugaces parfois lorsqu’elles ne laissent qu’une trace, il y a de la sensualité et l’évocation est belle.
« Je suis couvert d’une nuit rouge. Habillé de l’épaule d’une femme. Sur le tombeau d’un séducteur, je dépose une rose blanche. »
Dans la partie intitulée « La candeur », Carl Norac aborde des sujets divers comme les objets, les ombres, le rêve, ou le néant. Ces courts textes en prose concentrent la pensée du poète.
« Le néant possède des doublures de soie. Je le vois comme chacun, impuissant dans ma vie à allumer la cire avant la mèche et m’étonnant de ne pas brûler à l’approche d’un soleil méconnaissable. »
Le poète sait donner la parole aux objets, aux infimes détails de la vie, avec une écriture sobre et suggestive.
Dans « le carnet bleu », daté de 2003, l’auteur nous offre des récits fugaces de ses voyages comme des instantanés de l’instant. En Casamance, « une mangue s’épluche dans les doigts d’un rameur » tandis qu’à Jyvaskula, en Finlande, « des femmes laiteuses se muent en neige sur les chemins, puis redeviennent femmes. »
J’ai eu l’impression de feuilleter un carnet de voyage intime qui veut être au plus près du monde et de ses habitants.
Dans « Métropolitaines », le poète s’attarde sur ces inconnues qu’il croise dans le métro, ces femmes qui l’attirent, l’émeuvent ou l’intriguent dans leur sommeil ou leur lecture. En quelques mots, il créé des portraits saisissants de vérité
« Elle a savouré la nuit. Cela se devine. Sur sa bouche, une humeur du matin, un dédain luisant. »
Il évoque aussi avec pudeur son père dans le poème « Pierre Coran »
« Sa moustache insensible
Aux vents des convenances,
Il frotte l’encre sur un tissu,
Pas sur d’autres manches. »
La dernière partie de ce recueil est consacrée à la jeunesse. L’enfance a une place importante dans l’œuvre de Carl Norac qui a gardé le regard émerveillé d’un enfant.
« Il est beau de dire
Qu’on est français de souche,
Me dit l’arbre,
Mais nous savons que les forêts
Semées au vent
Sont tout aussi belles. »
Avec « Piéton du monde », je découvre le poète Carl Norac et sa façon de regarder le monde à travers des petits détails de la vie ordinaire et, même si je n’ai pas apprécié tous ses poèmes, j’ai aimé découvrir son univers et m’émouvoir à la lecture de certains de ses textes.
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