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Jean-Luc Nancy dialogue avec Maurice Blanchot sur le fil historique du communisme et d'un fondement théologique inavouable de la communauté comme étant d'emblée humaine et politique. Y a-t-il entre communisme et communion une déconstruction possible du « commun » qui restitue le tragique ? Trois interlocuteurs l'interrogent ici dans cette configuration, où c'est la « déconstruction du christianisme » qui opère l'autocritique de la modernité.
Quant à Sarah Kofman, elle traverse le texte-Blanchot, sa pensée de l'écriture et de l'« absolu » de l'histoire, pour renverser tout recours à la parole et à l'écrit « après Auschwitz ». A l'épreuve d'un avers terrible, l'intellectuel n'est alors plus qu'un témoin contraint, juste capable de tenir parole, pour l'autre et à la façon d'une promesse assignée au passé. Peut-on renverser cette assignation, comment et pour quoi ?
Ce livre arpente ces deux dialogues, disparates sur fond de proximité. Et c'est d'un différend qu'il s'agit, significatif de la fragilité de la pensée aux prises avec le destin et la nécessité, avec l'indépassable particularité des situations historiques aussi.
Sans théoriser, mais sans renoncer à la rigueur (philosophique !), les interrogations du livre arpentent l'autoréflexion culturelle de sociétés marquées par une perte de la modernité - celle d'une expérience de la liberté et du temps -, perte célébrée ou refusée, mais qui insiste. Le livre tente d'inverser le rapport contemporain des sociétés à elles-mêmes, frappé de présentisme, de logorrhée médiatique et d'explosion des sphères d'opinions publiques.
Ont participé à cet ouvrage :
Olivier Abel, Pierre Gisel, Ginette Michaud, Jean-Luc Nancy, Hannes Opelz, Tommaso Tuppini et Isabelle Ullern.
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